Les dix équipes d’architectes et d’urbanistes qui ont planché sur le projet d’un Grand Paris post-Kyoto présentent aujourd’hui, ŕ la demande de l’Elysée, les résultats de leurs travaux prenant en compte des critčres de mobilité, d’optimisation du foncier, d’adaptation au changement climatique et de place de la nature dans la ville. Le WWF a passé au crible les différentes propositions et livre ses 10 mesures clés pour un Grand Paris qui répondrait ŕ l’un des enjeux fondamentaux du XXIčme sičcle : la limitation et l’adaptation aux changements climatiques.
Rendre accessibles les centres urbains et périphéries grâce ŕ un réseau de transports en commun de qualité qui les relierait rapidement et relčguerait la voiture individuelle ŕ une place marginale est une priorité pour la quasi-totalité des propositions. C’ets une bonne nouvelle pour limiter l’impact des transports dans les émissions de gaz ŕ effet de serre.
Les bons points sont décernés ŕ l’équipe du cabinet Richard Rogers, dont la proposition la plus aboutie sur ce point repose sur le principe de « ville des courtes distances », dans laquelle toutes les activités quotidiennes sont accessibles ŕ pied (écoles, espaces verts, commerces, bureaux…) et oů la place accordée ŕ la biodiversité et la nature est au cœur męme du projet.
D’autres suggestions sont intéressantes, comme celles proposées par Studio 9, Grumbach ou Jean Nouvel pour rendre plus fluides les nœuds de transport en passant d’un mode de transport interurbain ŕ un autre plus local : deux-roues avec systčme de gardiennage, parcs de voitures partagées, systčme de carte unique de transports, ou conseils pour optimiser son itinéraire. Le cabinet Lin propose quant ŕ lui des parcs ŕ vélos au rez-de-chaussée des bâtiments, des garages de quartier pour le parking des voitures.
Enfin, le réseau ferroviaire et le fleuve retrouvent une place de choix : Paris n’est plus le passage obligé des TGV ; la Seine et les canaux reprennent du service pour assurer un transport des personnes dans des batobus, ŕ l’image de Londres, mais également des marchandises, dont l’acheminement final local sera assuré par les transports en commun , comme le tramway.
Un carton rouge est attribué ŕ l’équipe MVRDV (Cabinet d’architectes néerlandais) qui propose de multiplier les infrastructures routičres et aux nombreux projets multipliant les transports aériens et renforçant les dessertes des aéroports.
En revanche, le WWF-France déplore que les questions essentielles, comme celles du foncier, des finances et de la gouvernance aient été volontairement écartées de l’appel ŕ projet de l’Elysée, męme si certaines équipes ont fait des propositions. Ce sont en effet ces questions qui risquent de freiner la mise en pratique de ces belles idées post Kyoto du Grand Paris.
Focus : Les 10 principes du WWF pour un Grand Paris post Kyoto et durable :
Zéro Carbone au plus tard en 2050
Zéro Déchet, avec en 2020, au moins 70% des déchets recyclés, récupérés, ou compostésDes distances courtes et des déplacements optimisés grâce ŕ un maillage fiable et hiérarchisé de modes de transports doux qui remplacerait la voiture
Construit avec des matériaux locaux et durables
Se fournissant en produits alimentaires locaux, de saison et issus de l’agriculture biologique
Gérant durablement l’eau, en préservant la qualité et la quantité de la ressource et en favorisant l’infiltration des eaux pluviales
Favorisant la présence d’une nature riche en biodiversité et en lui permettant d’exprimer ses bénéfices
S’appuyant sur sa richesse culturelle et patrimoniale sans s’y enfermer
Avec le souci d’un développement durable, équitable, solidaire
Oů il fait bon vivre