“Comment, à ce niveau-là, on peut rater des centres ? Mystère et boule de gomme !” Christian Jeanpierre, 2009
“Y’a du mou dans la corde à linge du côté de Dani Alves !” Christian Jeanpierre, 2009.
Pour le match le plus important de sa jeune vie d’entraîneur, Guardiola avait mis les petits plats dans les grands. Pas moins de trois choix douteux au coup d’envoi : se priver de Touré dans l’axe au milieu, ne pas se priver de Keita et le port d’une cravate en cuir noire. Il ne voulait pas être seul à la noce, Hiddink l’a généreusement accompagné, avec un mauvais goût des plus élégants : donner sa confiance au duo frenchie magic, Anelka-Malouda, pour animer les côtés.
Gus ne fut pas déçu, Malouda fut énorme. Pour un Ribéry, on dirait médiocre, mais pour un Malouda, le mot n’est pas exagéré : réussir deux passes et un contrôle au milieu d’un tel carnage, ça vous classe un joueur. Domenech sourit, il n’a pas la mémoire courte et sait parfaitement où il a rangé son Flo. Mais le Greco-Coréen n’avait, pour une fois, pas le monopole de la nullité.
Pep et Carvalho
Son homologue Pep a eu la surprise de découvrir dans son équipe quelques inédits. Devant, l’absence d’Eto’o et Messi aurait pu surprendre, elle devient presque classique dans ce type de match, on l’avait déjà vu l’aller. Cette fois une passe décisive décisive est venu compléter le famélique bilan. Maradona se pose des questions. Derrière, Alves a su rendre hommage à Roberto Carlos et Busquets a fait cinq minutes de haut niveau, à croire qu’il s’est un jour entraîné avec Xavi. Une semaine n’aurait pas été un luxe. Et puis il y eut les deux hommes du match : Henry, bien-sûr, qui fut largement au niveau des ses deux compères, et Iniesta, qui ramassera le traditionnel Ballon d’Or de Titi dans quelques mois. Et pourtant, il a tout raté en première mi-temps, mais au moins il a tenté. Etrange inspiration. C’est le Henry du match aller, avec un quart d’heure en plus.
Ballack placide
Chelsea, en revanche, ne fut pas plus mauvais qu’au Camp Nou. Pourquoi s’emmerder à essayer de construire quand on a qu’un seul joueur ? Il s’appelle Lampard et ça fait deux ans qu’il ne sert à pas grand-chose. Barcelone fut catastrophique. Aucune percussion, aucune précision, la première mi-temps lyonnaise était là, avec quelques milliers de fautes en complément. Keita lève la main.
Il ne manquait qu’un seul ingrédient pour rendre cette demi-finale carrément dégueulasse : l’inévitable plaidoyer pour la vidéo. Abidal avait beau ne pas être très bon, comme chaque fois, ça n’était pas une raison pour le virer. Ce qui permit quand même à Keita de moins participer au jeu. Une main de Piqué dans la surface, un attentat d’Essien sur Iniesta et tant d’autres compensations. “Vol” a un sens, ”équilibre” aussi. Que signifie “scandale” ? Au final, regretter la purge mancunienne de la veille n’en aurait pas été un.
Le vilain Barcelone s’en est sorti à la dernière seconde et devint une très grande équipe. Les Hongrois furent vengés, Thierry Henry aussi. Chelsea, faible dans tous les secteurs du jeu, fut donc incapable de tuer un match. Le Barça ne méritait pas de se qualifier à l’aller, Chelsea au retour. C’est le retour qui compte. Le Vestiaire est encore le grand vainqueur de la rencontre et assistera comme prévu aux cinq buts blaugrana de la finale.
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Qui a été le plus nul sur le terrain ?
Alves, Malouda, Christian Jeanpierre, Anelka, Lampard, Busquets, Keita, Guardiola, Eto’o, Hiddink, Abidal, Messi ont fait le maximum, mais comme souvent ces derniers temps l’arbitre a volé la vedette et le match. Platini et son arbitrage à la papa ont le vent en poupe.
Et Ballack ?
Il a très bien fait ce qu’on lui a demandé : défendre comme un boeuf. Vous le confondez peut-être avec son homonyme de l’équipe allemande.
Qui a été l’homme du match ?
Comme d’habitude, Thierry Henry, celui sur le banc et celui sur le terrain. Peut-on vraiment se qualifier en misant uniquement sur les déviations de Drogba ?
Le Barça était-il vraiment diminué ?
Non. Le Barça de Rijkaard était au grand complet. Peut-être lui manquait-il Thuram.
Etait-ce Titi Camara ou Samuel Eto’o sur le terrain ?
Le Vestiaire n’a pas les éléments nécessaires pour vous répondre. Seul indice : Titi Camara était habitué à être mal entouré.
A-t-on retrouvé le Yaya Touré de Monaco ?
Sans aucun doute, mais dans un rôle bien différent : défenseur central. On a aussi retrouvé le Guardiola clairvoyant de Brescia.
Seydou Keita ressemble-t-il à Thomas N’Gijol aussi sur le terrain ?
Vous avez l’œil. Pour les petits veinards qui ont vu N’Gijol taquiner le ballon à Bercy fin mars, la comparaison n’en est que plus frappante.
Le Malien aurait-il pu jouer un face-à-face avec Cech à la 51e minute ?
Difficile à dire. Son contrôle de la malléole gauche laisse planer le mystère. Une chose est sûre en revanche, c’est bien lui qui a écarté le danger sur une passe de Messi vers Eto’o.
Eric Abidal aime-t-il les grands matches ?
France-Italie aimait-il Abidal ?
Sergio Busquets a-t-il effectué cinq très bonnes premières minutes ?
C’est bien vu. Vous avez sans doute noté également qu’il est resté sur le terrain ensuite.
Iniesta a-t-il remplacé Henry avantageusement sur le côté gauche ?
Pas la peine d’être arrogant, Henry aussi a déjà tout raté et marqué quand même.
Un petit supplément Christian ?
“John Terry a dit à propos de Didier Drogba que dans sa forme actuelle, c’est le meilleur attaquant du monde. C’est une donnée importante de ce match.” Aussi important que le contrôle rétro du tibia qui l’empêche d’aller défier Valdes ? Ou son face-à-face qui a suivi ?
“Il est dans un bon soir Dani Alves. En difficulté défensivement, mais dans un bon soir.” Le Vestiaire ne le dirait pas mieux.
“Si Piqué ne fait pas main”, dit Larqué, “Il y a but, Anelka récupère le ballon”. Quel rapport y a t-il entre Anelka et un but ?
Christian sent les coups, il a déjà plus de 20 ans de carrière. Après plusieurs occasions pour Chelsea, c’est la délivrance, Lampard obtient un corner : “Balle de 2-0 pour les Blues.”