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Sarko confond (sciemment) vitesse et précipitation

Publié le 18 septembre 2007 par Nico2312
image : timeo
Pendant que les socialistes focalisent leur attention sur le pitoyable combat de mots que se livrent leurs deux derniers candidats à la présidentielle, qui au-delà de la haine qu'ils semblent se porter, ont un autre point commun, celui d'avoir subi au moins une cuisante défaite à la présidentielle, Nicolas Sarkozy s'enfonce dans le déni de la réalité en présentant un calendrier intenable de réformes sociales, puisque tout doit être bouclé d'ici mi 2008.
Dans l'inventaire à la Prévert (de droite) du chef de l'État, rien n'a été oublié. Surtout pas la réforme les régimes spéciaux de retraites dont il fait sa "priorité" tout en osant affirmer ne vouloir "stigmatiser personne"… pas sûr que François Fillon goûte ce cours de "méthode"… Il entend aussi réformer "l'assurance maladie qui n'a pas vocation à tout prendre en charge, sans rien contrôler et sans rien réguler", "assouplir les 35 heures", évolution selon lui "incontournable", même s'il regrette que cela "prendra un peu de temps" ou encore mettre en œuvre "avant la fin de l'année des procédures et des sanctions, à la fois plus efficaces, plus fermes et plus justes" contre les chômeurs qui refusent deux offres valables d'emploi. les "marges arrières" devraient également disparaître, même si pour cela, comme pour le reste, Nicolas Sarkozy est pour le moins évasif sur les modalités. A ce compte, il n'aurait pas du s'arrêter en si bon chemin et décréter l'interdiction de la pluie pendant les vacances scolaires ou la victoire du XV de France en finale de coupe du monde de rugby…
Les réponses des syndicats ne sont pas faites attendre et vont toute dans le même sens : si Nicolas Sarkozy est dopé et pense pouvoir tout faire plus vite que tout le monde, la réalité le ramènera vite à raison (ou alors il aura le droit à un contrôle antidopage sous la forme d'un mouvement social). Ainsi Bernard Thibault qualifie le calendrier général fixé par le président de la République de "mission impossible", tandis que François Chérèque juge "le calendrier qui nous est proposé est totalement intenable". Et le leader de la CFDT d'ajouter : "nous serons dans l'incapacité de faire tout ce qui nous est proposé dans les délais qui nous sont demandé. A vouloir trop en faire et trop vite, on risque de bâcler le travail qui est très important". Même la CGC reconnaît qu' "il faut que nous reprenions le calendrier, savoir qui fait quoi, sinon on va dans le mur". C'est la preuve que les syndicats ne sont jamais contents : pourquoi demandent-ils du temps pour négocier alors que le chef de l'État vient de leur exposer ce à quoi il faut arriver ???
Et ça le Medef l'a bien compris en se faisant plus sarkozyste que Nicolas Sarkozy lui-même en demandant une réforme des retraites "profonde et durable" et pas seulement "pour quatre ou cinq ans". Pas folle Laurence Parisot : quitte à avoir le vent dans le dos (elle remercie au passage le président de la République pour son "discours fondateur qui redessine un modèle social à la hauteur des enjeux modernes"), elle veut en profiter pour revoir et figer le système dans le sens qui lui convient (en repoussant l'âge légal de la retraite alors qu'il est loin d'être atteint par tous les salariés). En revanche, pas question pour elle de suivre la Cour des comptes quand cette dernière suggère de rendre les stock-options imposables pour réduire les pertes enregistrées par la Sécurité sociale. C'est vrai que le manque à gagner pour la Sécu du fait des stock-options n'est que de 3 milliards d'euros…

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