La capitale noire du Brésil attire de plus en plus de touristes !
Publié le 13 septembre 2007 par Chantal Doumont
Le rythme est roi à Salvador, une ville côtière longtemps identifiée comme étant la capitale de la culture afro-brésilienne et parfois surnommée la Rome noire. Les tambours tonnent derrière les murs colorés des maisons coloniales qui se dressent le long des rues pavées du quartier historique de Pelourinho. Même les 365 églises catholiques romaines de la ville (une pour chaque jour) battent au rythme de la musique lorsque des groupes de samba font office de choeurs durant les cérémonies religieuses, les jours fériés.
Mais quand ces pulsations rythmiques vous entrent dans la peau et ne vous laissent plus tranquilles, cela ne veut dire qu'une seule chose: le carnaval de Salvador da Bahia est proche! "Le carnaval est en fait le point culminant d'une série de festivals qui marquent notre saison estivale qui débute en décembre", explique Valter Oliveira Leite, président du Conseil du carnaval municipal. Les non initiés pourraient facilement confondre toute cette suite sans fin de spectacles et de festivals avec le carnaval lui-même. Mais le carnaval en soi est immanquable avec ses 2,5 millions de spectateurs qui envahissent les rues et dansent jour et nuit au son des 200 orchestres juchés sur d'énormes camions pourvus d'enceintes acoustiques qui déambulent dans la ville. Ce carnaval est très différent de celui de Rio, qui est beaucoup plus commercial et médiatisé avec ses spectateurs qui admirent les costumes et les chars allégoriques, dans des gradins. Nombre de Brésiliens estiment que le vrai carnaval de rue est celui de Salvador, à quelque 1200 kilomètres au nord-est de Rio. Le carnaval de Salvador débute cette année le 15 février, un jour avant celui de Rio, et se termine un jour plus tard. Le 20 février est reconnu comme étant le jour du Mardi Gras à la Nouvelle-Orléans mais, ici, l'on continuera la fête jusqu'au lendemain, durant le mercredi des Cendres, malgré les protestations de l'église catholique. Ces dernières années, le carnaval de Salvador est devenu le refuge des touristes noirs américains à la recherche de leurs racines africaines au Brésil. Salvador était, en effet, le débarcadère principal des bateaux d'esclaves arrivant d'Afrique. Aujourd'hui, la ville est à 70 pour cent noire et est le berceau du "candomblé", une religion afro-brésilienne, semblable à la santeria cubaine ou au vaudou haïtien. Salvador est également le noyau de l'art martial dansé appelé "capoeira", tout comme le lieu de naissance de la samba. Des anthropologues affirment que la culture africaine de l'ère esclavagiste est même mieux préservée, dans certains cas, à Salvador qu'en Afrique...