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Pourquoi je ne serai jamais Cendrillon

Par Mamancelib
Pourquoi je ne serai jamais Cendrillon Pour faire suite à ce que racontait Nan dans son billet d'hier, oui, Charming Prince n'est pas à proximité et je dois avouer que je pense qu'il a compris qu'il fallait garder une distance de sécurité entre lui et moi : je serais capable de lui mettre une baffe parce qu'il m'a envoyé toute une panoplie de bouffons jusque là.
Outre cela, qui dit Prince Charmant pense instantanément aux contes de fées, et le plus souvent, à Cendrillon. Pourquoi Cendrillon, d'ailleurs ? Qu'est-ce qu'elle a de plus que les autres Belle au bois dormant ou Blanche Neige ? C'est parce que son histoire ressemble à du Zola ou du Hugo pour enfants, avec, en bonus,  le traditionnel "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" ? Parce que si on essaie de synthétiser l'histoire, cette pétasse de Cendrillon (c'est pas moi, c'est Pretty Woman qui le dit !) est tyrannisée par ses demis soeurs et sa belle-mère depuis la mort de son père. (Cosette vs les Thénardier is back). Ses seuls amis sont des animaux. (Après "le livre de la jungle", "le livre de la ferme"). Tout à coup, surgit la marraine pour lui redonner le sourire. (Jean Valjean, sors de ce corps !). Cendrillon goûte au bonheur le temps d'une soirée, au bal, dans les bras de son prince charmant... qu'elle doit fuir à minuit... en perdant sa pantoufle de vair... Elle replonge ensuite dans son quotidien de Cosette rêvant désespérément que le Prince Charmant la sorte de là. Et hop, toc toc badaboum, monsieur le fétichiste des pieds a gardé LA chaussure et ce n'est que quand Cendrillon enfile sa chaussure que le happy end " ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" peut enfin retentir ...

Et ça, ça devrait nous donner envie, à nous, pôôôvres femmes du 21ème siècle d'être des Cendrillon ou une héroïne de conte de fées ? On souhaiterait adapter ces contes de fées à notre époque ? Alors là, même pas en rêve !

Déjà, quiconque a déjà connu une belle famille, ne supporterait quotidiennement les demis-soeurs et la belle-mère de Cendrillon ! Je crois qu'en très peu de temps, on leur aurait renvoyé à la figure un "Tu me prends pour ta femme de ménage ?"  ou "tu comptes me payer en chèques emplois services ?"... Gentille oui, mais pas cruche, non plus...

D'autre part, je ne suis pas sûre que j'apprécierais d'avoir seulement des souris comme ami(e)s... parce que, je le confesse, je n'aime pas les souris. Au contraire, les rares fois où j'en ai eu dans mon environnement, j'ai sorti un attirail de guerre pour les tuer. Et, bizarrement, l'idée de mettre des tapettes chez moi ou de déposer des graines dans la maison pour tuer mes ami(e)s ne m'emballe pas plus que ça.

Puis, cette dindasse de Cendrillon attend que sa marraine la bonne fée intervienne pour pouvoir être heureuse, ne serait-ce que le temps d'une soirée. Première question : pourquoi elle ne s'est pas manifestée avant super Marraine ? Deuxième question : pourquoi est-ce que Cendrillon n'a toujours pas compris que pour être heureuse, il ne fallait compter que sur soi ?!? Oui, on rêverait bien d'une bonne fée qui se penche sur notre cas... mais, là, c'est du rêve !
Ensuite, notre charmante Cendrillon va au bal. Elle danse avec le Prince Charmant que toutes les femmes convoitent (Ca, ma bonne dame, c'est un coup à finir sur Gala-Voici-Public en première page !). Et soudain, c'est le drame : les douze coups de minuit sonnent, Cendrillon doit s'enfuir... Et là, ça me fait encore plus rire : vous connaissez beaucoup de femmes qui fuiraient leur coup de foudre, comme ça, sans laisser un numéro de téléphone, un mail ou un moyen de la contacter ? La femme du 21ème siècle sait que les hommes célibataires sont aussi fréquents qu'une alerte de grippe porcine, alors non, elle ne fuirait pas comme ça... Et puis, on est des femmes indépendantes ou pas ? Depuis quand c'est Marraine qui nous impose un couvre-feu ?

Le seul indice que Cendrillon laisse, c'est sa chaussure. Et là, je crois que c'est la plus grosse hérésie du conte. Quelle femme normalement constituée pourrait abandonner sa chaussure ? Pas une vulgaire tong pour aller à la plage, non, une chaussure de soirée. Mais ça ne va pas, non ?  Laisser une pauvre chaussure, toute seule, dans la nuit, sur un escalier... Impossible !!! En plus, cette chaussure est décrite comme belle, délicate et... petite. Autrement, si tu fais plus de 36, tu mets ton rêve de princesse et de Prince Charmant derrière l'oreille pour cause de grands pieds. Et un complexe de plus, un !

Et après ? Notre amie Cendrillon attend... attend... attend... que son bellâtre daigne lui faire un signe. Mais aujourd'hui, une femme aurait grillé son forfait en coups de téléphone aux copines pour trouver quelqu'un qui connaîtrait quelqu'un qui connaîtrait Charming Prince. Elle l'aurait cherché sur Fesse-Bouc. Elle aurait googlisé son nom. Elle serait allée se balader, mine de rien, devant le palais royal. Elle aurait passé une annonce dans le Figaro. Mais elle ne serait pas restée là, passive, à attendre que Monsieur prenne les choses en main.

Finalement, ce qui me choque le plus, dans cette histoire, c'est que le soi disant Prince Charmant ait besoin d'un valet et d'une chaussure pour reconnaître sa douce. Il ne va pas faire le tour des maisons lui-même pour faire essayer la merveilleuse chaussure. Non, il envoie son valet. Et, de surcroît, la chaussure est le seul souvenir qu'il ait d'elle : il n'est pas fichu d'en donner une description physique... ni même son prénom ! Il a fait quoi, là, Charming Prince toute la soirée : il a regardé Cendrillon dans les seins ? Il a regardé toutes les fesses autour de lui en salivant ? Fucking Charming Prince !

Et puis, argument ultime : ma fille n'aime pas Cendrillon. "Môman, moi zaime pô Cendrillon; elle est pas belle !" "Ah bon ?" " Oui, elle a les cheveux jaunes, elle est pô belle !". Argument imparable. [Je crois qu'il faut que j'arrête rapidement de faire des blagues -que je ne pense pas.. enfin, pas toujours - sur les blondes !]

J'en arrive donc à la conclusion que Charles Perrault n'écrira pas mes mémoires, et que les frères Grimm ne pourront jamais s'inspirer de moi. Je ne serai jamais une princesse de conte de fées. Oh, comme c'est dommage : je ne pourrais jamais être une cruche comme Cendrillon... et je ne vais pas attendre un Prince Charmant. Ca tombe bien, c'est plutôt un Homme que je préfèrerais....

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