Il ya peu, j’ai vécu une expérience traumatisante. Très très. Comme un agent RATP m’avait grondée parce que je n’avais pas de photo sur mon navigo et fait son fayot en marquant dessus quand il m’avait contrôlée (et il l’a refait trois jours plus tard quand il a voulu me verbaliser et que j’ai hurlé que j’avais autre chose à faire que des photos), j’ai décidé d’agir et d’aller dans un photomaton. Et bien, ces machines sont merveilleuses : pour la modique somme de 4 euros, vous vous découvrez fils ou fille naturelle de Quasimodo.
Quand je me regarde dans la glace, y a des choses que j’aime et d’autre moins. En plus, ma trombine, mes cheveux (quoi qu’en ce moment, ils ont un peu la connerie et font n’importe quoi), ma taille marquée, mes seins (dans un soutif parce que sans, c’est un peu moins bien). En moins mes mains, mes pieds, mon bidou (quoi qu’il fait moins bouée), mes cuisses (dès que j’arrive à perdre ma bouée ventrale, ce sera mon nouveau complexe n°1, je vous préviens) et le haut de mes bras. Mais ma figure, je l’aime bien, elle est jolie, symétrique. Du moins le croyais-je.
Car la vérité m’est apparue au bout de deux minutes sur un papier chaud et un peu gluant qu’il faut secouer pour sécher sinon la photo bave. J’ai la tronche totalement en biais. Je savais bien que j’avais une paupière plus tombante que l’autre… Oui, je passe des heures à me regarder dans une glace. Mais là, sur cette photo que je tiens, j’ai pas du tout les yeux en face, y a facile quelques centimètres de différence entre les deux.
Je manque de défaillir devant cette monstruosité. Mince, je suis si moche que ça ? Mes yeux, mes yeux, c’est un des trucs les mieux chez moi, d’où ils sont tout de travers ? Et je ne parlerai pas de mon teint blafard, de mes imperfections de peau et de mon cheveu terne.
Evidemment, mon premier réflexe, une fois chez moi, fut de me regarder dans la glace. Non mais une suis un peu jolie quand même, non ? Je vérifie la hauteur de mes yeux. Et mon nez aussi, il est bizarre tiens…
Et voilà, avec juste 4 euros, je suis partie pour deux mois de profonde déprime à base de « bouh, je suis trop moche ». La prochaine fois, je paierai les 25 euros d’amende pour non photo sur mon pass navigo, ça me coûtera moins cher que quelques mois de psychanalyse pour me remettre de cette tronche de Picasso qui me sert de visage.