Magazine Internet

L'anonymat du blogueur

Publié le 15 mai 2009 par Nicolas J
Sous Twitter, Jacques, Irène et moi avons entamé un nouveau débat sur l’anonymat des blogueurs. Olympe est intervenue avec un très juste argument. Sujet récurent car important.
Avant de poursuivre, je rappelle qu’il est obligatoire d’indiquer sa vraie identité à son hébergeur mais qu’on peut très bien bloguer sous pseudonyme (sinon, vous êtes passibles de sanctions assez lourdes). En outre, je conseille d’indiquer une adresse email (qu’on lit fréquemment !) dans la colonne « utilitaire » de son blog. Si, par mégarde, par exemple en bloguant en état d’ébriété, vous dites des conneries, les policiers et les avocats vous retrouveront plus facilement et seront moins fâchés…
Dans l’anonymat, on peut distinguer plusieurs niveaux.
Il y a le blogueur totalement anonyme, qui ne veut absolument pas qu’on sache son nom. Chacun fait ce qu’il veut mais je trouve ça dommage pour un blog politique. Je ne suis pas anonyme : mon CV est disponible en deux clics à partir de la colonne de droite de PMA.
Il y a l’anonyme google. Il ne veut pas qu’une recherche sur son nom puisse aboutir sur son blog. J’ai raté. Mais comme on est assez nombreux à avoir le même blase, ce n’est pas trop grave. Mais, aujourd’hui, PMA arrive en tête. Ce n’était pas le cas hier, ça change souvent…
Je pense qu’une majorité de blogueurs est dans ce cas. C’est con, quand on change de boulot, d’être facilement repéré par les RH… ou tout simplement par un collègue de bureau qui s’emmerde et lance des requêtes google au hasard avec les noms des gens qui l’entourent.
A partir d’un moment, il faut renoncer… Google est trop fort et des machins comme 123people sont mortels !
Il y a le non anonyme qui ne veut pas qu’un type qui tombe sur son blog par hasard puisse savoir que c’est lui rapidement. C’est un peu mon cas. Comme PMA commence à avoir une certaine visibilité, un collègue pourrait tomber sur Wikio qui aurait l’extrême amabilité de me coller en Une, ce qui arrive parfois. Je n’ai pas envie.
Un « petit blog » n’a rien à craindre. S’il a une centaine de visiteurs par jour, seuls une dizaine ou une quinzaine de types vont lire. S’il n’est pas connu, il ne fera jamais la une de Wikio.
Par contre, il y a la probabilité d’être repris par des sites très visités, éventuellement par « ricochet ». Imaginez que Sarkofrance (c'est un exemple !) fasse un billet où il dit : « j’ai été me pochetronner la gueule avec mon pote Nicolas Jxxx, premier du classement Miko, à la Comète au Kremlin-Bicêtre » en collant un lien sous mon nom vers PMA et que ce billet soit repris par Marianne 2. La probabilité qu’on me tombe dessus est largement plus élevée.
Imaginez aussi qu’un collègue de bureau achète Vendredi, un vendredi soir (au fait, vous savez ce que vous avez à faire ?), parce qu’il a fini son roman et cherche de la lecture dans le RER… Hop ! Grillé, le Nicolas ?
Pourquoi rester anonyme ? Chacun a ses motivations !
Pour ma part, c’est vis-à-vis des collègues de bureau. Ils savent que je suis à gauche (on discute parfois à la cantine) et que je m’y connais plus que la moyenne (à force de lire des blogs, l’information finit bien par rentrer dans mon cerveau). Mais je ne veux pas qu’ils me regardent, au bureau, en tant que premier blogueur politique (ou même centième blogueur politique, de toute manière, ils ne connaissent rien aux blogs). Je veux rester le collègue, a priori sympathique, du Kremlin-Bicêtre, arrivant parfois la tête dans le cul le matin parce qu’il a chargé la mule la veille.
Je ne veux pas qu’ils connaissent le « niveau d’engagement » que je puisse avoir (imaginez, par exemple, que mon billet de midi soit lu par un collègue Modem !).
Je ne veux pas qu’ils prennent l’habitude, tous les jours, d’aller voir quelles nouvelles conneries j’ai pu raconter. Je ne veux pas de conversation à propos de billets de la part de gens que je fréquente au quotidien sauf ma mère, Michou et Tonnegrande (qui ne lit pas mon blog politique juste le personnel s’il a oublié ce qu’il a fait la veille).
Le fait d’avoir un blog « en vue » a changé ma façon d’écrire. Je ne veux pas subir ça une autre fois. Quand je rédige un billet, je ne veux pas l’écrire en pensant qu’un des types qui partagent mon bureau va le lire, il ne serait plus pareil.
En outre, je ne veux pas que ces collègues apprennent que quand je leur cause, je suis parfois en train de répondre à des commentaires sur les blogs.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Nicolas J 58 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine