Magazine Régions du monde
La ministre indonésienne de la Santé exige la dignité, l'égalité et la transparence pour tous
Publié le 05 mai 2009 par Fouchardphotographe @fouchardphoto
La ministre indonésienne de la Santé, le Dr Siti
Fadilah Supari* a publié ce livre important en Indonésie en 2007 ;
depuis l'an dernier il est également disponible en
anglais.
Ce livre décrit le combat du Dr Siti Fadilah Supari contre
l'OMS et les efforts néocolonialistes pour dépouiller son
pays et tous les autres pays en développement de leur dignité et de
leurs droits. Elle dénonce le traite?ment inégal que les pays
industrialisés infligent aux pays en développement et exige
transparence lors de la remise et du traitement subséquent des
souches virales.
La grippe aviaire en Indonésie
L'Indonésie a été le pays le plus touché par la grippe
aviaire. Depuis 2005 cette épizootie y est devenue un grave
problème sanitaire. Selon l'OMS, 141 cas avérés de
transmission à l'homme ont été recensés. A ce jour 115
patients sont décédés.
Elle décrit les efforts conjugués du gouvernement et de la
population indonésienne pour faire face dans leur pays aux
conséquences de la grippe aviaire et montre qu'ils ont fait
ce qui était nécessaire pour stopper son extension.
Un combat infatigable contre les discriminations envers les
pays en développement
En tant que ministre de la Santé, elle s'en est d'abord
tenue exactement aux prescriptions de l'OMS relatives à la
grippe aviaire. C'est là qu'elle a réalisé de plus en
plus clairement les discriminations infligées aux pays en
développement par les pays riches occidentaux.
L'OMS exigeait par exemple du gouvernement indonésien
qu'il fournisse à la population des quantités suffisantes de
Tamiflu, un antiviral. Le pays a réussi à grand-peine à réunir les
fonds nécessaires. Mais il n'a cependant pas pu s'en
procurer, car tous les stocks avaient été déjà acquis par les pays
?riches à titre de précaution. (90% du commerce des vaccins se
trouve entre les mains de 10% de la population mondiale.)
L'Indonésie
L'Indonésie est avec environ 237 millions et demi
d'habitants le quatrième pays au monde pour le chiffre de
population. Il compte 13 à 17 000 îles, et 21 de ses 33 provinces
ont été touchées par la grippe aviaire. La volaille représente en
Indonésie la première source de protéines. Selon la FAO (données du
18/03/08), 20% des volailles (soit 14 milliards de têtes, peuplent
plus de 30 millions de basses-cours. Depuis le début de
l'épizootie, en 2005, 9,5 millions d'animaux (canards,
oies, poules et poulets, cailles) ont dû être abattus.
Confrontée à ces expériences, le Dr Supari conclut à juste
titre que son pays devait se débrouiller seul.
Dans la préface de son livre, elle écrit : «Le cas de la grippe
aviaire nous montre qu'il est indispensable de maintenir la
souveraineté du pays et de la République d'Indonésie. Et en
passant par-dessus la tête des gens, les ?centres de santé
collaborateurs de l'OMS ont en effet remis des échantillons
de souches virales de la grippe aviaire (et d'autres encore)
aux mains de firmes des pays industriels. ?Celles-ci les ont
utilisées pour la fabrication de vaccins qu'elles revendent
ensuite à des prix élevés aux pays pauvres atteints par le virus.»
(p. xi)
Une initiative indonésienne contre le monopole occidental
sur la recherche
Au terme d'un combat acharné elle est parvenue à enclencher
un processus de restructuration de l'administration du
système de santé mondial regroupé au sein de l'OMS et de
l'Assemblée mondiale de la santé (AMS) permettant un
traitement plus égalitaire et plus équitable de tous les pays ainsi
qu'une transparence accrue.
Cette initiative a donné du courage à nombre de pays pauvres et/ou
en développement qui se sont joints à elle. «Dans l'espoir
d'aller vers un monde plus juste et en meilleure santé, tous
les pays se sont mis d'accord pour décider qu'aucune
nation n'avait le droit d'en exploiter une autre
(exploitation de l'homme par l'homme) lorsqu'il
s'agit de santé mondiale. Il ne doit plus y avoir de ?système
permettant de contester aux pays pauvres atteints par la pandémie
leurs ?droits sur leurs souches virales, avec pour consé?quence la
possibilité de tirer profit d'une commercialisation bien
calculée des vaccins fabriqués à partir de ces souches, qui
incluent celles issues de pays pauvres et/ou en développement.» (p.
xii)
Elle poursuit : «Le monde entier sait qu'il ne s'agit
pas de victoire ou de défaite diplomatique. Le combat contre la
grippe aviaire est un combat pour l'humanité. L'enjeu
en est que nous pouvons perdre la vie dans une pandémie, mais que
l'avidité jointe à une mauvaise gestion du système de santé
mondial entraîne à coup sûr l'extinction de la race humaine.»
(p. xxi)
Lorsqu'il s'avéra que la souche indoné?sienne du virus
était particulièrement agressive, le Dr Supari comprit exactement
le mécanisme : son pays devait remettre la souche au Réseau mondial
de surveillance de la grippe (RMSG) ; celui-ci la transmettait
ensuite à l'un des Centres collaborateurs avec l'OMS
qui en tiraient un virus susceptible d'être inoculé, à partir
duquel leurs laboratoires fabriquaient un vaccin qu'ils
pouvaient ensuite vendre très cher aux pays riches. Les centres
collaborateurs sont des laboratoires qui travaillent avec
l'OMS, implantés en Australie, en Grande-Bretagne aux USA et
au Japon et considérés comme des laboratoires de référence.
En leur cédant le virus, le pays perd tous ses droits de propriété
et le virus disparaît litté?ralement dans un trou noir. Si une
pandémie se déclare, les pays qui ont remis la souche virale
seraient servis, comme les autres pays pauvres, après les pays
riches qui jouissent d'un traitement de faveur. Une
mésaventure advenue au Vietnam. Ce dernier, après avoir remis son
virus H5N1 aux centres collaborateurs n'a plus jamais appris
ce qu'il en était advenu.
«Depuis 1952, les 110 pays victimes de cas d'influenza
ordinaire (grippe saisonnière) étaient obligés de remettre des
échantillons de leur souche virale de leur propre initiative et
sans restriction aucune. Les virus remis au RMSG étaient dénommés
«virus sauvages» et les échantillons devenaient la propriété du
RMSG. Il s'agissait pour les experts d'évaluation des
risques et de re?cherche. Mais ces échantillons ont servi en partie
à créer des lignées virales (seed virus), qui permettaient ensuite
de fabriquer des vaccins. Le problème était pour moi que les
vaccins, fabriqués à des fins commerciales, étaient ensuite
revendus à tous les pays, y compris ceux dont provenaient les virus
sauvages, aux conditions fixées par ceux qui avaient développé les
?lignées, et qui étaient généralement originaires des pays
développés industriels. Bien sûr les prix très élevés qu'ils
exigeaient obéissaient à une rationalité purement économique et ne
faisaient aucun cas de l'aspect moral et social. Ce sont les
caractéristiques exactes du capitalisme.» (p. 11)
Le Dr Supari est partie en guerre contre ces inégalités de
traitement : «Chaque regard sur le passé me découvrait comment
l'impérialisme avait dépouillé mon pays d'une grande
part de ses richesses, parce que nous n'avions pas les
technologies nécessaires pour en tirer nous-mêmes parti.
J'avais l'impression de regarder les autres
s'approprier une grande part de notre pétrole, tout
simplement parce que nous n'avions ni les technologies ni les
capitaux nécessaires pour le transformer.» (p. 10)
Des conclusions hâtives et erronées de
l'OMS
Une autre discrimination infligée par l'OMS à son pays est en
relation avec ce qu'on appelle les «cluster cases» (cas
d'occurrence plus ?élevée que la moyenne). L'Indonésie
détient le record mondial de «cluster cases», c'est-à-dire du
nombre de cas de grippe aviaire par famille. A Tanah Karo, 7 des 8
membres d'une même famille avaient été infectés par le virus.
Les experts de l'OMS, surtout les épidémiologistes, en
conclurent très prématurément et sans en avoir discuté qu'il
s'agissait là d'un cas de contagion d'homme à
homme.
Ils se permirent donc une communication arrogante à la presse
locale et internationale, qui revenait à déclarer au grand public
que l'effrayante pandémie de grippe aviaire venait de
débuter. Ce qui aurait eu pour l'Indonésie des conséquences
dévastatrices, et le pays aurait été mis en quarantaine.
Supari expose comment elle a commencé à se défendre :
«D'abord j'ai envoyé une protestation à l'OMS en
Indonésie, pour avoir pris une position sur des faits non avérés
qui pouvait avoir de graves conséquences pour l'Indonésie.
[...] Deuxièmement je me suis enquise du séquençage ADN du
virus de Tanah Karo, qui avait été remis aux ?centres
collaborateurs [...]. Troisièmement j'ai demandé aux
membres de l'OMS présents en Indonésie de rectifier les
informations ?données par CNN, faute de quoi je porterais plainte
devant l'ONU.» Puis elle a tenu une conférence de presse où
elle rectifiait elle-même cette communication hâtive.
Même après le résultat de l'analyse de l'ADN viral
effectuée par un laboratoire de son choix (non agréé par
l'OMS), l'institut indonésien Eijkman, dirigé par le
Professeur Sangkot Marzuki et avoir obtenu la confirmation
qu'il s'agissait seulement, à Tanah Karo d'une
forme un peu plus agressive du virus H5N1, qui ne permettait pas de
conclure à une contamination entre humains, cette nouvelle
information fut ignorée et ni l'OMS ni les scientifiques
n'en soufflèrent mot.
Des virus pour Los Alamos ...
Bien que les scientifiques autochtones soient parfaitement formés,
voire mieux que les autres, ils ne sont pas traités sur un pied
d'égalité avec ceux des pays industriels. C'est ainsi
que le ministre américain de la Santé, Michael Leawitt, avait
promis à l'Indonésie une subvention de 3 millions de dollars
US, dont le pays n'a jamais vu la couleur. Lors d'une
visite de la Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères,
Condoleezza Rice, le Dr Supari apprit que l'argent avait été
versé à NAMRU2 (US naval medical research unit 2) au motif que les
recherches menées par ce laboratoire sur le H5N1 l'étaient en
commun avec le ministère indonésien de la Santé. Le laboratoire
NAMRU2 est une grosse unité hors des USA et sur ses 175
collaborateurs, 19 sont Américains.
NAMRU2
Le 24 avril 2008 on pouvait litre dans le «Jakarta Post» que ce
laboratoire demandait l'immunité pour tous ses
collaborateurs. Bien que Michael Leawitt se soit personnellement
rendu en Indo?nésie, le gouvernement du pays ne fit que
partiellement droit à cette requête. Le ministre indonésien des
Affaires étrangères, Eddy Pratomo, jugea préférable d'exiger
une totale transparence. L'Indonésie devait pouvoir accéder à
toutes les recherches et à leurs résultats. On suspectait en effet
le laboratoire de travailler pour les services secrets. Les
laboratoires NAMRU étaient utilisés essentiellement par le
personnel militaire usaméricain stationné en Indonésie. En avril
2008 Siti Supari avait cessé de transférer les souches virales au
laboratoire NAMRU2 tant qu'il ne serait pas prêt à partager
les résultats de ses recherches avec l'Indonésie et les
autres pays, afin que ceux-ci puissent fabriquer leurs propres
vaccins.
Un chapitre important de son livre est consacré au laboratoire
secret de Los Alamos. Au cours de ses recherches sur la disparition
des séquences ADN du virus H5N1, elle ?apprit que l'OMS et
les centres collaborateurs avaient directement transmis le matériel
génétique au Los Alamos National Laboratory à New York. Et là, seul
un petit nombre de chercheurs y avait accès.
... pour élaborer des vaccins ou des armes
biologiques?
C'est au laboratoire Los Alamos qu'est concentrée la
recherche sur les armes atomiques, chimiques et biologiques.
«J'ai été extrêmement choquée. Je savais que Los Alamos était
placé sous le contrôle du ministère américain de l'Energie.
C'était lui qui avait mis au point la bombe atomique qui
devait détruire ?Hiroshima. Il est vraisemblable que cette même
installation développe des armes chimiques. C'est effrayant.
Les données relatives au séquençage ADN du virus H5N1 étaient
exclusivement aux mains des scientifiques de Los Alamos. Le choix
d'en tirer un vaccin ou une arme serait soumis aux exigences
ou aux intérêts du gouvernement américain. C'est
effectivement une situation qui représente un danger pour
l'avenir de toute l'humanité.» (p. 19)
Des armes biologiques en provenance de Los
Alamos?
