Elections européennes

Cela fait bien longtemps que cela ne m’était pas arrivé. Après avoir longtemps échangé, lourdement hésité, je vais m’abstenir d’aller voter lors des prochaines Européennes, en espérant qu’il fera soleil. Pourquoi ?

- Parce que le Parlement Européen n’a quasiment aucun pouvoir (cf. Marianne) si ce n’est, quelquefois et trop rarement, de protester: tout est décidé dans la commission européenne après accord des chefs de gouvernements.

- Parce que l’Europe actuelle n’est devenue qu’une vaste zone de libre-échange où fleurissent les dumping, et qu’elle n’a pas l’intention d’en changer sinon en envisageant un grand marché transatlantique. Comme le dit P. Rosanvallon: “le budget de l’Union européenne ne représente que 1,2 % de la richesse produite en Europe et, fait plus caractéristique encore, ce budget n’a proportionnellement que très peu progressé depuis les cinquante ans d’existence de l’Europe. De ce point de vue-là, il est clair que l’Union européenne constitue davantage un exemple réussi de coopération internationale à une échelle réduite qu’un modèle de préfiguration d’une construction de type fédéral”.

- Parce que dans notre région, la tête de liste V. Peillon n’est que le faux-nez de Jean-Noël Guérini, patron de la fédération PS des Bouches du Rhône, fédération aux pratiques plus que douteuses. Et parce qu’aucune des autres listes, pour des raisons diverses, ne réussit à me convaincre vraiment. J’ai un temps pensé voter Vert ou Mélanchon, mais j’y renonce finalement.

- Parce que le traité simplifié sarkozien, voté par trop de députés socialistes, reprend, in-extenso, la nécessité d’une concurrence libre et non-faussée, poursuivant dans l’ultra-libéralisme malgré quelques déclarations verbeuses et verbales sur la nécessité de réguler un minimum. Quoiqu’en disent les uns et les autres, il n’y a pas eu de réponse européenne concertée à la crise financière, chaque pays s’efforçant de sauver ses financiers en reportant sur les autres les investissements nécessaires à un redémarrage économique.

- Parce que le retour de la France dans l’OTAN marque une “atlantisation” accrue de l’Europe, victoire post-électorale de Tony Blair, le caniche de GW Bush.

J’arrête là une énumération qui mériterait  200 pages. Je rajoute que c’est là la décision de quelqu’un qui fût un européen, fédéraliste, convaincu et militant.

- Haut-comique: pour le porte-parole du gouvernement Luc Chatel, avec N. Sarkozy, “c’est l’histoire de la pensée universelle française qui redémarre, qui continue”… NouvelObs. Digne de la Corée du Nord.

- Société Générale. Les maquillages de fin d’année 2008 s’effacent et le résultat inquiète. Libération.

- Slurp, slurp..! Digne de l’anniversaire de feu Kim Il Sung . Le Point.

- Main-mise sarkozienne (suite): “Le bras droit de Christine Lagarde pressenti à la tête de France Télécom”. Le Monde.