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Eur-Avia décolle

Publié le 03 mai 2009 par Toulouseweb
Eur-Avia décolleLe salon de Cannes est en passe de devenir indispensable.
Yes, we Cannes ! Ce slogan résume bien l’état d’esprit des exposants et visiteurs qui ont participé ŕ l’édition 2009 d’Eur-Avia, qui vient de se tenir sur l’aérodrome de Cannes-Mandelieu.
Malgré la récession, cette troisičme édition a réuni un nombre appréciable d’exposants. Y compris quelques grands noms déjŕ présents précédemment et qui sont revenus en raison de l’intéręt suscité par ce rendez-vous. De grandes maisons comme Embraer et Socata, présentes tous azimuts lŕ oů passent les Ťprospectsť, estiment qu’Eur-Avia vaut le déplacement. C’est la plus belle récompense que puissent espérer les organisateurs.
Cela étant dit, il y a avait aussi de grands absents. Le seul Falcon visible ŕ Mandelieu était celui d’un visiteur belge mais Dassault Aviation n’avait pas fait le déplacement, laissant tout l’espace aviation d’affaires haut de gamme ŕ l’imposant Legacy 600 brésilien. D’autres constructeurs n’étaient pas ŕ Cannes pour des raisons autrement plus graves, ŕ commencer par Apex, en liquidation judiciaire.
Le triste feuilleton né de ce crash industriel n’est pas terminé. En revanche, en déambulant parmi les exposants d’Eur-Avia, on trouvait difficilement des avions de construction française, mis ŕ part, bien sűr, le monoturbopropulseur de voyage TBM 850. Lequel s’inscrit dans le haut de gamme, bien loin des aspirations des pilotes privés et des aéro-clubs. D’oů l’intéręt croissant suscité, par exemple, par l’avionneur autrichien Diamond.
Ce dernier présentait notamment un élégant petit bimoteur (deux fois 168 ch Diesel), certifié il y a quelques semaines, qui vole en croisičre ŕ 322 km/h. Côté avions Ťde baseť, le DA40 est dans les starting blocks pour prendre quelques-unes des meilleures places laissées vacantes par le désastre Apex. Prix catalogue : 200.000 euros. D’autres, bien sűr, sont en embuscade, notamment des prétendants américains comme Cirrus.
Un salon de taille modeste comme celui de Cannes présente un intéręt particulier. En l’absence de gros matériels de toutes catégories ou d’appareils militaires susceptibles de brouiller les images, on remarque mieux ŕ quel point le paysage de l’aviation de loisirs est en profonde mutation. A commencer par le fait que certains appareils classés ULM ont désormais tout de Ťvraisť avions et affichent des performances qui peuvent ętre impressionnantes.
Exemple typique découvert ŕ Cannes, une belle machine venue de Belgique (J.M. Aviation), bel et bien classée ULM, qui atteint 280 km/h tout en décrochant ŕ 52 km/h seulement. Cet appareil, dont il existe une version ŕ train rentrant, est proposé ŕ partir de 67.000 euros, hors taxes, c’est-ŕ-dire bien moins cher que le petit Cessna SkyCatcher (qui sera sans doute ŕ Cannes en 2010).
Bien sűr, rien de tout cela n’est made in France et on doit le regretter. En revanche, force est de constater que l’čre du bois et toile est irrémédiablement révolue et que le bien aimé DR400, principal dommage collatéral du crash Apex, commençait sérieusement ŕ dater. Aussi aurait-on aimé voir ŕ Cannes Issoire Aviation qui a discrčtement développé un biplace tout composites et prépare actuellement un dérivé quadriplace.
En d’autres termes, la France a encore des idées …et des matériaux composites mais il manque aux courageux encore piste la dimension industrielle. Et, sur ce plan, Eur-Avia n’a malheureusement pas permis de recueillir la moindre information, le plus petit espoir. Daher Socata vogue résolument vers le haut de gamme (il y aura bien un biréacteur, ŕ échéance non précisée) mais, curieusement, c’est ŕ présent l’Autriche qui porte le mieux les couleurs de l’Europe.
Les petits avions ne séduisent gučre les Ťentrepreneursť mais, parfois, on s’interroge sur la validité du modčle économique choisi par tel ou tel nouveau venu. Ainsi, ŕ Cannes, Farnborough Aircraft, société sortie de nulle part, exposait son tout nouveau monoturbopropulseur Kestrel, qui serait capable d’atteindre 650 km/h, actuellement en essais en vol. Cet appareil, qui sera vendu environ 2,8 millions de dollars, se heurte de front ŕ deux ténors installés de longue date sur ces créneaux similaires, Socata et Pilatus.
Reste ŕ formuler une conclusion qui tombe sous le sens : Cannes est un bon salon, oů les sujets de conversation ne font pas défaut. Yes, they Cannes !
Pierre Sparaco - AeroMorning

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