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Licencions Sarkozy

Publié le 12 mai 2009 par Malesherbes

Le 19 février, Jérôme Bourreau-Guggenheim, du pôle innovation web de TF1, envoie un courriel à sa députée, Françoise de Panafieu, dans lequel il détaille son argumentaire anti-Hadopi. Le 16 avril, il reçoit sa lettre de « licenciement pour divergence forte avec la stratégie » de TF1. On peut aussi y lire : « Nous considérons cette prise de position comme un acte d'opposition à la stratégie du groupe TF1 [pour qui] l'adoption de ce projet de loi est un enjeu fort ».

Il me  semble nécessaire d'appliquer sans plus attendre cette jurisprudence à notre Président de la République. Durant sa campagne, le candidat Sarkozy a martelé à maintes reprises, et sous des formes variées, sa fière devise « travailler plus pour gagner plus ».  Une majorité de Français ont élu Nicolas Sarkozy Président le 7 mai 2007. Ils lui ont ainsi accordé un CDD de cinq ans. Je pense qu'il ne se formalisera pas de ce vocabulaire, lui qui entend tout gérer, y compris la France, comme une entreprise. Du fait de cette embauche, sa devise gagneuse s'est trouvée consacrée comme la stratégie fondamentale de notre pays.  

Or, après quelques accrocs, antérieurs à la crise actuelle, comme à Gandrange, voilà que notre Président s'est fait l'apôtre du travailler moins. En effet, dès le 25 novembre 2008, il a proposé à Valenciennes une utilisation plus souple du chômage partiel, préférable à des "licenciements économiques complets". Il y a également annoncé que le gouvernement allait relever de 600 à 800 heures, «voire à 1 000 heures si besoin», le plafond autorisé de chômage partiel par entreprise et porter de quatre à six le nombre de semaines consécutives d'activité réduite. Il s'est ainsi mis en totale contradiction avec la stratégie de la France, son employeur. Sa faute est encore plus grave que celle commise par Jérôme Bourreau. En effet, si ce dernier s'était exprimé à titre privé, dans un courrier a priori protégé par le secret de la correspondance, notre Président s'est, ès qualités et publiquement, irréductiblement opposé à la stratégie qu'il avait promis de conduire.

Comme il ne relève malheureusement pas de quelque DRH qui pourrait le licencier, j'espère que son sens du respect des engagements pris lui dictera l'unique acte honorable, sa démission.

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