Les Balcons du Mercantour “sur un coin de bureau”
L’aménagement d’un « itinéraire de prestige » sur les cimes azuréennes a tourné au fiasco… et laissé un goût d’inachevé du côté du parc du Mercantour.
Hier soir, la direction du parc national du Mercantour organisait son ″Rendez-vous printanier″ avec la presse azuréenne. Et après un rapide point sur le prochain - et dernier – lâcher de Gypaètes, l’″E-coguide″, ou encore l’inventaire scientifique en cours, la question n’a pu être évitée : les Balcons du Mercantour sont-ils définitivement enterrés ? Réponse de Pierre Commenville (en photo), directeur adjoint du parc : « Le conseil général, qui était porteur du projet, a décidé de refermer le dossier et de le mettre sur le coin d’un bureau ». C’est clair, net, et précis.
Les montagnards ont montré les crocs
Lancé en septembre dernier, le projet a fait long feu. Christian Estrosi, à cette époque encore à la tête du Département, s’était mis en tête de tracer un « itinéraire d’altitude » de 140 km – les fameux ″Balcons″ -, reliant les vallées de la Tinée, de la Vésubie et de la Roya-Bévéra. Un « produit d’appel » accessible « à toutes les générations » . Avec tout de même une enveloppe de 20 millions d’euros pour bâtir de nouveaux refuges et aménager de nouveaux tronçons de chemins rocaillleux. De quoi mettre du monde aux balcons, et surtout des montagnards en colère. Connus ou pas, les amoureux de la grimpette ont montré les crocs. Résultat : en quelques semaines se sont succédés un « mea culpa » de Christian Estrosi lui-même, la mise en place d’une concertation puis la création d’un comité technique de suivi. Avant d’éclipser discrètement le dossier au profit de la candidature de Nice au JO d’hiver…
Une idée « toujours vivante »
« L’idée est toujours vivante » assure pourtant Pierre Commenville. « Pour un randonneur amateur, traverser le Mercantour, c’est encore très compliqué. Entre la réservation de l’hébergement, la localisation des parcours… il manque une réelle mise en musique » assure le dirigeant. La direction du parc garde l’objectif de « faire en sorte que la notoriété du Mercantour produise des retombées pour l’économie locale, mais dans le respect du cahier des charges originel ». Manque de communication, de concertation… Les Balcons du Mercantour resteront dans les annales comme un beau fiasco, qui laisse la direction du parc sur sa faim : « Nous aimerions que le dossier refasse surface ». « Regarder en Corse, l’un des plus beau massifs de France possède un grand sentier, un beau succès, bien loin d’être une autoroute : le GR20 ! »
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