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Lettre ouverte au Pape Benoît XVI d'un jeune lycéen de seize ans

Publié le 09 mai 2009 par Walterman

Très Saint-Père,
 
Je m'appelle Charles, et je suis un lycéen de seize ans.
En me rendant il y a quelques semaines à la Messe un mardi soir, j'ai entendu ces paroles de l'apôtre saint Paul : « Je t'adjure devant Dieu et devant le Christ Jésus, qui doit juger les vivants et les morts, au nom de son Apparition et de son Règne : proclame la parole, insiste à temps et à contretemps, réfute, menace, exhorte, avec une patience inlassable et le souci d'instruire. Car un temps viendra où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine, mais au contraire, au gré de leurs passions et l'oreille les démangeant, ils se donneront des maîtres en quantité et détourneront l'oreille de la vérité pour se tourner vers les fables. Pour toi, sois prudent en tout, supporte l'épreuve, fais œuvre de prédicateur de l'Évangile, acquitte-toi à la perfection de ton ministère. » (2 Timothée, 4)

Depuis, j'assiste avec consternation au lynchage médiatique dont vous faites l'objet, en pensant que saint Paul lui-même, à son époque,  a sans doute essuyé bien des affronts et bien des insultes en annonçant l'évangile. Le monde antique, cultivé et hédoniste d'il y a deux mille ans, était-il si différent du nôtre ?
Je voulais, Très Saint-Père, vous remercier pour votre courage. Je suppose qu'en plus de la charge écrasante que vous avez, il n'est pas facile de marcher à contre-courant, et de faire face au rouleau-compresseur idéologique qui essaie de nous broyer.


Merci de nous rappeler notre dignité d'enfants de Dieu : le monde dans lequel nous vivons voudrait tant nous uniformiser et nous assimiler à de simples éléments de statistiques !
Merci de nous redire souvent que nous sommes des êtres libres et responsables : certains seraient si heureux, en nous donnant du pain, des jeux, des pilules et des préservatifs, de faire de nous un peuple jouisseur et avili, esclave de ses pulsions et dépourvu de la volonté de s'élever. Un peuple facile à dominer, vivant dans un univers creux, fade et aseptisé…
Merci, en somme, de nous avoir rappelé que nous étions tout simplement des hommes, des êtres raisonnables, alors que tant d'intellectuels autoproclamés voudraient nous rabaisser au rang de nos amis à quatre pattes ; merci de m'avoir dit que si la pureté est une vertu difficile à pratiquer, il est tout de même possible de la vivre, et qu'elle nous aide à découvrir ce qu'est le véritable amour.

J'ai entendu un journaliste qui affirmait, il y a quelques jours, que la chasteté est une vertu impossible à pratiquer, et qu'il faut par conséquent renoncer à la montrer comme un modèle de comportement.

A quand le tour de l'honnêteté, de la courtoisie, de l'esprit de service, de la sincérité, de l'obéissance ? Quelle civilisation me prépare-t-on ?
Ce qui m'étonne, Très Saint-Père, c'est de voir tant de personnes attachées à la liberté, à l'égalité et à la fraternité (valeurs abstraites et difficiles à pratiquer, on ne le sait que trop), s'étrangler d'indignation lorsque vous parlez de fidélité, de chasteté et de continence, précisément parce que ce sont des valeurs abstraites et difficiles à pratiquer… Pourquoi la capitulation devant ce qui est ardu n'est-elle donc pas uniforme ?
Je veux continuer de croire, Très Saint-Père, que l'amour véritable est possible. Dans mon lycée, on nous apprend à mettre un préservatif et ensuite on nous dit que tout est permis, mis à part le viol. On ne nous parle plus de jeune fille, mais de « partenaire ». L'amour n'est plus un sentiment, une élévation, mais un ensemble de techniques et de procédés. Ce n'est plus un don, mais l'appropriation de l'autre.

Je veux continuer de croire que le plus beau cadeau que je pourrai faire à la femme qui partagera ma vie sera le fait de m'être réservé pour elle. Je sais, cependant, qu'on se moquera de moi ; on me traitera de tous les noms ; on me dira que je suis anormal et frustré…

Merci, Très Saint-Père, d'avoir soutenu indirectement, par vos propos en Afrique, tous les jeunes de par le monde qui, comme moi, vivent dans cet étau totalitaire en essayant de conserver des principes et des valeurs. Vous avez parlé au nom de celles et ceux qui, par la force des choses, sont souvent condamnés au silence…
Je connais mes faiblesses ; je connais me fragilités ; je ne suis pas meilleur que les autres. Par contre, avec l'enthousiasme de mes seize ans, je suis heureux d'avoir un idéal, un sommet à conquérir, une aventure à vivre. Et à tout bien réfléchir, la seule qui vaille la peine.

Ma prière vous accompagne. Puisse Dieu vous soutenir dans votre mission ! Nous avons besoin de la vérité et de la liberté que nous donne l'évangile pour transformer notre vie et pour suivre le Bon Dieu.
Le Bon Dieu, dont ne nous sommes pas les esclaves, mais les héritiers.
Recevez, Très Saint-Père, l'expression de mon filial attachement.
Charles


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