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P.Laranco : réflexions

Par Ananda
Le destin n'achève de se tramer qu'au moment de votre mort. Là, tout est joué. Bouclé, le cercle. Vous avez enfin un destin !


Notre destin est quelque chose qui nous dépasse toujours.


Le destin ? Une addition de tempérament, d'éducation et d'évènements imprévisibles.


Le souvenir interfère sans discontinuer sur le présent. Il en est de même pour la projection dans l'avenir. Tous deux parasitent notre présent, et sa limpidité. Ils créent une sorte de larsen qui en brouille, en chahute les contours.


Ce qui est n'a pas besoin d'être justifié. L'être même le justifie.


Celui qui domine prend l'habitude de se sentir supérieur. Partant, très vite, il considère ses valeurs comme hautement légitimes.
Comme le disaient déjà ces bons vieux Latins, "vae victis !"


Le mode de vie dit "moderne" né en Europe occidentale et ses valeurs auraient gagné à se répandre et à s'imposer autrement que par une conquête coloniale brutale et méprisante.


Nous avons tous en nous la possibilité de moments de folie au cours desquels nous ne nous reconnaissons plus, au cours desquels nous sommes submergés par notre nature brute, impulsive.
En l'homme, l'enfant "sauvage" d'avant l'éducation n'est jamais loin.
Celui qui se vante de ne pas avoir en lui, aux tréfonds de lui, cette envie de tout "envoyer promener" est soit un total inconscient, soit un hypocrite.


Quand les passions sont déchaînées (haine, amour, peur), l'homme devient bête. Il est la proie d'une sorte de mascaret brutal et aveugle qui l'entraine. Les appels à la raison, les voix des sages sont impuissants à l'atteindre.
Rien de pire que de se mettre entre deux groupes déchaînés par la passion qui s'opposent l'un à l'autre. Chacun d'eux vous écoute ou, du moins, fait mine de vous prêter l'oreille. Mais c'est une oreille distraite, car la passion est là, qui veille, et qui ne désarme jamais.
Et la passion ne peut concevoir de position de neutralité.
Résultat : les deux groupes finissent chacun par interpréter votre non-engagement et votre volonté de prendre du recul comme de la tièdeur; chacun, au fond, vous en veut de son échec à vous convaincre de la justesse de sa cause. Et, dans le pire des cas, chacun vous tombe dessus à bras raccourcis !


Un poème, n'est-ce pas, d'abord, une étoile filante qui traverse le ciel ?


L'autre m'exclut. Il me demande aussi l'effort de le décoder.
Trop paresseux, trop rigide, trop peu empathique, il y a de fortes chances pour que je courre à l'échec.
C'est à ce moment-là que son indépassable altérité m'agresse : je la ressens comme une résistance aussi opaque qu'acharnée.
C'est alors que le mystère qui de prime abord m'avait intrigué, avait titillé ma curiosité voire m'avait attiré, me rebute.


Les gens n'aiment pas qu'on remette en cause leurs comportements.
D'ailleurs, dans bien des cas, ceux-ci sont si ancrés dans leurs habitudes qu'ils finissent par faire partie intégrante de leur identité, par aller de soi et par tenir lieu de réflexes inconscients. Ainsi les gens sont-ils souvent (sincèrement) très étonnés lorsqu'on leur en parle, lorsqu'on met le doigt sur tel ou tel comportement, qui est le leur.
Prendre conscience de sa manière d'être, c'est prendre du recul par rapport à elle.
Et c'est là qu'intervient, justement , l'utilité sans prix de l'Autre, de la confrontation avec l'Autre.
En effet, seul l'Autre peut nous aider à nous mieux connaître , à nous voir en creux.
Il faut donc - dur exercice ! - apprendre à regarder l'Autre nous regarder.


Patricia Laranco.

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