Eh bien dites donc, ça faisait longtemps que ma Nintendo DS n’avait pas été dépoussiérée. Et même si j’ai profité de mon dernier voyage en avion pour la ressortir un peu (et qu’elle a pas mal tourné finalement, mais on verra ça un autre jour…), je ne pensais pas la rallumer tant que ça une fois rentré. Et puis finalement si, et la principale raison de ce « rallumage » tient en trois mots : Big Bang Mini.
Big Bang Mini, c’est la deuxième production du studio Arkedo, studio parisien qui s’est attiré les grâces d’Eidos Interactive pour la sortie mondiale de son premier jeu, Nervous Brickdown. Sauf que Big Bang Mini, il est édité par SouthPeak Games, mais je m’égare. Ils nous ont donc habitués avec Nervous Brickdown à quelque chose de simple, joli, extrêmement difficile, mais tout aussi amusant. Avec Big Bang Mini, il n’y avait aucune raison de changer la recette, mais ils y ont pourtant apporté quelques ajustements qui viennent un peu changer la donne…
Pour commencer, on retrouve dès le départ cette ambiance arcade pure et dure : il n’y a même pas un petit début de semblant de scénario. Le principe du jeu est simple et farfelu à la fois : vous dirigez une forme polygonale qui ne représente rien de particulier. Sur l’écran supérieur, un défilé de formes géométriques et autres dessins vous passent au-dessus de la tête. Votre but : les éclater à coups de feu d’artifice… Vous pouvez donc envoyer à volonté vers vos cibles, pour cela, il suffit de relâcher votre « personnage » et de glisser votre stylet sur n’importe quel endroit de l’écran. La direction vers laquelle vous glissez votre stylet détermine l’endroit vers lequel votre feu d’artifice ira s’élever. Mais attention : à chaque coup manqué, le feu d’artifice ira s’échouer dans le vide et relâchera un certain nombre de « boulettes » en explosant, qui constituera autant d’obstacles qui retomberont vers votre pauvre vaisseau et que vous devrez esquiver.Mais le jeu ne se résume pas à tout détruire façon DCA allemande (même si cela reste le but principal). Pour chaque ennemi important détruit, celui-ci laissera échapper une étoile, plus ou moins grosse. Vous allez devoir en ramasser un certain nombre pour terminer le niveau. Pas de score, pas de fioritures ni d’avalanches d’ennemis qui tirent frénétiquement dans tous les sens sans relâche, mais puisqu’on est dans un shoot’em up, le jeu reprend quand même certains codes du genre. Ainsi, on retrouve tout de même un boss de fin de monde, qui marquera le passage au monde suivant.
Citons enfin les bonus que vous débloquerez à mesure que vous avancerez au travers des dix mondes, comme la possibilité d’absorber tous les tirs et de nettoyer un peu l’écran. Ou encore les obstacles divers et variés qui vous barreront la route, comme des murs qui se resserrent sur l’aire de jeu, et que vous devrez constamment maintenir écartés pour pouvoir évoluer. Ou même les nombreux bonus à débloquer, et qui nécessiteront de réaliser certaines performances, comme tout bêtement de finir le jeu. Oui, Big Bang Mini est un jeu très simple, mais sur lequel il y a énormément à dire.Tout semble donc réuni pour dire qu’on a entre les mains le jeu parfait pour des petites parties dans le métro, dans la salle d’attente du docteur, sur les chiottes… Et pourtant, il manque un petit quelque chose. Je ne sais pas si les développeurs ont reçu de si sérieuses critiques par rapport à la difficulté abusive, parfois injuste de Nervous Brickdown, mais le premier constat qui s’impose après quelques minutes passées sur Big Bang Mini, c’est qu’il est facile. Très facile. Les deux premiers mondes se passent les yeux fermés, une main dans le dos, et en récitant l’alphabet à l’envers. Évidemment, après cela, la difficulté augmente vite, très vite, et très haut. Mais, et c’est dans le cas présent un nouveau problème, on ne peut pas passer aux mondes un peu plus épicés tant qu’on n’a pas terminé entièrement les premiers. Et le souci, à ce moment-là, c’est qu’au moins au début du jeu, on s’ennuie. Certes, cela le rend beaucoup plus accessible et jouable pour un très large public (après tout, on est sur DS, la console des mamies qui entraînent leur cerveau et des petites écolières qui élèvent leur chien virtuel). Mais le type qui met Big Bang Mini dans sa DS en espérant rencontrer quelque chose d’aussi corsé que Nervous Brickdown va d’abord commencer par être terriblement déçu.
Évidemment, le jeu reste fun malgré tout, et on a tendance à oublier sa déconcertante facilité pour ne s’en tenir qu’au principe amusant et bien pensé. D’autant que la difficulté croissante et le gameplay évolutif permettent de découvrir les quelques talents cachés de ce titre, et de prendre toujours plus de plaisir à mesure que l’on progresse. Ajoutons à cela que l’ensemble est très mignon et coloré. Les couleurs pètent dans tous les sens, ce qui confère au jeu un capital sympathie énorme. Les musiques, bien que moins réussies que celles de Nervous Brickdown à mon goût, contribuent tout de même à cette ambiance festive qui entoure le jeu.Big Bang Mini est donc un bon jeu, dans la droite lignée de Nervous Brickdown. On ne peut finalement que lui reprocher une difficulté bien trop revue à la baisse, et qui, couplée à cette obligation de suivre une progression trop linéaire, risque de lasser une petite partie des joueurs. Les autres découvriront un titre réussi, amusant et travaillé, qui ne dévoile vraiment toutes ses cartes qu’après quelques heures de jeu. C’est dommage pour un jeu d’arcade, mais cela vaut tout de même le coup de s’acharner pour découvrir tous les secrets que Big Bang Mini renferme.