Le premier réassureur allemand Munich Re a relevé mercredi son objectif annuel de primes brutes et a laissé la porte ouverte à de nouvelles acquisitions, malgré une baisse sévère de ses bénéfices net et opérationnel au premier trimestre.
Les entrées de primes brutes du groupe, c’est-à-dire les primes versées par les clients, ont augmenté de 5,3% à 10,4 milliards d’euros au premier trimestre, permettant à Munich Re de relever son objectif annuel en la matière. Il attend désormais des entrées de primes brutes comprises entre 39 et 41 milliards d’euros cette année, alors qu’il en espérait avant au mieux 39,5 milliards.
Autre signe d’ambition, Munich Re veut continuer sa politique d’achat à petits pas: “Nous sommes en discussion en vue de possibles acquisitions, mais nous ne voyons pas de gros achats pour l’instant”, a reconnu son directeur financier Jörg Schneider lors d’une conférence de presse. Début avril le groupe a notamment racheté HSB et Hartford Steam Boiler, deux filiales de l’assureur américain en difficulté AIG qui tente de vendre des actifs pour rembourser le gouvernement américain qui l’a sauvé de la faillite.
Dans la réassurance, son coeur de métier, Munich Re a réussi à augmenter légèrement son bénéfice opérationnel (+0,8% à 851 millions d’euros), sur fond de catastrophes naturelles jugées peu nombreuses.
La grippe A/H1N1, appelée aussi grippe porcine, ne devrait pas peser sur les comptes de Munich Re outre mesure, a prévenu Torsten Jeworrek, directeur de la division de réassurance du groupe. “Notre exposition est limitée même si (la grippe porcine) devenait une pandémie sérieuse” a déclaré M. Jeworrek. En cas de forte demande, le groupe n’aurait pas besoin de s’alimenter sur les marchés de capitaux car il finance ses dépenses liées aux pandémies avec ses fonds propres depuis quelques années, a-t-il précisé.
Le ratio combiné dans la réassurance, qui mesure le rapport entre revenus et paiements aux clients, est ressorti à 97,3%. Plus ce ratio est bas, plus un réassureur est rentable. Munich Re a donc fait mieux qu’il y a un an (103,7%), mais légèrement moins bien que les prévisions des analystes (97,6%). La veille, celui de son concurrent et compatriote Hannover Re est ressorti à 95%.
Dans l’assurance, son bénéfice opérationnel a chuté à 77 millions d’euros, contre 314 millions d’euros au premier trimestre 2008, en raison de dépréciations d’actifs.
Le revenu tiré des placements de Munich Re a lui baissé de 18,5% à 1,4 milliard d’euros au premier trimestre.
Au total, le bénéfice net du groupe a dégringolé de 45,9% à 415 millions d’euros, principalement en raison de la chute des marchés boursiers, et son bénéfice opérationnel a baissé de 37,5% à 746 millions d’euros. Dans les deux cas, les analystes interrogés par Dow Jones Newswires attendaient des résultats un peu meilleurs.
AFP