Un chercheur de pointe au ministère de la Défense, Isro Samiharjo,
a déclaré aux auditeurs que le gouvernement américain faisait
procéder à Los Alamos à l'élaboration d'armes
biologiques. Isro appuyait les dires de Siti et dit que ces mêmes
échantillons pourraient être utilisés pour développer des armes. Il
ajouta qu'un semblable scénario s'était déroulé dans
les années 80, lorsque des nuisibles avaient envahi une grande
partie des rizières et contraint l'Indo?nésie à importer des
semences de riz – un état de fait qui perdure. Isro dit que
les armes biologiques pourraient être utilisées pour rendre un pays
dépendant d'un autre, ce qu'il appelait un
«impérialisme caché». «Il existe évidemment une conjuration»
poursuivit-il avant de discuter de la participation des USA au
développement d'armes biologiques. Ces armes devant être
inéluctablement fabriquées un jour, le ministère indonésien de la
Défense et son département du potentiel défensif se concentrent
dés?ormais sur la défense biologique. Source : «Jakarta Post» du
16/3/08
Supari émet à bon droit la suppo?sition qu'une souche envoyée
à l'OMS par l'Indonésie pourrait être elle aussi
transmise à Los Alamos pour servir à l'élaboration
d'armes biologiques. «L'expéditeur n'a jamais
rien su du devenir de ses échantillons. Ont-ils été remis à une
institution non commerciale, pour mettre au point des vaccins dont
les pays concernés avaient besoin? Ou à une entreprise commerciale,
ou à tout autre laboratoire, qui s'en est servi pour produire
des armes biologiques?» (p. 13)
Lorsqu'elle s'est enquise des données relatives au
virus de Tanah Karo, qu'elle avait transmis par le biais des
centres collaborateurs à l'OMS, elle a découvert sur Internet
que le laboratoire de Los Alamos avait été fermé. Mais où les
souches virales avaient-elles atterri? Une partie des données avait
été remise à l'Initiative mondiale pour le partage des
données sur la grippe aviaire (Global Initiative on Sharing Avian
In?uenza Data – GISAID) et le reste à la Bio Health Security
(BHS). Or elle avait appris que nombre de chercheurs et de
personnels de Los Alamos avaient été mutés à la BHS. Elle se
demanda alors si la BHS n'était pas un institut de recherche
qui développerait des armes biologiques sous le contrôle du
Pentagone. «S'il en était ainsi, cela voudrait dire que le
même jeu se poursuit, ailleurs, sous un autre nom.» (p. 21)
Avant les négociations avec l'OMS, la supposition du Dr
Supari a été confirmée par la Directrice générale de l'OMS,
le Dr Margret Chan. Au cours d'une rencontre elle lui a dit :
«Ce que vous avancez dans votre discours est exact. Il y a eu à
l'OMS un délinquant qui a envoyé la lignée virale ou des
données la concernant à Los Alamos. Mais maintenant c'est
terminé, Madame la Ministre.» «S'il vous plaît, aidez-moi,
aidez aussi David Heymann. Nous avons hérité du système de nos
prédécesseurs. Et j'espère que nous pourrons le changer,
Madame» a-t-elle poursuivi. (p. 129)
Début décembre 2006, l'Indonésie a déclaré qu'elle ne
remettrait plus de souches virales à l'OMS ou à des
laboratoires travaillant avec l'OMS tant qu'on devrait
passer par le mécanisme opaque du RMSG. Elle a exigé une
transparence permettant aux pays lourdement atteints par la grippe
aviaire de profiter de la remise des souches. Il s'en est
suivi un combat acharné au niveau international. Supari a constaté
que le secrétariat de l'OMS avait procédé de son propre chef,
entre 2005 et 2007, à la suppression d'un passage des
directives relatives aux échanges de matériel viral. Ce passage
réglementait les échanges de matériel viral et permettait aux pays
d'origine des souches d'en rester propriétaires
(Accords relatifs au transfert de matériaux, Material Transfer
Agreement, MTA). [...] «Selon moi nous sommes en présence
d'une énorme illégalité, pour ne pas dire un crime, commis
par une organisation, dont l'administration devrait être
au-dessus de tout soupçon.» (p. 61)
L'OMS s'était placée au-dessus de l'Assemblée
mondiale de la Santé. C'est à bon droit que le Dr Supari
dénonce cette injustice.
Des menées criminelles à l'OMS?
Le 28 mars 2007, le Dr Supari a organisé deux rencontres de haut
niveau (High-Level-Meetings, HLM) entre pays partageant les mêmes
vues. Lors de la séance d'ouverture elle a posé ses
exigences.
La veille, lors d'une rencontre technique de haut niveau
(High-Level-Technical-Meeting, HLTM) convoquée par ses soins, elle
avait déjà obtenu un consensus relatif à une nouvelle procédure
d'échange des souches vi?rales. «Nous ne pouvons pas
poursuivre sans exprimer l'espoir que – conformément à
nos accords avec l'OMS – tout programme de remise de
souches virales soit, comme le sens des responsabilités
l'exige, exclusivement utilisé à l'évaluation des
risques et non à la production commerciale de vaccins, sans que
l'on puisse savoir quel pays a fourni les souches. Je dois
adopter cette position, pour souligner l'urgence qu'il
y a à garantir aux pays en développement un accès égalitaire aux
vaccins ?contre la grippe H5N1.
Jusqu'à présent 10% des cas sont concentrés en Europe et
Amérique du Nord, or ces régions détiennent 90% des capacités de
production vaccinale. Cela veut dire qu'en cas de crise la
majorité des pays en développement n'aurait pas accès aux
vaccins pendant et peut-être même après la première vague de la
pandémie. Nous devons donc intensifier nos efforts pour la mise au
point de méthodes efficaces de production et de distribution de
vaccins contre les pandémies, en y incluant les aspects techniques,
économiques et humanitaires, afin d'être prêts à une action
efficace au niveau mondial.» (p. 180)
Un premier pas vers la protection de tous les êtres
humains
Cette rencontre au plus haut niveau a réuni des ministres de la
Santé, de hauts représentants et fonctionnaires de 12 pays
directement concernés, ainsi que de 23 autres, développés ou
sous-développés, de pays producteurs de vaccins et autres groupes
d'intérêt concernés, dont l'OMS. Elle s'est
conclue par la «Jakarta Declaration on Responsible Practices for
sharing Avian In?uenza Viruses and Resulting Benefits» (Déclaration
de Jakarta sur des pratiques responsables de partage des virus de
la grippe aviaire et les bénéfices en résultant), exigeant que tous
les pays ?membres débattent de l'ensemble des problèmes à
l'Assemblé mondiale de la Santé. Le 14 mai 2007 s'est
déroulée à Genève la 60e rencontre de l'AMS, dont les
résultats ont été consignés dans la Résolution AMS 60.28. Lors
d'une importante réunion intergouvernementale du 20 novembre
2007, tous les pays sont tombés d'accord pour dire que le
RMSG n'avait rien à faire à l'OMS.
Le livre du Dr Supari montre avec beaucoup de prégnance et de
sensibilité qu'une femme, grâce à un comportement conséquent
et à une exigence d'égalité dans tous les domaines, peut
frayer à travers toutes les structures antidémocratiques,
oppressives et néocoloniales une voie permettant à son pays
d'obtenir le respect de sa dignité et de son droit à
l'égalité. Il lui a fallu s'imposer contre toutes les
puissances occidentales et la superpuissance américaine pour
obtenir enfin au terme de rudes discussions un changement de
paradigme : de l'ancien qui mettait l'humanité dans une
situation dangereuse au nouveau qui apporte le bien-être à une
majorité.
A la mi-mai se déroulera à Genève la 62e session de
l'Assemblée mondiale de la Santé. Il reste assez de temps
pour lire l'important ouvrage du Dr Supari.
•
(Traduit par Michèle Mialane et révisé par Fausto Giudice,
www.tlaxcala.es)
* Le Dr Siti Fadilah Supari est ministre de la Santé
en Indonésie. Originaire de Solo dans le centre de Java, elle est
médecin consiliaire en cardiologie et spécialiste affections
cardiaques et cardio-vasculaires.
http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=1553
De : Eva-Maria
Föllmer-Müller et Stefan Kelle
samedi 2 mai 2009