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La peine capitale en question

Publié le 14 mai 2009 par Roman Bernard
Dans son dernier billet, Jean Robin a linké vers une vidéo ultra-violente, où un homme est mis à mort par une horde de sauvages, certains faisant exploser sa boîte crânienne en sautant à pieds joints dessus. Rien à voir avec la vidéo du Noctilien, ni non plus avec celle de l'Université Lumière Lyon 2. Je n'éprouve aucune délectation, au contraire, à regarder un tel type de vidéos, et le manque d'informations dont on dispose à son sujet m'interdit d'en tirer trop de conclusions. Dans la discussion faisant suite au billet précédent, le débat a porté sur la couleur de peau de la victime, une question superficielle, au figuré comme au propre. La seule véritable question est de savoir quel châtiment la société doit infliger aux auteurs de tels actes de barbarie. Qu'on ne me parle pas de réinsertion, solution de gauche, ni même de rédemption, solution chrétienne. Des individus qui s'attaquent à plusieurs à un homme seul et s'assurent qu'ils l'ont bien tué en lui sautant à plusieurs reprises sur le crâne ne méritent pas, ne mériteront jamais de vivre en société, ni peut-être même de vivre tout court. Ils doivent à tout le moins être privés de vie sociale, sinon de vie biologique. Le seul débat qui doit avoir lieu doit opposer ceux qui prônent une réclusion à perpétuité réelle et ceux qui, pour des raisons diverses, pensent qu'il faut plutôt mettre à mort de tels individus.
Je continue, en dépit de la violence extrême de cette vidéo, à privilégier la première solution, et ce pour une seule raison : l'impossibilité, même en cas d'aveux, même avec des preuves accablantes, d'établir avec une certitude absolue la culpabilité d'un accusé. Il existe évidemment des cas où cette certitude est immense, mais comme je l'ai écrit récemment, la loi doit reposer sur des principes universalisables : on ne peut être qu'à moitié pour la peine de mort.
Mais que l'on soit favorable à la peine capitale ou à une réclusion à perpétuité réelle, on ne peut que vouloir protéger la société d'individus aussi inhumains.
Si l'on manque d'informations sur cette vidéo, on n'en manque pas sur l'affaire Halimi-Fofana, où le dernier nommé, bien qu'il s'en vante, n'en reconnaît pas moins avoir enlevé, torturé, brûlé et laissé pour mort Ilan Halimi. J'ai posté sur Twitter un « twitt » en guise de plaisante provocation, comme j'en ai pris l'habitude ces derniers temps.
Mais si je continue à être opposé à la peine capitale, que répondre à ceux de mes proches - parfois de gauche... - qui pensent qu'il faudrait mettre à mort le barbare ?
Que leur répondre d'autre que, la vie d'Ilan Halimi ne pouvant plus être rachetée, seule une peine de travaux forcés à vie permettra de punir son meurtrier, jusqu'à ce que mort s'ensuive ? Qu'on le punira mieux comme cela qu'en le soulageant de la vie ?
Roman Bernard
A lire aussi, la note de Juan Asensio.

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