Let's talk about sex
La série porte vraiment bien son nom. Tell Me You Love Me. Ce titre m'inspire beaucoup de choses. Il est effectivement question dans la série d'hommes et de femmes qui s'aiment mais qui ne se le disent pas, ou plus, ou ne savent pas comment faire. On tient là une série extrêmement réaliste, très brute, ne serait-ce qu'au niveau de la réalisation. Pas de dialogues inutiles, des silences pesants mais parfois nécessaires. Et tellement plus réaliste qu'un flot de paroles en continu qui n'existe que dans les séries. Les dialogues sont bons et les acteurs aussi. Du coup, nous avons l'impression d'être face à de vrais couples et d'entrer dans leur vie intime, très intime. L'intimité de leurs sentiments, des choses que seul un couple peut partager et comprendre mais aussi l'intimité de leur chambre à coucher (cette pièce n'aura jamais aussi bien porté son nom)
La première scène de ce pilot nous met directement dans le bain : un homme au réveil attend que sa femme parte se doucher pour en profiter pour se masturber, vite fait. Et finalement ce n'est pas si choquant que ça. D'autant que tout se passe sous les draps, on ne voit rien qui dépasse. Alors est-ce que l'acteur en question, Tim DeKay, simule une branlette ou le fait vraiment ? Difficile à dire. Ca a l'air plutôt réel mais c'est peut-être tout simplement un bon acteur ? Et puis il doit savoir ce que c'est, les acteurs aussi se branlent dans leur vie personnelle non ? Ensuite on fait la rencontre de nos autres couples : il y en a un qui essaye desespérement d'avoir un enfant mais rien n'y fait, la madame ne tombe pas enceinte. C'est l'occasion de retrouver Sonya Walger, plus connue dans le rôle de Penny Widmore dans Lost. Ca fait toujours un choc de voir la mystérieuse Penny tous seins dehors, le pubis en avant. Mais on s'habitue. Plus tard, on la retrouve en train de masturber son mari. Et si pour les scènes de sexe précédentes on pouvait douter (le font-ils vraiment ??), là, c'est assez clair, ou alors c'est vachement bien foutu. En effet, Adam Scott éjacule sous nos yeux ébahis (ou dégoûtés, c'est selon ...) et là on se dit que l'on ne regarde vraiment pas une série comme les autres. Et pendant ce temps, Penny, euh pardon Carolyn, en a plein les doigts et ça la laisse curieusement pensive ... Il y a un troisième couple : Jaime et Joshua. Plus jeunes que les autres couples, ils pensent au mariage sauf qu'ils n'en ont pas tous les deux la même conception. Joshua serait plus tenté par un mariage "libre" tandis que Jaime voudrait quelque chose de plus classique, avec chien et enfants. Mais ils sont amoureux et un peu foufous alors ils font rapidement l'amour dans leur voiture. Et on est plutôt content pour eux. Ils ont l'air d'aimer ça.
Il y a une femme qui unit tout ce petit monde : la sexologue (ou psycho-thérapeute, c'est pas très clair). Deux des trois couples la consulte et le troisième couple devrait le faire plus tard, je suppose. Les scènes dans son cabinet sont vraiment pas mals et très révélatrices. Elles peuvent servir aux télespectateurs quelque part. Après chacun y apporte le crédit qu'il veut. Jane Alexander est bonne dans le rôle du Dr Mary Foster. Une belle vieille en plus. Et son rôle ne s'arrête pas à celui de psy, elle a une vie personnelle et on nous la montre. On la voit avec son mari et malgré les années ils ont toujours l'air de s'aimer très fort et ils font encore l'amour. Eh bien j'avoue que leur scène d'amour en toute fin d'épisode m'a particulièrement ému et surpris. C'est extrêmement rare que l'on nous montre un couple âgé s'embrassant à pleine bouche et faire l'amour. Comme si c'était tabou. Là, c'est beau à voir (Il faut dire que ce ne sont pas deux vieux gras et coulants, ça aide) Au final, c'est plus ça qui m'aura marqué dans ce pilot que les quelques scènes de sexe qui le rythme. La dernière scène est tout ce que j'aime, tous les ingrédients y sont réunis pour que je fonde (pas en larmes hein) : de la bonne musique, tous les personnages qui défilent devant la caméra, tous l'air torturés, plein de doutes ... Ca marche à tous les coups avec moi !
// Bilan // Le pilot de Tell Me You Love Me nous expose une série qui se veut différente de toutes les autres, plus proche de la réalité de la vie de chacun d'entre nous et par conséquent le tout est très sobre et très HBO. Le buzz créé autour des scènes sexes de la série était sûrement nécessaire, parce que sans elles, la série perdrait quand même un peu de son intérêt, mais il ne faut surtout par réduire la série à ça. Elle semble être bien plus que ça et les prochains épisodes le confirmeront sans doute. (Y'aura-t-il autant de sexe dans chaque épisode ? Je ne pense pas) La série s'inscrit dans cette mode des films intelligents qui utilise le sexe pour faire parler et pour rajouter du réalisme, on pense forcément à l'excellent Shortbus, ou encore à 9 Songs ou Ken Park. Sauf que là c'est une série, c'est donc culotté. 1o épisodes sont prévus (et déjà tournés) mais l'audience du series premiere n'est pas encourageant. 91o ooo télespectateurs. En comparaison, dans la même case horaire (le dimanche à 21h) Big Love séduisait 4 6oo ooo personnes et John From Cincinatti (pourtant annulée récemment) 3 4oo ooo. C'est donc mal parti pour cette nouvelle curiosité télévisuelle.