Longtemps perçue comme une rupture et la conséquence d'une période de décadence, la chute de Rome face aux barbares à la fin du Ve siècle est en fait un long processus militaire, politique et social, original et complexe, et non un effondrement subit.
Pour la puissance impériale, les barbares sont des peuples inférieurs, à conquérir puis à intégrer. Ils ne deviennent inquiétants que lorsqu'ils se mettent à attaquer l'Empire depuis l'extérieur au IIIe siècle. Devant la menace d'un ennemi plus puissant en Orient - l'empire perse sassanide - et face aux migrations des peuples germaniques, liées à l'arrivée des Huns après 370, le pouvoir romain doit déployer une énergie toujours plus grande, et plus coûteuse, en Occident ou en Orient, pour défendre son territoire.
En Occident, au Ve siècle, la puissance déclinante de Rome ne peut plus espérer détruire les supergroupes barbares (Wisigoths, Vandales, Ostrogoths) installés dans l'Empire et dont les chefs deviennent de véritables acteurs du jeu politique romain. L'essor du christianisme, qui dépasse les limites de l'Empire et crée un commonwealth chrétien antique, permet également un rapprochement culturel entre Germains et Romains et la création de royaumes romano-barbares (Gaule, Hispanie, Afrique...) qui, après 460, scellent définitivement le sort de l'Empire d'Occident tandis que l'Empire d'Orient perpétue l'idée impériale autour de Constantinople.
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