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Sarkozy n'est pas serein, il est inquiet

Publié le 29 avril 2009 par Juan
Le Figaro, le quotidien de Sarkofrance, s'est pris d'un article élogieux sur Nicolas Sarkozy mardi dernier : le président français serait serein. «Mes ambitions personnelles sont assouvies, je n'ai plus que des ambitions collectives.» «Je ne me contorsionne pas. Je suis en phase avec le pays. Mon rôle est d'être un point fixe et un repère, de mettre de la perspective»
Au repos depuis jeudi 30 avril au soir, le chef de l'Etat écoutera peut-être les démonstrations du 1er mai. Car il est tout sauf serein.
UMP: le parti épileptique
Xavier Bertrand semble se mordre les doigts d'être parti du gouvernement. L'UMP est un parti vidé. Depuis des semaines, il débat du "partage de a valeur ajoutée", organisant des conférences publiques couteuses que la presse ne relait pas et dont les salariés licenciés se fichent éperdument: le vrai sujet est le chômage. Autre symptome de "désordre interne", l'UMP  surréagit à la moindre provocation gentille de Ségolène Royal. Frédéric Lefebvre a franchi la ligne jaune, démontrant un manque de sang-froide évident. Le plus surprenant est que Nicolas Sarkozy a finalement réagi, "à froid", à la polémique du pardon de Mme Royal à José-Luis Zapatero. Et à deux reprises la semaine dernière en France, puis à nouveau en Espagne, questionné par un journaliste mardi 27 avril: "Nous n'avons pas une seconde à perdre là-dessus. On en a parlé ? Non. Ca nous intéresse? Non. On tourne la page? On ne l'avait même pas ouverte". Sarkozy s'agace vite.
L'UMP ne sait visiblement quoi dire sur l'Europe. Mardi, François Fillon et 13 ministres avaient fait le déplacement pour une réunion de l'UMP inaugurant la campagne des élections européennes du parti "majoritaire." Une campagne sans tous les candidats, puisque les listes ne sont pas finalisées. "Avec le président de la République, je vous demande de porter l'idéal européen" a lancé le premier ministre.


Les dérapages présidentiels inquiètent
Un ministre s'est confié au quotidien LA CROIX, à propos des dérapages verbaux présidentiels: "La parole du président, c'est la voix de la France. Les derniers propos ont renvoyé une image désastreuse à l'étranger. Même chose pour les Français : en pleine crise, la parole présidentielle devrait renvoyer plus de calme, de sérénité. Le chef de l'État est garant de l'unité nationale, il ne faut pas l'oublier."En visite aux Etats-Unis, Jean-Louis Borloo a rapporté l'échange suivant avec Barack Obama. Le président américain avait rencontré brièvement les ministres du Forum des grandes économies sur l'énergie et le climat réuni mardi et mercredi à Washington. "Il s'approche de moi, avec son grand sourire, il me prend l'épaule et il me dit : 'Dis bien à Nicolas que je vais faire mes "homeworks", mes devoirs de vacances et, dans deux mois, je serais très bon sur le climat'" a raconté le ministre français. Obama faisait référence aux mêmes propos présidentiels rapportés par Libération il y a quinze jours. Nicolas Sarkozy aurait-il choqué jusqu'à Washington ? Au mieux, Barack Obama ne prend pas au sérieux les rotomontades françaises.
Elections : Sarkozy ne pense qu'à ça
Tous les sondages donnent l'UMP devant toutes les autres formations politiques lors du prochain scrutin européen. C'est loin d'être surprenant. Avec 25 à 27% des intentions de votes suivant les sondages, l'UMP a fait le vide à droite ... et la droite s'est vidée: l'opposition "à sa gauche" totalise environ 60% des suffrages, du Modem au NPA. Qui dit mieux pour le parti présidentiel ?
Les sondages personnels du président oscillent autour de 60% d'opinions défavorables depuis près de 18 mois, bien avant le début de la crise. Le dernier en date, publié par le Figaro Magazine, le créditent même de 65% d'opinions défavorables. Mais Nicolas Sarkozy ne s'en inquiète pas. C'est peut être la seule certitude : l'alternative n'est pas là. Même impopulaire, il reste seul à surnager... par défaut.&alt;=rss

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