Dans le cadre de son offre d’hébergement en nuage Citrix C3, qui fournit l’ensemble des éléments techniques nécessaires à un hébergeur pour offrir des services virtualisés dans le nuage, Citrix a annoncé à Synergy 2009 l’arrivée prochaine d’un commutateur Ethernet distribué dans XenServer.
A l’image de ce que permet le commutateur distribué développé par VMware pour ESX Server 4.0, ce composant permettra la mise en oeuvre d’infrastructure vrtualisée à très grande échelle en aplatissant l’infrastructure de commutation Ethernet. L’objectif est notamment de faciliter le déplacement transparent de machines virtuelles au sein d’un nuage de serveurs à très grande échelle. Le switch pourra aussi interagir avec les appliance de gestion du trafic et de load balancing NetScaler de Citrix pour permettre la gestion d’infrastructures virtualisées dispersées sur plusieurs datacenter géographiquement répartis.
A l’occasion d’une discussion informelle, Simon Crossby, le directeur technique de l’offre de virtualisation de Citrix, nous a expliqué que Citrix entend comme VMware empiéter sur le domaine réseau afin de renforcer la sécurité des environnements virtualisés, mais surtout de pouvoir contrôler très précisément les ressources allouées à chaque VM et permettre une gestion très granulaire de la qualité de service. Le switch permettra ainsi aux administrateurs réseau de disposer d’une visibilité totale tant sur les flux inter-VM que sur les flux provenant ou sortant de l’hyperviseur.
Crossby s’est en revanche élevé contre l’idée d’un protocole de marquage de flux comme celui que proposent VMware et Cisco, expliquant que son adoption demandera un remplacement d’une large partie de l’infrastructure de commutation des datacenters pour être efficacement mise en oeuvre. Crossby rejoint ainsi certains critiques de l’alliance objective entre VMware et Cisco, qui estiment que les protocoles proposés par les deux sociétés ont l’inconvénient de modifier en profondeur Ethernet mais aussi de forcer les sociétés à renouveler une large part de leur infrastructure de commutation. Crossby fait également un autre reproche au protocole de marquage suggéré par Cisco et Citrix. Si il est implémenté, le trafic réseau interVM devra à un moment passer par un commutateur physique, ce qui lui semble être une aberration.
Reste que l’adoption par Citrix d’une architecture de commutation distribuée dans XenServer confirme une tendance de masse dans le monde des environnements virtualisés. Une tendance qui dans le monde physique a un équivalent : celui de l’architecture Ethernet “plate” développée par Juniper et qui a les faveurs d’IBM pour la fourniture d’architectures virtualisées à grande échelle…