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Pensées à Benny Vansteelant

Publié le 15 septembre 2007 par Pascal Boutreau

Pxy_19094880_14396470_256_2Pour commencer une bien triste nouvelle avec la disparition du Belge Benny Vansteelant. Benny Vansteelant, n'avait que trente ans. Il était le plus grand duathlète de tous les temps, quadruple champion du monde de duathlon courte distance et quadruple champion du monde sur le longue distance. Il était licencié en France, à Mulhouse. Samedi dernier, lors d'une sortie d'entraînement à vélo, le champion s'était fait shooté par une voiture. Il était entré à l'hôpital avec une double fracture de la jambe, une épaule en miettes, un poumon perforé, la rate explosée. Opéré d'urgence, il semblait hors de danger et était même sorti des soins intensifs. Il a pourtant été retrouvé mort hier matin (une autopsie a été demandée).

Une grande pensée pour lui et ses proches. Ainsi que pour tous les anonymes, victimes eux aussi d'accidents de la route lors d'une sortie vélo. On voit vraiment de tout sur les routes avec des comportements d'automobilistes parfois criminels. Mais la bêtise n'est pas une exclusivité d'automobilistes. J'ai parfois vu des cyclistes faire n'importe quoi. Ce genre d'accident et de drame rappelle que nous ne sommes que peu de choses. Alors ce week-end, sur les routes, soyez prudents.

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Du côté des dadas et du Championnat d'Europe de concours complet )à Pratoni, près de Rome, les choses s'arrangent pour le clan français. Grâce à Nicolas Touzaint et Galan de Sauvagère (en photo) deuxièmes à titre individuel après une magnique reprise de dressage (enfin c'est ce qu'on m'a dit vu que j'ai bien du mal à faire la différence d'un couple à l'autre), la France se retrouve troisième par équipes. L'écart est relativement important sur les Allemands et les Rossbeefs, mais rien n'est encore perdu pour le titre. Car ce samedi, c'est le cross. Le moment de vérité. Celui où les mecs doivent mettre toutes leurs tripes sur le pré. Le moment où l'adrénaline est à son comble, celui où l'on peut tout perdre... parfois même plus que des points et des places comme le rappellent les trois décès qui ont frappé trois cavalières ces derniers mois.

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10'34'' pour effectuer 6020 m (soit 34km/h) avec 41 sauts à effectuer dont certains font peur ! Le tracé de Pratoni est infernal. Des montées et des descentes qui se répètent à l'envi, des obstacles d'une grande technicité ; les cavaliers se doivent d'être concentrés en permanence. Tension maximale. Sachant qu'un refus coûte vingt points, qu'une chute en vaut soixante, tout peut arriver ce samedi. Bonnes ou mauvaises surprises. A suivre...

Dans les coulisses de la salle de presse, le clan français s'est considérablement renforcé ce vendredi. Nous voilà presque en majorité, prêts à prendre le pouvoir. Et ce ne sont pas les journalistes rossbeefs présentes qui vont nous freiner même si l'on sent bien de temps en temps que nos discussions parfois animées et surtout assez bruyantes, les importunent quelque peu... Au total, avec l'AFP, Ouest-France, et L'Equipe du côté des généralistes, la presse spécialisée Cavadéos, L'Eperon, www.lecomplet.com, Sports Equestres, www.equisup.fr, quelques photographes indépendants, la télé Equidia avec Kamel et la très sympatique Marine accompagnée de son mari photographe, plus l'équipe de la Fédé (Gautier, Xavier...) nous sommes environ une quinzaine de Tricolores. Ce qui pour un tel événement est vraiment beaucoup puisqu'il ne doit pas y avoir plus de 3 Italiens, une quinzaine d'Anglais et une dizaine d'Allemands.

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A titre perso, une journée assez classique avec arrivée sur le site vers 9 heures puis finalisation de mon article de présentation du cross. Comme neuf fois sur dix, j'ai du mal à rester dans les distances souhaitées, à savoir environ 4500 signes pour le chapeau (à L'Equipe, on appelle chapeau, le papier principal d'une rubrique... dans d'autres journaux, le chapeau se résume à l'attaque du papier, c'est-à-dire aux premières lignes). C'est ensuite un crève-coeur de supprimer des éléments du papier. C'est toujours frustrant bien évidemment de garder des infos sous le coude. Mais c'est l'jeu... Je découvre en début d'après-midi que je n'ai finalement que deux colonnes (l'équivalent d'un quart de page). Sachant que les résultats vont me prendre une demie col, je comprends assez vite que le papier ne sera pas illustré. Dommage et frustrant d'avoir été faire le tour du cross pour faire des photos qui ne passeront jamais... Heureusement que je peux les recycler sur ce blog...Une fois Touzaint passé, on récupère quelques déclas pour intégrer dans un petit papier récapitulatif de l'épreuve de dressage. Et voilà. A partir de ce samedi, terminé les papiers de présentation. Place à l'actu chaude. Plus moyen d'anticiper en avançant les papiers. A l'issue du cross, il faudra donc se cracher dans les pognes... ça tombe bien, j'adore ça...

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Comme promis, je vais essayer de vous expliquer succintement comment l'attribution de l'espace se fait. Je vais faire abstraction de cette période de Coupe du monde de rugby qui fausse un peu la donne avec un "cahier" spécial. Beaucoup de facteurs interviennent bien évidemment. Pour avoir davantage de places, il faut d'abord des médailles... ou des déroutes.Si le champion est charismatique, ça facilite les choses. Exemple ce week-end avec Riner ou, dans le sens inverse, avec la non qualification du saut d'obstacles pour les Jeux olympiques.

Concrètement, en milieu de semaine, chaque rubrique établit ce qu'on appelle des "prémenus". On y note nos demandes de place pour la semaine en fonction de la façon dont on compte traiter l'actu. Ces prémenus remontent ensuite à la rédaction en chef qui doit aussi faire avec les impératifs de pub et de budget papier, rassemble toutes les demandes des rubriques. Ensuite, chaque jour, la conférence de rédaction permet à chacun de "vendre" ses sujets. L'idée c'est de convaincre tout le monde que notre sujet est vachement bien, et donc qu'il nous faut de la place. Bon c'est parfois compliqué et ça ne marche pas toujours...

Ensuite, il y a forcément une part de relationnel et de subjectif. Ce serait être de mauvaise foi de ne pas le reconnaître. Selon le chef du jour, les sensibilités vont être différentes. Untel sera plus sensible à l'équitation ou au triathlon qu'un autre et aura donc tendance à être un peu plus "généreux" (le truc, pour des sujets intemporels, c'est de guetter le planning pour aller vendre son sujet à la bonne personne...).

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Paradoxalement, ce n'est pas parce que l'actu déborde d'événements majeurs que l'on est forcément plus à l'étroit. Qui dit grosse actu, dit aussi davantage de pages donc plus de place. C'est parfois dans les journaux de la semaine, quand il ne se passe pas grand-chose, que l'on a le moins de place car c'est l'occase de faire des économies en réduisant la pagination avec des journaux de 14 ou 16 pages. 

Et puis, je me répète, mais L'Equipe, ce n'est pas du service public. Rien ne l'oblige à parler de tous les sports. Comme toute société privée, le but est quand même de dégager des bénéfices et donc de vendre des journaux. N'en déplaise à de nombreux lecteurs de ce blog, ce qui fait vendre, c'est... le foot. Or, contrairement à ce que beaucoup pensent, il n'y a pas "que" du foot dans le journal. La moyenne est de 36% de la pagination.... Eh oui... Enfin, certains pensent parfois que si nous avions un concurrent, ça nous obligerait à parler davantage des autres sports. Tout faux. C'est le contraire. Encore une fois, le foot fait vendre. Donc si nous avions un concurrent, nous serions obligés de mettre encore plus de foot... C'est regrettable, mais c'est la loi du marché...   

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