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62, 80, 33, 4, 16, 67, 25…

Publié le 17 septembre 2007 par Vincent

Voilà ce que j’entends, des heures durant, chaque soir, jusque très tard dans la nuit, lorsque j’ouvre ma fenêtre sur la rue, ou que je sors ou rentre. Des chiffres, entre 1 et 90, criés de la même voix, inlassablement.

À quelques numéros de chez moi, un petit bar, souvent vide. Et chaque soir ou presque, il y a des soirées loto. Toujours les mêmes participants, aussi âgés que le propriétaire de ce bar au nom d’une montagne algérienne. Ils ont devant eux une grille, pendant que ce petit monsieur, derrière son comptoir, tire et énonce les numéros. Je n’ai jamais entendu de cri de joie, qu’ils gagnent ou perdent, cela semble être la même chose.

C’est un peu triste de voir tous ces gens qui n’ont plus pour seule distraction que d’aller jouer chaque soir au loto… Un peu plus loin dans la rue, un bar un peu plus grand, lui fait concurrence en organisant aussi des soirées loto.

Ce rythme de numéros tirés au hasard fait partie de mon paysage sonore, je n’y fais plus attention. Il est là, rassurant. Et il sert à briser la solitude de tous ces vieux monsieurs.
Il n’y a rien à gagner à ces lotos, juste de la compagnie. Et ça vaut peut-être plus que n’importe quoi d’autre.

vingt-huit, quarante-cinq, seize, soixante-et-un, trente-neuf, quatre…


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