Magazine Voyages
Je n’y pensais plus…
J’étais pourtant toujours aussi fière de ces contes. Ils étaient à mon avis insolites et bien écrits. Mais bon… Makak pa jen touvé pitit ay lèd (Les singes ne trouveront jamais leurs enfants laids)
J’avais aussi atteints mon objectif : Faire découvrir de manière ludique la Guadeloupe, ses paysages sa faune sa flore, Promouvoir mon ile, Faire rêver et voyager juste le temps d’une histoire locale et merveilleuse.
L’avis de ma petite sœur, qui est en licence lettres modernes, m’importait ; elle les a apprécié. Amoureuse elle aussi de la lecture, elle a sans difficulté accordé un moment à mes histoires. J’étais contente. Les autres membres de ma famille ne trouvaient pas le temps ou l’envie de les lire.
Découragée par les réponses négatives reçues après l’envoi de mon premier roman, je laissais mes contes là… dormir sur un blog. Faire des photocopies, des courriers, achetés des timbres et des enveloppes, glisser ces plis garnis de toutes mes illusions et autres projets dans la boite à lettres… Et prendre le risque d’être déçue…Je ne voulais plus.
Puis j’ai changé de boulot, j’ai fait un bond dans l’échelle des catégories socio professionnelles. Je suis depuis quelques temps directrice éducatrice en crèche. J’ai un travail plus prenant, moins de temps pour rédiger ou pour m’apitoyer sur mes écrits. Puis il y a eu une fête pour enfant au boulot, un spectacle au cours duquel ma participation a été de lire un conte. J’ai été félicitée.
J’ai donc fait sortir un exemplaire que j’ai envoyé à une maison d’édition guadeloupéenne (Jasor) qui publie toutes sortes d’ouvrages. Après deux mois sans réponse, je décide d’appeler. Je tombe sur la responsable qui m’annonce tranquillement que mon document a été retenu, qu’il sera publié. Quelle joie ! Ils auraient tout de même pu m’envoyer un petit mail.
La procédure est encore longue car nous allons seulement commencer l’étape des corrections. Mais c’est bien, je suis heureuse, un de mes rêves se réalise. J’aimerais maintenant trouver du temps pour continuer à écrire et lire…
Proverbe créole : Bouch ay pani dimanch. Sa bouche n’a pas de dimanche. Elle parle sans arrêt.