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La crise économique est l'effet Katrina à l'échelle de la planète. Elle emporte le libéralisme pour au moins une décennie.
En 2005, en 15 jours et avec un souci de vérité et d'investigation très éloigné de la modération qui avait accompagné les conséquences dramatiques de la canicule lors de l'été 2003 en France, les médias US ont analysé chirurgicalement les révélations liées à Katrina.
Il ne pouvait y avoir de tableau plus sombre. C'était l'échec sur tous les fronts. La prévision a été défaillante. Les systèmes techniques les plus élaborés n'ont pas été capables d'identifier et communiquer la réalité des risques.
Dans le " feu de l'action ", les pouvoirs ont été dépassés donnant le sentiment du " sauve qui peut ".
Dans les journées qui ont suivi, des erreurs majeures d'organisation comme de communication ont été commises donnant le sentiment au mieux d'une absence de professionnalisme, au pire d'une indifférence inqualifiable.
La puissance américaine est apparue plus fragile que jamais et ce sur son propre territoire. Le libéralisme incarné par cet Etat est revenu à son " image de marque " d'origine : une jungle qui tue le plus faible.
C'était la prémière vraie crise de régime de l'Administration Bush.
La crise économique, c'est Katrina à l'échelle planétaire.
Ce " message " de "Katrina économique" va laisser des traces profondes. La France n'est pas encore un pays où la perspective d'optimisation individuelle est admise au prix d'une telle précarité collective.
Le mot " libéralisme " fait renaître des peurs séculaires. C'est tout le contenu du message présidentiel qui doit être reformaté en conséquence. Deux ans après son élection, le Président Français n'a plus le socle conceptuel de sa victoire de mai 2007.