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Détour sans détour.

Publié le 30 avril 2009 par Wilverge
Détour sans détour.Pétroglyphes
Hanga Roa, Chili.
À 4000 kilomètres des côtes chiliennes, on ne se sent plus du tout en Amérique latine. L'attitude relaxe et l'apparence physique des insulaires nous fait croire à ce qu'on imagine des îles du Pacifique. N'oublions pas que nous sommes atterri sur l'île la plus à l'Est de l'Océanie, un des endroits les plus isolés du Monde, où la ville la plus proche a un nom à coucher dehors et est à 2000 kilomètres au couchant.
Ici, à l'Île de Pâques, c'est à la fois le milieu de nulle part et le nombril de la Terre. Ou le milieu de la Terre ? Dans le cratère du volcan Rano Kau se trouve une marre de chocolat fondant. Les lapins s'y baignent avant de courir dans les prairies de paille jaune, là où se cachent les poussins aux grands yeux naïfs. Tous les jours dans le village, il fait brunch…
Me croyez-vous ? Vous aimeriez peut-être davantage une explication du genre : c'est à cause d'un certain Jakob Roggeveen, le Hollandais qui découvrit l'île le dimanche de Pâques 1722 ?
À vous de choisir.
Icite, l'attrait principal n'est pas Jésus qui ressuscite. En fait, l'île est reconnue mondialement pour sa richesse archéologique, ou plus précisément, pour ses fameux moaïs.
Imaginez être sur une île si éloignée, il y a plus de mille ans, pas d'Internet, pas de télévision, une question cruciale se pose. Comment faisaient-t-ils pour perdre leur temps libre? Bien, au lieu de faire une guerre de zombies sur Facebook, les Pascuans sculptaient des faces, d'immenses faces, sur des corps extraits des flancs d'un volcan. On peut retrouver environ 600 de ces moaïs partout sur l'île, mais seul un petit nombre ont été relevés depuis un tsunami en 1960 et la colère des disciples de l'homme oiseau.
Nous sommes venus ici sur un coup de tête, un coûteux détour de 8000 kilomètres, dans le seul but de dire « iorana les gros tas ! » à ces mystérieux géants de basalte.
Détour sans détour.
Alors, c'est parti ; île de Pâques épisode 1.
Le tour de l'île ne faisant pas plus de 60 kilomètres, nous nous imaginions bien la marcher en quelques jours campant un peu partout. Notre rêve est rapidement tombé à l'eau lorsqu'une grognasse propriétaire d'un hôtel-camping nous apprend bêtement qu'il est interdit de camper ailleurs que dans un site officiel dans le seul village. Un tel acte est maintenant puni par la loi. Une fois de plus, on se fait rappeler que nous ne sommes plus en 1980 à l'époque où les routards étaient vraiment libres.
La chose dite, nous nous installons dans le plus beau camping de la ville pour les premières nuits histoire de tâter le terrain et de visiter les alentours.
Nous nous endormons sous le ciel étoilé, bercés par le bruit des vagues, dans notre pas-de sleeping, le sourire aux lèvres juste à se dire que nous avons la chance d'être dans un des endroits les plus spéciaux du Monde…
Détour sans détour.
Près du camping se trouve un ahu assez imposant qui profite tous les soirs d'un coucher de soleil complètement fou. Le regard des moaïs est, contrairement à ce que l'on peut penser, dirigé vers l'intérieur de l'île plutôt que vers la mer.
Détour sans détour.
À quelques chaudes heures de marche du village, ou 15 minutes en voiture, il est possible d'atteindre le sommet du volcan Rano Kau et d'admirer son cratère réserve d'eau douce et milieu riche en plantes de toutes sortes.
Détour sans détour.
C'est ici d'ailleurs qu'il faut payer son entrée au parc National Rapa Nui. Nous en profitons pour poser des questions stratégiques au garde de parc à propos d'un ancien camping aménagé de l'autre côté de l'île. Il nous répond qu'ils ont fermé le camping pour la sécurité des touristes, mais je crois personnellement que c'est parce que les gens altéraient le site et les moaïs. On lui manifeste notre intérêt d'y coucher n'ayant rien à perdre, et spontanément, il nous dit que cela pourrait être possible. Il nous écrit un message sur un bout de papier demandant à ses collègues gardes de parc de nous aider dans notre plan !
On est content comme de vrais petits pétroglyphes!
Direction centre-ville pour y acheter de la bouffe pour trois jours. Demain, on traverse l'île à pied vers la côte nord dans l'espoir que l'on puisse y dormir.
À suivre.
-Will.

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