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Des nazis contre Hadopi ?

Publié le 06 mai 2009 par Nicolas J
La sortie des quelques artistes (Pierre Arditi, Juliette Gréco, Maxime Le Forestier et Michel Piccoli) pour défendre la loi Hadopi et fustigeant la gauche qui ne défend plus la culture est bien sûr à plier de rire. Elle prouve surtout qu’ils prennent de l’âge et oublient qu’ils ne sont plus des débutants cherchant à se faire une notoriété. Maxime Le Forestier en vient à comparer les opposants à Hadopi à des nazis, ce qui n’est d’ailleurs pas spécialement aimable pour nos amis Allemands.
Ces artistes qui ont défendu la gauche « du temps de Mitterrand » au nom de la liberté, entre autres raisons, devraient relire le texte et les argumentations pour éviter à Tonton de se retourner dans sa tombe. La loi consiste à assurer un début de flicage du net pour défendre les intérêts financiers de puissants groupes du même métal.
Un jeune artiste ne pourra plus se faire connaître si un groupe du CAC 40 ou un géant mondial des médias, des télécommunications ou de la production n’a pas décidé de diffuser un de ses morceaux.
Juliette, Maxime, Michel et Pierre, vous vous trompez complètement de combat. Les anti-Hadopi n’ont rien contre les droits d’auteur, ils sont contre une loi qui permettra de les surveiller en permanence, de leur couper l’accès Internet tout en maintenant le paiement de l’abonnement.
Ce n’est pas cette loi qui interdit le piratage, elle se contente de surveiller les internautes
mais, pour des raisons techniques moult fois évoquées dans les blogs, elle sera détournée facilement par les vrais pirates. Par ailleurs, elle ne pénalise pas ceux qui « donnent » de la musique qu’ils devraient garder pour eux mais ceux qui en prennent parce qu’elle est disponible.
Imaginez que vous alliez à la kermesse de l’Amicale Laïque (ou de l’Etoile Catholique, vous avez le choix). L’organisateur paye des droits à la SACEM pour la musique écoutée. Le principe d’Hadopi est inverse : il consiste à interdire les visiteurs de cette kermesse de visiter les kermesses et autres lieux publics (y compris les bistros équipés d’une sono, un comble) de les fréquenter pendant deux mois.
Imaginez aussi que je mette de la musique sur le blog et que vous l’écoutiez. Je m’en fous, mon serveur est hébergé aux US comme le machin que j’utilise pour mettre de la musique : je fais à peu près ce que veux. Hé bien, en poussant un peu Hadopi, c’est vous, mon visiteur, qui serez pénalisé par cette musique !
Evidemment ce n’est pas le cas ! On appelle ça du streaming. Il n’est pas interdit. Il le sera un jour si vous tolérez cette loi car les moyens techniques font qu’il est actuellement possible d’écouter de la musique sans payer ! Cette loi ne changera rien à votre problème. Elle vous pénalisera juste quand votre petit fils de 16 ans aura fait une connerie sur votre PC ou quand vous-mêmes, vous aurez cliqué par mégarde sur un de ces facétieux boutons qu’on trouve sur la toile !
Et, Monsieur Le Forestier, avant de traiter les gens de Nazis, renseignez vous un peu. Sur le sens des mots, sur la technologie, sur l'histoire. Et sur le savoir-vivre.

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