Magazine

France : L'armée veut recruter 20.000 réservistes d'ici à 2015

Publié le 08 mai 2009 par Theatrum Belli @TheatrumBelli

Une enveloppe de 5 millions d'euros supplémentaires sera mobilisée à cet effet.

Méconnu du grand public, mais absolument crucial pour l'armée, le rôle des réservistes français doit être mis en avant aujourd'hui lors des commémorations du 8 mai 1945. Ils sont actuellement plus de 60.000 à servir occasionnellement l'armée, tout en menant une vie professionnelle normale au civil. «Cette année, nous avons décidé de profiter des cérémonies pour témoigner de la reconnaissance du pays à la réserve : sans cette force d'appoint opérationnelle, l'armée ne pourrait pas fonctionner», souligne le secrétaire d'État à la Défense et aux Anciens combattants, Jean-Marie Bockel .

fr500.jpg
Il s'agit aussi de susciter de nouvelles vocations. Avec la fin du service militaire obligatoire, une source importante de recrutement s'est tarie. D'ici 2015, les réservistes devront donc être plus de 80.000, selon l'objectif que s'est fixé le ministère de la Défense. Une enveloppe de 5 millions d'euros supplémentaires par an sera mobilisée à cet effet.

La sociologie de ces volontaires, formés aux métiers militaires, a changé ces dernières années. La réserve est aujourd'hui plus jeune (37 ans en moyenne) et plus féminine (17,5 % des soldats). Leurs missions durent une vingtaine de jours par an en moyenne.

Il s'agit d'aider les populations sinistrées en cas de catastrophe naturelle (tempêtes, inondations, feux ou pandémies), de renforcer les patrouilles du plan Vigipirate ou encore de participer aux opérations extérieures. Quelque 40 réservistes sont ainsi engagés en ce moment au Liban, en Afghanistan, au Tchad ou en Asie.

«C'est un engagement qui permet de rendre service à la collectivité, tout en satisfaisant son goût pour l'action, témoigne Richard Roll, un officier supérieur de réserve, âgé de 43 ans, qui est mobilisé trente jours par an dans la marine nationale. Le système est très souple, et les pauses sont autorisées pour se tourner vers d'autres priorités.» Le profil de ce consultant en management intéresse spécialement l'état-major, qui chasse désormais des «têtes» : spécialistes en ressources humaines, en gestion de crise ou en santé, génies civils, experts en renseignements... Ces dernières années, le ministère de la Défense a multiplié les partenariats avec des petites et moyennes entreprises, mais aussi des sociétés internationales, dans l'espoir d'attirer de nouvelles recrues. En tout, plus de 220 conventions ont été signées.

«Quel que soit votre métier, vous êtes obligé de suivre des stages de remise à niveau physique ou de tir pour être opérationnel dans des missions parfois difficiles», souligne un réserviste qui fut mobilisé dans les Balkans.

Reste que les blocages culturels sont encore trop nombreux. «Mes clients ne comprennent pas que je m'absente plusieurs semaines par an pour mettre mes compétences de juristes au service de l'armée. C'est très mal perçu», relate un avocat parisien spécialisé en droit international et capitaine de frégate. Constatant qu'« une proportion trop importante de réservistes dissimule son engagement à son employeur public ou privé», le livre blanc de la défense nationale recommandait vivement de mieux assurer leur acceptation au sein des entreprises.

Source du texte : FIGARO.FR


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Theatrum Belli 20892 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte