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Parthenay…

Publié le 07 septembre 2007 par Philippe Thomas

C’est l’une de ces belles endormies de nos provinces. Une petite ville anesthésiée par un mandat d’un terne maire de droite qui ne s’attendait pas à gagner en 2001 et que, naturellement, le PS voudrait bien reconquérir. Accessoirement, c’est ma ville natale. Il en a été question au dernier conseil fédéral au cours du panorama stratégique du département. J’ai cru bon d’intervenir en pointant l’intérêt pédagogique de ce qui est devenu un cas d’école en matière de bévues stratégiques à éviter. Ca n’a pas peut-être pas été du goût de tout le monde, mais tant pis pour les susceptibilités de quelques vieux caciques locaux qui croient encore pouvoir tirer les ficelles. Mon idée était de crever l’abcès dans cette instance stratégique qui ne saurait, si elle doit avoir un sens et une utilité, se contenter de paroles dilatoires.

La première erreur a été d’envoyer au casse-pipe des législatives un zigue qui ambitionnait depuis longtemps de devenir maire de Parthenay. Ou alors, mu par un optimisme confinant à l’euphorie, c’est peut-être l’intéressé qui a voulu tenter le doublé… Quoi qu’il en soit, avec 27 % au premier tour (et le sortant UMP, également président du conseil général, a été réélu au 1er tour avec plus de 55 %), le pauvre Gaëtan Fort s’est pris une veste d’autant plus mémorable qu’il était également largement battu (de mémoire sur pratiquement tous les bureaux) sur Parthenay – ville. Et pourtant Parthenay ne craint pas de voter à gauche : longtemps dirigée par des municipalités socialistes (1965- 2001), la ville avait donné une large majorité à Ségolène Royal au second tour de la présidentielle. La seconde erreur a été d’oublier qu’on ne gagne pas une élection en la préparant seulement quelques semaines à l’avance…

La troisième erreur a été de réunir la section socialiste de Parthenay début juillet pour entériner, comme si de rien n’était, la candidature de Gaëtan. Ou plutôt sur la soixantaine de ses cotisants, quatre tablées de belote ont battu les brèmes pour le désigner par 11 voix contre 4 à son challenger Jean-Pierre Georges. L’affaire avait paru tellement farcesque à quelques camarades que la presse divulgua la chose, au grand dam de Gégé Patro, le sec-sec’ parthenaisien, qui protesta lors du conseil fédéral que sur ce coup-là, il n’y était pour rien ! La suite, on la connaît : lors de la Fête de la Rose, Gaëtan annonçait qu’il jetait l’éponge pour Parthenay…

En fait, lorsque je l’avais vu à la teuf de Sainte-Pezenne où l’on célébrait la victoire de Gégée aux législatives, Gaëtan m’avait déjà confié qu’il ramait sévère pour constituer une liste, surtout côté dames… Actuellement il se murmure en ville que, vexé du camouflet parthenaisien, Gaëtan chercherait à se positionner au sein d’au moins une écurie socialiste en lice à Niort où il est implanté professionnellement… Pourquoi pas ? Mais je m’étonne toujours de la propension obstinée avec laquelle des mecs normaux – et sympathiques – cherchent à tout prix à se compliquer la vie…

Du coup, Parthenay n’a plus de tête de liste à gauche, du moins au sein du Parti socialiste. Si personne n’en veut dans la section, la logique commanderait de la chercher ailleurs, cette belle tête de vainqueur… Or, il n’y a pas que l’estampille « PS » qui vaille label aux yeux de l’électorat, et, comme je l’ai boni l’autre soir à mes camarades sidérés, il faut arrêter de s’imaginer que tout tourne autour du PS local d’où pas grand monde n’imagine encore voir émerger bientôt quelque messie politique…

C’est d’autant plus ballot, cette situation, qu’à droite non plus ils ne vont pas fort… En ville, j’ai rencontré des commerçants qui avaient soutenu Argenton avec enthousiasme en 2001 me dire qu’ils regrettaient presque Hervé… Il faut dire qu’avec une équipe nombreuse en figurants et un maire présent à Parthenay essentiellement le weekend, c’est dur d’impulser quelque dynamisme économique. Pour rempiler en 2008 dans les meilleures conditions, Argenton aurait même téléphoné à des camarades socialistes, jouant à fond l’ouverture sarkozienne ! R. B, un ancien adjoint socialiste, le camarade YD et un troisième que j’ai oublié auraient ainsi été approchés, à moins qu’il n’aient été victimes d’un même mauvais plaisant se faisant passer pour Argenton… Je crois savoir qu’ils ont refusé la proposition qui leur était faite…

Bref, j’ai peut-être une solution : pourquoi ne pas proposer la tête de liste à un parti allié depuis longtemps au PS ? Pourquoi pas à une femme – c’est dans l’air du temps, la féminisation du personnel politique – par surcroît conseillère municipale d’opposition assidue, ancienne commerçante et vieille parthenaisienne ? Les camarades parthenaisiens se sont éclipsés trop vite l’autre soir pour que je puisse leur suggérer d’aller demander à Nicole Faucher, du Parti Radical de Gauche, de les dépanner pour la tête de liste…


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