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Monsieur 100 000 Bolt

Publié le 06 mai 2009 par Philostrate
Monsieur 100 000 Bolt    Usain Bolt l'a échappé belle. Je ne fais ici aucune allusion à la vague de contrôles antidopage positifs qui a valu à plusieurs héros des derniers JO de se retrouver aussi dépourvus qu'une bande de lapins sous le feu d'un chasseur en rase campagne. Je fais seulement référence au spectaculaire accident de voiture, qui a conduit le champion olympique dans un fossé jamaïcain comme un vulgaire rasta fumeur de ganja tombé de sa mobylette.
   Le héros s'en est sorti avec quelques égratignures. Son bolide lui, offert par un équipementier avisé, a fini aussi froissé que le teint de Régine après un after dans les bois de Meudon. Vraiment pas beau à voir. Mais on n'ose imaginer ce qu'il serait advenu du Beep Beep de Trelawny si, au lieu d'une voiture de sport, son généreux mécène lui avait offert un avion ! Après tout, quitte à rester dans la symbolique de la vitesse, un jet collait mieux avec la silhouette d'échassier tout en pattes du père Usain. C'était à peu près aussi fin que de faire accompagner un boxeur sur un ring par un kangourou, ou une lanceuse de poids sur un stade par une vache charolaise. Tout dans la métaphore classieuse…
   Monsieur 100 000 Bolt La faute de goût n'a rien d'étonnant, venant des fils de pub et autres souteneurs siglés qui fraient dans le sillage des grands requins du sport professionnel. Ces équipementiers, qui donnent des salaires de misère aux petites mains du Tiers monde pour produire des accessoires vendus à prix d'or sur le marché, ne reculent devant rien pour faire étalage de leur munificence. Du concentré de bling-bling, tempéré par quelques publicités politiquement correctes à l'universalisme bon teint. Donc, à grand champion, gros contrat et gros cadeau. Usain Bolt n'est pas Romain Mesnil, contraint de sillonner Paris la perche à la main en tenue d'Adam pour séduire de nouveaux sponsors. Tout auréolé de sa gloire olympique, le Monsieur 100 000 Bolt du sprint ne conduisait, lui, que les orteils à l'air, comme en témoignent ses ripatons meurtris par le piquante flore jamaïcaine après sa sortie de route. Mais s'il avait dû bêtement sur ce coup-là passer de vie à trépas, c'est à coup sûr son équipementier qui aurait eu une sacrée épine dans le pied…

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