Magazine Humeur

Ensemble, ça devient vraiment plus possible

Publié le 05 mai 2009 par Back2basics

Ensemble, ça devient vraiment plus possible

Voici 2 ans que Nicolas Sarkozy est Président de la République, si la presse et les médias ne veulent faire un bilan, nous ne nous priveront pas d’en faire un ! Vous trouverez donc ci dessous un excellent texte réalisé par Fanny Costes. Je vous invite à lire par ailleurs le texte très détaillé édité par le PS intitulé « Deux ans de Nicolas Sarkozy : l’échec ».Outre le fait qu’il dresse un bilan de l’action de Nicolas Sarkozy à la tête de l’État, il apporte de véritables propositions pour sortir de cette crise sociale, environementale et économique.

Deux ans que Nicolas Sarkozy est au pouvoir. Deux ans que le président de la République s’attaque méthodiquement aux acquis sociaux et aux contre-pouvoirs, rompant chaque jour un peu plus le lien social. Pratiquement personne n’est épargné par cette politique injuste et destructrice.
Résultat, la colère monte de toutes parts : étudiants, profs, chercheurs, professionnels de santé,magistrats, salariés, immigrés, internautes… Selon un récent sondage Ifop pour le Journal du dimanche, 59% des Français se déclarent mécontents de l’action de Nicolas Sarkozy. Sourd aux appels de la rue, aux manifestations qui rassemblent des millions de personnes, le chef de l’État poursuit son travail de sape, avec arrogance.

Tour d’une France au bord de la crise de nerfs.


La justice méprisée

«Nicolas Sarkozy a affaibli l’institution judiciaire et l’a transformée en machine à punir, tacle Emmanuelle Perreux, présidente du syndicat de la magistrature (SM). Depuis deux ans, on va dans le sens d’une justice qui serait uniquement pénale. On assiste à un alignement progressif de la justice des mineurs sur celle des majeurs. C’est catastrophique. »

Autre attaque frontale de Sarkozy contre la justice : la réforme de la carte judiciaire.Une refonte territoriale uniquement comptable qui fait fi des missions primordiales de la justice en France. « Cette carte judiciaire a finalement supprimé ce qui fonctionnait le mieux. Les tribunaux d’instance notamment (179 sont supprimés) alors qu’il s’agit d’une justice de proximité, relativement rapide. Les répercussions seront inévitables, pas tant pour lesmagistrats que pour les justiciables. L’attente sera rallongée et les déplacements également, déplore encore la présidente du SM. Le recours au juge, pourtant, est aussi unmoyen de faire reconnaître ses droits. Mais la droite se méfie de notre indépendance. Non que le fonctionnement de la justice française soit parfait. Mais son affaiblissement est un signe de l’affaiblissement de l’État de droit. »

Les étrangers criminalisés

Le gouvernement s’enorgueillit des chiffres de reconduites aux frontières. 25 000 environ chaque année. « Un acharnement comptable qui mène à des rafles, des contrôles au faciès, l’enfermement de familles entières dans les centres de rétention », condamne Violaine Carrere, chargée d’études au Gisti (Groupe d’information et de soutien aux immigrés). Une démarche que le Président saupoudre de discours sur l’intégration et la volonté de la France de favoriser l’immigration de travail, la fameuse « immigration choisie ». « Aujourd’hui, les immigrés présents légalement sur le territoire rencontrent d’importantes difficultés pour obtenir une carte “vie privée familiale”, qui permet de travailler n’importe où en France et dans n’importe quel secteur. On leur dit de faire leur demande de carte “salarié”, laquelle donne beaucoup moins de droits et n’autorise le travail que sur une région donnée. Ainsi, on gonfle le nombre de migrants du travail pour pouvoir afficher des chiffres “présentables” au moment du bilan. À côté, la possibilité des mariages mixtes a considérablement été durcie depuis deux ans. Les contrôles sont fréquents. Les couples sont souvent soupçonnés de contracter un mariage de complaisance. On criminalise l’étranger », souligne Violaine Carrere. Et le volet intégration dans tout ça ?
Des règles strictes sont fixées, mais les associations et organismes spécialisés continuent à voir baisser leurs subventions chaque année.

Les malades saignés financièrement

Le démantèlement du système de santé a débuté le 1er janvier 2008 avec l’instauration de la franchise médicale dans la limite de 50 euros par an. Les personnes âgées et les 7,7 millions de personnes atteintes d’affection longue durée (ALD) souffrent déjà de la mesure.
Bruno-Pascal Chevalier, malade du sida, travailleur social de 45 ans, a fait une grève de la faim pendant plus de trois mois en 2008. « Finalement, on oblige les gens à ne plus se soigner », dénonce-t-il à l’époque. Avec la mise en place des franchises, des déremboursements toujours plus nombreux, on retire sa substantifique moelle à la sécurité sociale : établir une solidarité entre le bien portant et le malade. Et malgré ces mesures successives, le trou de la sécu devrait atteindre un nouveau sommet en 2009.
Qui paiera alors ? Les détenteurs de stock-options comme certains l’ont demandé ? Ce n’est pas la voie prise par Nicolas Sarkozy. Le nouveau projet de loi de réforme de l’hôpital ne dit rien d’une meilleure prise en charge des patients.

