Dans le cadre du prochain Salon du Bourget, RTL et le CNES organisent un concours avec un vol parabolique comme prix.
Ce n’est peut-être pas encore l’espace pour tous, mais c’est déjà un premier pas : offrir à une personne lambda l’opportunité de découvrir les sensations de l’impesanteur. Le mardi 16 juin prochain, un heureux gagnant aura donc le privilège d’embarquer à bord de l’Airbus A300 Zéro G qu’utilisent les astronautes pour s’acclimater au vol spatial. Un privilège qui est avant tout réservé aux professionnels du secteur. Rappelons en effet que l’avion de la société Novespace (filiale du CNES) sert notamment à l’entraînement des astronautes mais aussi à la réalisation d’expériences scientifiques. Avec ce concours, une personne n’ayant pas nécessairement une connaissance accrue du spatial pourra, par exemple, faire partager son expérience au plus grand nombre. Deux conditions sont cependant nécessaires : être âgé de 18 à 60 ans ainsi qu'en bonne santé. Il faut en effet pouvoir supporter, les 1,8 G de chaque ressource. Une visite médicale, similaire à celle que passent les futurs pilotes privés, sera obligatoire pour le futur gagnant de cette expérience pas comme les autres.
Assouplir la réglementation
Selon Jean-François Clervoy, un marché pour les vols paraboliques existeDans le futur, si de tels vols se généralisent, il faudra toutefois que la réglementation s’assouplisse. Précisons en effet que les vols de l’A300 zéro G sont considérés comme des vols expérimentaux et non comme des vols classiques. Cependant, il n’est pas possible d’embarquer aussi facilement des passagers pour un vol parabolique. « Aujourd’hui, la réglementation actuelle ne le permet pas », souligne l’astronaute Jean-François Clervoy qui est aussi président de la société Novespace. Toutefois, les choses pourraient bouger car « des discussions sont en cours pour étudier les différentes possibilités d’y arriver. Le vol d’un auditeur RTL ne préfigure pas du tout le cadre réglementaire possible de ces vols publics en apesanteur. » Mais les vols paraboliques pour le grand public sont-ils encore réservés aux seuls professionnels du secteur ? C’est déjà le cas car «… un marché existe, ajoute Jean-François Clervoy, comme le démontre l’activité similaire aux Etats-Unis. ». Il s’agit notamment des activités menées par la firme Space Adventures qui, outre la commercialisation des vols spatiaux de Charles Simoniy ou de Richard Garriot, vend également des vols zéro G pour des personnes privées. Mais il s’agit des Etats-Unis. En France, le cadre législatif doit d’abord évoluer car nous n’en sommes malheureusement pas encore au point ou tout un chacun peut prétendre à prendre part à une telle expérience. Pour le futur, « l’ouverture des vols paraboliques au grand public pourrait catalyser les (futures) démarches réglementaires qui seront aussi nécessaires pour les vols touristiques suborbitaux ou orbitaux… » conclut Jean-François Clervoy.
En attendant, cette initiative exceptionnelle devrait logiquement attirer un large public ainsi que tous les passionnés d’espace souhaitant connaître les sensations de l'apesanteur.
Date limite des inscriptions : 18 mai sur le site de RTL (www.rtl.fr).
Antoine Meunier
Remerciements : Jean-François Clervoy (ESA)
Sources : Space Adventures
Photos : Antoine Meunier / NASA
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© La Chronique Spatiale (2009)