Pont Bacalan Bastide : le front associatif rempile

Alors que les travaux sont censés débuter en septembre, les associations opposées au pont Bacalan-Bastide viennent de déposer un nouveau recours auprès de la cour administrative d’appel L’affrontement juridique autour du pont qui doit relier les quartiers Bacalan et Bastide à l’horizon 2012 entame aujourd’hui une nouvelle bataille. Réunissant quinze associations, le front associatif a déposé un recours auprès de la cour administrative d’appel pour annuler la déclaration d’intérêt général du projet par la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) ainsi que le jugement du tribunal administratif. Le 19 février, celui-ci avait rejeté sa requête alors que la commission d’enquête semblait lui avoir donner raison en exprimant des doutes sur le mode de franchissement retenu et que le commissaire du gouvernement avait dressé un réquisitoire sévère du projet en janvier. L’offensive du front associatif, partisan d’un tunnel, se déploie désormais sur deux manquements : celui d’une concertation effective préalable à toute décision sur «la nature et les options essentielles» et celui d’éléments à apporter au dossier d’enquête. Surtout, «le tribunal a dit que notre argumentation était plausible. Donc, on ne peut pas déclarer d’intérêt général quelque chose qui n’est pas certain», estime Denis Teisseire, membre de l’association Trans’CUB qui avait fait échouer le projet de métro à Bordeaux en 1994. Sans attendre la décision de la cour d’appel, il fait déjà prévaloir une arme secrète : un référé de suspension auprès du juge administratif à dégainer lorsque le début des travaux sera imminent. La pose de la première pierre, envisagée à l’automne, pourrait alors être repoussée.
Guillaume Balout

Encadré : L’UNESCO va se prononcer
Les services de la CUB assuraient hier ne pas être surpris par le recours du front associatif sur ce dossier. La collectivité locale attend désormais le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO qui émettra un avis sur le projet du pont Bacalan-Bastide fin juin à Séville. Si la décision lui est favorable, les travaux pourraient débuter le 1er septembre.