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Fraudes diverses : ça l’afficherait plutôt mal pour Carrefour !

Publié le 10 mai 2009 par Kamizole

barquettes-viande-grande-distribution.1241936286.jpgSale temps pour l’enseigne phare de la grande distribution à en croire l’article de «20 minutes » lu ce matin dès potron-minet Faux poids sur l’étiquette, produits périmés, surgelés mal conservés… Carrefour accusé de fraude. La totale, quoi ! Si vous y ajoutez des heures supplémentaires non payées – comme si c’était nouveau… J’ai même oui-dire par une personne qui travaillait dans la grande distribution que désormais les heures passées pour les inventaires n’étaient plus rétribuées ! Ce qui explique une enquête conjointe du service de répression des fraudes et de l’inspection du travail.

Sans doute tous les magasins de la chaîne de grande distribution ne sont-ils pas à mettre «à la même enseigne» - c’est bien le cas de le dire ! – car nous savons bien qu’en règle générale tout dépend du gérant. C’est vrai pour toutes les enseignes et pour toute grande, moyenne ou petite surface. Je l’ai souventes fois constaté d’un magasin sur l’autre. Certains sont bien tenus et d’autres, sous les mêmes couleurs, parfois à une dizaine de kilomètres, voire beaucoup moins, relèveraient plutôt du cloaque !

Pour l’essentiel : «Manque de traçabilité sur la viande, dates limites de consommation dépassées, produits surgelés conservés à température ambiante…». Il n’y a pas de petits bénéfices : les actionnaires de Carrefour sont particulièrement voraces !

A Stains, par exemple, la répression des fraudes a constaté que le poids réels des viandes vendues était 15% inférieur au poids affiché sur l’étiquette. Pour le peu que je connais de Stains, c’est l’exemple d’une banlieue relativement déshéritée… Ce n’est pas grave : «les pauvres peuvent payer» ! pour enrichir les margoulins.

Une amie me signalait il y a très peu de temps qu’à Carrefour – à Saint-Brice dans le Val d’Oise mais sans doute aussi ailleurs… - après une période de promotions – 1 article gratuit pour 2 achetés – elle avait eu la surprise de voir que le prix de certains de ces produits qu’elle achète régulièrement avait pris un ascenseur ultra-rapide… une augmentation d’environ 1 euro par rapport au prix avant les promotions.

D’où l’idée évidente que cette campagne de promotion était destinée non pas à améliorer le pouvoir d’achat des consommateurs – leitmotiv de leur pub ! – mais à liquider tous les stocks ainsi que les produits faisant l’objet de l’ancienne convention tarifaire avec leurs fournisseurs… Pour repartir bien entendu à la hausse !

Il n’y a guère que l’inepte Luc Chatel – assorti d’une belle brochette d’incompétents à moins qu’ils ne fussent tout simplement menteurs - de Michel Barnier à Christine Lagarde et quelques autres à soutenir que les prix baisseraient dans la grande distribution !

C’est exactement la même chose que les indices de l’Insee… Répercuter les promotions équivaut à mesurer l’inflation en prenant en compte les soldes. Comme si tout le monde achetait en solde !

Mais il y a bien pire sur le plan du calcul de l’inflation…

D’abord, la «base de l’indice 100» a changé moult fois depuis une trentaine d’années : un peu comme si le thermomètre médical était abaissé tous les 2 ou 3 ans d’un degré… A force le malade fébrile finirait bien par ne plus avoir de fièvre. Quitte à mourir un jour d’une septicémie. Lui, sentirait bien qu’il est fiévreux mais le corps médical lui répondrait, comme naguère ceux qui refusaient de voir la fulgurante envolée des prix après le passage à l’euro : «c’est dans la tête !»

Inflation psychosomatique ?

Juste le «sentiment» que les prix augmentent, sans traduction dans la réalité. A cette exception près que nous voyions bien alors le chariot à moitié plein pour le même total à payer à la caisse. Ou le montant du ticket de caisse multiplié par deux pour un chariot de même contenu… Pour ceux qui avaient encore les moyens de consommer comme avant. Et rebelote pour l’envolée des prix entre 2007 et 2008.

Ensuite, j’ai le souvenir qu’auparavant l’inflation mensuelle était calculée en tenant compte précisément des écarts de prix dus à des phénomènes saisonniers : «corrigée des variations saisonnières» selon l’expression consacrée.

A l’exemple des fruits et légumes qui coûtent moins chers en pleine saison… En principe ! mais à l’heure où se déverse par camions de 33 t la merde poussée toute l’année sous des serres en bâches plastique dans le sud de l’Espagne – où il n’y a jamais de soleil, c’est bien connu ! - les prix sont aussi élevés en hiver qu’en été et leurs produits tout autant infects toute l’année.

Rien n’interdit d’intégrer les soldes dans le résultat annuel de l’indice des prix à la consommation. Mais à la condition qu’elles soient «pondérées» en tenant compte du nombre global de consommateurs qui en profitent et surtout que la courbe annuelle soit «lissée» par la correction des variations saisonnières.

En essayant de faire très court, je dirais que cette manie de «mensualiser» toutes les données économiques et statistiques, qu’on retrouve également dans la publication des «comptes» trimestriels des entreprises – parfois même mensuels ! alors qu’au départ les «tableaux de bord» de la comptabilité analytique avaient pour unique fonction de permettre aux chefs d’entreprise de suivre l’évolution de leurs prévisions annuelles, sachant de surcroît qu’un «seuil de rentabilité» n’est atteint qu’après plusieurs mois d’exploitation – correspond à deux phénomènes.

Calculer l’inflation mois par mois sans lisser la courbe permet un «grand mensonge» qui sert à ne pas répercuter l’inflation réelle et du même coup, c’est au nom de cette pseudo désinflation que le gouvernement baisse les intérêts des livrets A… avec au passage une nouvelle perte de pouvoir d’achat pour les ménages titulaires d’un compte de Caisse d’Epargne. Eh ! hop…. Passez muscade !

Mais surtout, cela me semble très révélateur de l’idéologie ultralibérale en ce qu’elle privilégie l’instantané au détriment du long terme. Seul comptant le moment présent. Parfois à la minute près.

Société oublieuse de son passé et incapable de se projeter dans l’avenir.

En témoigne à l’envi l’incapacité des analystes et politiques à anticiper la crise financière alors même que l’éclatement des bulles spéculatives était prévisible depuis 2002. Seule la date restant inconnue. Mais tout est fait pour que le futur soit la simple continuation du présent, sans jamais tenir compte des leçons du passé.

No future : comment voudriez-vous que les jeunes générations ne soient pas déboussolées ?


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LES COMMENTAIRES (1)

Par manana
posté le 19 septembre à 15:23
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Le mot "soldes" est masculin.

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