« Bientôt, et ça se fait déjà dans des petits hôpitaux de province, on pourra dire au personnel :vous ne prenez pas ce patient qui va nous coûter trop cher, envoyez-le vers un autre hôpital, déplore Jean Jarric, praticien hospitalier au service anesthésie-réanimation du CHU de Nancy. Il faut dire aussi que les non-remplacements de postes ces dernières années et les suppressions à venir vont peser sur les malades. Déjà cet hiver, nous avons dû fermer des lits en réanimation par manque de personnel soignant. »

Les libertés sous étroite surveillance

Les gardes à vue ont augmenté de 54% depuis 2000. Récemment, journalistes ou bénévoles associatifs en ont fait les frais. Tout le monde est un coupable en puissance.

Avec le projet de loi Hadopi sur la création et Internet, c’est au tour des internautes d’être visés. En deuxième lecture à l’Assemblée nationale, le texte prévoit sinon d’empêcher les téléchargements illégaux, de lancer une véritable chasse aux internautes. Après deux avertissements pour téléchargement illégal, la connexion Internet est coupée. Et aucun recours n’est possible. Pourtant, le titulaire d’un accès Internet n’est pas nécessairement à l’origine de tous les échanges effectués via sa connexion : s’il utilise un réseau Wifi, d’autres personnes ou ses propres enfants peuvent télécharger illégalement. Et ça, le projet de loi n’en tient pas compte. Il opère un flicage du Net incompatible avec les droits fondamentaux. « Le principe même de la riposte graduée est par essence contradictoire avec le droit européen sur la protection des données, déclarait Philippe Aigrain, co-fondateur de la Quadrature du Net, à l’Hebdo, début avril. Cela a d’ailleurs été souligné par la Commission européenne et par le contrôleur européen de la protection des données qui craint de voir se développer une surveillance systématique. »

Les jeunes laissés pour compte

En 2007, Nicolas Sarkozy promettait une université rénovée, plus riche, plus professionnalisante. Deux ans après, les mesures mises en oeuvre par sa ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, n’ont fait que renforcer la défiance de la jeunesse envers le gouvernement. Car en révisant le système des bourses, en favorisant une augmentation des droits d’entrée à l’université, en négligeant les réels problèmes du chômage des jeunes, le chef de l’État et la droite ont fait preuve d’autisme. « On assiste depuis deux ans,à une politique dogmatique.

Concernant l’université, l’État a démissionné, dénonce Jean-Baptiste Prévost, président de l’UNEF. Les moyens ont stagné. Et pendant ce temps, la paupérisation des étudiants est croissante, leur incertitude face à l’avenir, renforcée par la crise. À la rentrée dernière, 9 étudiants sur 10 ont vu leur situation se dégrader. Mais le plan contre le chômage des jeunes annoncé par Nicolas Sarkozy ne répond pas aux vrais problèmes. Il favorise les effets d’aubaine pour les entreprises,mais ne cherche pas à développer l’emploi. Pourtant, ce qui manque aujourd’hui en France, ce sont des offres d’emplois qualifiés. » Les jeunes rencontraient déjà des problèmes structurels, la droite les a renforcés.

L’enseignement et la recherche dévalorisés

Les enseignants et les chercheurs sont particulièrement remontés contre le Président. En déclarant en décembre 2007 à Latran que « dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur », Nicolas Sarkozy a, tout en attaquant le principe de laïcité, dévalorisé les enseignants. Il a ensuite annoncé des suppressions de postes en cascade. Et depuis 2007, il accumule les mesures visant la destruction des IUFM, organismes de formation des maîtres d’école. Il voudrait que tout étudiant cumule l’obtention d’un master 2 avec le passage du concours de professeur des écoles. Il veut donc prolonger le niveau d’études des enseignants du primaire. Une façon de nier l’importance de l’apprentissage pratique de ce métier.  À l’université, ce sont les enseignants-chercheurs qui ont fait les frais du mépris présidentiel. Le dernier décret Pécresse donne au président d’université le pouvoir d’organiser le temps de travail des enseignants. En fonction de quels critères certains écoperont de davantage d’heures d’enseignement et d’autres d’un temps de travail presque entièrement dévolu à la recherche ? Encore et toujours, le règne de l’arbitraire.

Les salariés abandonnés face à la crise

«Du mot d’ordre “La France au travail”, on est passé à la réalité de la France au chômage ! Le gouvernement se repose sur les mauvaises prévisions des grandes organisations internationales, comme si ça lui permettait de ne rien faire », accuse Maryse Dumas, secrétaire confédérale de la CGT. Il y a deux ans, Nicolas Sarkozy martelait son « travailler plus pour gagner plus ». Et certains salariés l’ont cru. Chez Continental Clairoix, ils ont accepté de travailler plus chaque semaine pour maintenir leurs emplois. Pour quels résultats ? Le site ferme.
Nicolas Sarkozy a déréglementé la durée du travail, repoussé l’âge de la retraite à 70 ans et rendu possible le cumul emploi-retraite. « Toute sa politique va à contre-sens de la crise. Et le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux entraînera la suppression de 30 000 emplois en 2009. 30 000 postes que les jeunes ne pourront pas prétendre occuper. Ce Président qui donne des leçons au monde entier sur la refonte du système capitaliste est incapable de modifier sa propre idéologie, souligne encore Maryse Dumas. Si Sarkozy a fait illusion au moment de son élection sur sa capacité à revaloriser le travail, aujourd’hui il ne dupe plus personne. Les salariés se sentent trahis. À Gandrange, le chef de l’État a promis des milliards et la sauvegarde des emplois. Il n’a rien fait. »


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Back2basics 12 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte