Qu’a fait jusqu’à maintenant Ahmadinejad de positif qui pourrait amener la communauté internationale à laisser entrevoir un dialogue avec l’Iran et lui tendre la main ? C’est la question que pose aujourd’hui certains nombres d’iraniens, en l’occurrence, les milieux réformateurs à l’instar de Mohammad Khatami, qui a ouvertement critiqué l’actuel président Mahmoud Ahmadinejad et parlant de l’isolement du pays sur le plan international.
Depuis son élection, le président iranien n’a jamais été invité dans un pays occidental. Il n’a pu se rendre qu’à quelques réunions internationales: une session de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, une réunion de la FAO à Rome… et récemment à la Conférence sur le racisme à Genève. Cette personne s'est de nouveau discréditée elle-même par l'incitation à la haine.
Le Président iranien Ahmadinejad, qui a été autorisé à parler à la Conférence Mondiale contre le Racisme, n’a pas échappé aux critiques de ses propres compatriotes.
Le 20 avril 2009, le Conseil National de la Résistance iranienne a fermement condamné la présence à la conférence contre le Racisme, d'Ahmadinejad, le président du régime fasciste religieux au pouvoir en Iran. « Ceci est une insulte au combat du peuple iranien pour la démocratie, un affront à l'ONU et à tous ceux qui luttent contre la ségrégation raciale » a affirmé le Conseil National de la Résistance iranienne.
Mme Farideh Karimi, membre du CNRI a déclaré lors de cette conférence : "il est ridicule et écœurant qu'un des seuls "présidents" hôtes de la conférence contre le racisme soit Ahmadinejad. C'est désolant de voir qu'une dictature terrible qui impose à une nation un apartheid religieux et sexuel instrumentalise l'ONU et ses instances. Pourtant ce régime a été condamné plus de 55 fois par les instances de l'ONU pour ses pratiques systématiques de la torture et ses châtiments cruels".
M. Farideh a expliqué qu'Ahmadinejad a été lui-même un tortionnaire et un interrogateur à la prison d'Evine pendant les années 80 sous la fausse identité de Mirzaï. Il a déclaré qu' Ahmadinejad venait constamment dans la section d'Evine, pour emmener des prisonniers sous la torture. M. Naderi qui a passé cinq années et demi en isolement a déclaré qu' Ahmadinejad, son guide suprême, Ali Khameneï et les autres dirigeants du régime devraient être jugés par un tribunal international pour crime contre l'humanité pour avoir participé au massacre des dizaines de milliers de prisonniers politiques en Iran, au lieu d'être reçu à une tribune à l'ONU pour justifier les graves violations des droits de l'Homme et l'exportation du terrorisme et de l'intégrisme. En continuant la complaisance avec ce régime intégriste, on lui permet de transformer la conférence contre le racisme à l'ONU en un instrument de propagande aux mains d'une des dictatures les plus terribles" a-t-il ajouté.
A propos du discours très controversé, aux tonalités violemment antis-émites et anti-israéliennes, du président iranien Ahmadinejad lors d'une conférence de l'ONU à Genève, L'avocate iranienne et Prix Nobel de la paix Shirin Ebadi a elle aussi commenté: "J'aimerais qu'ils s'occupent des problèmes de leurs concitoyens, plutôt que de prêcher la haine." Maître Ebadi a raison puisque l'Iran est considérablement plus faible qu'il y a six mois à cause de la crise économique et de la chute du prix du pétrole.
Selon la presse modérée de Téhéran, un rival modéré de Mahmoud Ahmadinejad à l’élection présidentielle de juin prochain en Iran, Mirahossein Moussavi, s’est élevé contre la participation du chef de l’Etat sortant à "Durban II". Moussavi est partisan d’une ligne plus conciliante en matière de politique étrangère, y compris envers les Occidentaux, contrairement à Mahmoud Ahmadinejad.
Mehdi Karroubi, qui est un autre candidat aux prochaines élections présidentielles, a accusé lui aussi Ahmadinejad d'avoir causé une grave détérioration aux relations de l'Iran avec la communauté internationale, suite à ses propos extrémistes.
Ce soir nous pensons à tous les opposants du régime iranien, hommes et femmes courageux, qui veulent changer les choses dans leur pays et qui méritent notre respect. Un jour viendra où les Iraniens, eux mêmes, balayeront les ayatollahs sectaires et racistes.
Ftouh Souhail