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L'Europe, civilisation d'amour?

Publié le 14 mai 2009 par Beniouioui

Image1Tout au long de son pèlerinage en Terre Sainte, le pape Benoît XVI a expliqué lentement, patiemment, la révolution du christianisme.

En Jordanie, il a évoqué la liberté, la raison et l'intelligence qui permettent de découvrir ce Dieu seul capable de transformer le monde.
A Jérusalem, il a refusé l'égoïsme, le cynisme et le désespoir et réclamé avec force la sagesse, le dialogue et l'harmonie.
A Bethléem, il a appelé à la destruction des murs de haine qui séparent les communautés pour entrer dans une ère de compréhension, de réconciliation et de paix.
A Nazareth, il a promu la famille, "église domestique", école de sagesse, de foi et de paix.

En quelques jours, Benoît XVI a ainsi décrit une civilisation de l'amour qui serait fondée sur des familles croyantes et humbles, une éducation intelligente qui permettrait un discernement, une liberté orientée vers le Bien et une paix retrouvée.

A l'aune des élections européennes, nous pouvons nous demander si nous en prenons le chemin ou si nous nous en éloignons.

L'Europe est une idée magnifique portée après la Seconde Guerre Mondiale de triste mémoire par des chrétiens convaincus et convaincants, notamment l'italien De Gasperi et le français Robert Schuman dont le procès en béatification est en cours à Rome.
Nos pères fondateurs européens ont certaines similitudes avec les pères fondateurs américains. Ils voyaient dans une Europe unie et fière de ses valeurs un rempart contre le mal, un havre de liberté et de paix, une source développement économique, culturel, fraternel et humain. Mais près de deux siècles après la Déclaration d'Indépendance américaine, Robert Schuman et ses partenaires osaient affirmer plus fortement encore, de manière moins ésotérique peut-être, la puissance spirituelle et chrétienne qu'ils entendaient donner à cette construction.

Mais aujourd'hui, 50 ans plus tard, où en sommes-nous? Le projet commun se rapproche-t-il d'une civilisation de l'amour telle que l'attendait Paul VI ou prend-il des détours égoïstes, des circonvolutions dangereuses?

La réponse que nous proposons est certainement dans la question : l'Europe ne répond pas encore à ses objectifs de départ.
Peut-être parce que ceux-ci étaient idéalistes et qu'ils prenaient pas suffisamment en compte ce que des chercheurs nommeront quelques années plus tard la théorie des jeux : le projet le plus beau n'est pas forcément celui que choisiront les acteurs irrationnels du jeu.
Mais peut-être également parce que nous nous perdons dans un jeu pourtant jouable. Pour que l'Europe soit un début de civilisation d'amour, il faudrait qu'elle réaffirme courageusement ses valeurs et son origine chrétiennes et qu'en découlent naturellement la liberté, la démocratie, la charité, la justice et la paix. Pour que l'Europe soit un début de civilisation d'amour, il faudrait qu'elle cesse d'être une civilisation de l'égoïsme, du particularisme, du lobby. Pour que l'Europe soit un début de civilisation d'amour, il faudrait qu'elle cesse d'être un mouton pragmatique qui suit les égarements d'une société en fonction des sondages, qui voit le développement sous l'unique prisme économique et qui conçoit l'humanité comme une somme d'individualités contraintes de vivre ensemble plutôt que comme une communauté de personnes appelées à grandir ensemble.

Peut-être finalement parce que nous sommes comme nos amis de Terre Sainte, des Hommes qui devons écouter un envoyé de Dieu prôner la foi, l'espérance et la charité.

Aussi, à un mois du scrutin, rappelons-nous les indications que Saint Benoît, saint-patron de l'Europe, donne à ses moines pour guider leur choix lors de l'élection démocratique de l'abbé du monastère : homme sage, homme de paix et serviteur fidèle, il doit œuvrer pour le bien de sa communauté. Pur, sobre et bienveillant, il doit être juste, aimé et ne doit jamais oublier de suivre les commandements de Dieu.

Nos eurodéputés ne sont certainement pas des moines mais ceux qui ont un peu de Sagesse, une abnégation dans leur travail, une fidélité à leur mission et une charité sincère, c'est cela qu'il faudrait sans doute choisir.


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