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Le dialogue impossible

Publié le 16 septembre 2007 par Kalvin Whiteoak

pave-granit-jaune-10105.JPGIl y a deux jours sur ce blog, on a lancé sans le prévoir un petit pavé dans la mare en critiquant la position du généticien français Albert Jacquard au sujet du fait qu’il admettait sans problème les croisements de "matériels humain et animal" aux fins d’expérimentation et singulièrement de production simplifiée de cellules-souches sans se soucier des effets inconnus scientifiquement de la transgenèse.

Ce billet a été repris quasi instantanément par Naturavox, ce qui en soit est plutôt sympathique pour l’auteur, mais conduit parfois à de bien étranges débats. En très peu de temps, plus de quarante commentaires ont jailli comme de la gueule d’une gorgone, tantôt acerbes, tantôt méchants, sectaires, traitant l’auteur tout à tour de suppôt des papes et de nazi ou presque, avec une violence souvent totalement hors de propos.

Bien sûr il est facile de critiquer quand on ne développe pas soi-même, et surtout sous le sceau d’un anonymat que garantit ou du moins protège la toile. Mais quand même, ce genre de réactions en chaîne laisse plus que perplexe voire inquiet. L’homo sapiens sapiens est sensé, dit-on, et devrait aussi être censé admettre les points de vue contraires ou très éventuellement politiquement incorrects. C’est étonnant de voir que des lecteurs de sites collaboratifs et présisément ouverts pour leur donner la parole n’usent justement pas de la parole mais de l’invective.

Il n’y a aucun problème avec la contradiction, le billet en question n’ayant aucune valeur ni vocation d’évangile mais reflètant simplement la position de son auteur au moment T de son écriture. Mais pourquoi travestir son sens, pourquoi y voir la résurgence de vieux démons, pourquoi tant de démonstrations de haine la plupart du temps non étayées ? Deux hypothèses : ou Jacquard a raison et il faut définitivement améliorer sans délai le génome humain sinon les habitants de la planète ne s’entendront vraiment définitivement jamais, ou alors le sujet traité est-il si sensible qu’il provoque des réactions quasi biologiques et reposant sur un fond moral judéo-chrétien refoulé mais bien présent dans l’inconscient ?

On laissera la question ouverte, mais l’exercice n’en reste pas moins étonnant.


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