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ET si on parlait de la crise... pour changer ! (suite)

Publié le 20 mai 2009 par Christophe Toudic

Cette production, d’analyses, d’études, de modèles aussi sophistiqués que inutiles qui alimentent régulièrement les sphères corporates des organisations, me hérisse. Tout se passe comme si le vrai bon sens avait disparu ; comme si nous étions devenus incapables de discerner, le juste du faux et qu’il faille trouver une réponse « opérationnelle » donc réaliste dans des représentations plus absconses les unes que les autres.

A ce petit jeu de la sophistication gratuite (alimentée par l’inflation des derniers concepts portés par les consultants à la mode) c’est l’ensemble de l’institution toute entière qui risque d’être ébranlée : l’Ecole.

Certes, des catastrophes continueront de se produire et il est peut être un peu naïf d’imaginer que l’Ecole soit garante d’esprit critique et fasse naître (au moins chez ceux qui se prévalent de l’avoir fréquenté…) une capacité d’analyse et de recul pour alerter la société fasse aux dérives perverses. Car l’Ecole crée ces strates du savoir et on pouvait espérer d’elle qu’elle soit un refuge de l’intelligence qui aurait du éclairer nos si brillantes élites… Alors certains ont su garder le cap (Trichet entre autres…) mais pourquoi ont-ils été aussi peu influants ? La bêtise serait elle la caractéristique la mieux partagée par nos contemporains, élites comprises?

Il est peut être injuste de faire porter à la seule Ecole (ou à son absence) la responsabilité de la catastrophe. Car en fait, nous sommes tous responsables de celle-ci. Ce pauvre type, sans un sou à qui on promettait un toit à vie par un jeu de passe-passe financier est lui aussi responsable d’avoir alimenté un système délirant (construit par nos élites).

Et c’est bien là le problème : serions nous tous devenus des veaux ? Meuhhhhhhhh !... Et bien j’en ai peur ! L’intelligentsia aurait pu nous garder de répondre par instinct, mais elle n’en a rien fait ! Elle-même abrutie par ce fameux système qu’elle venait de créer, elle-même emportée par la tourmente du non-sens, devenait incapable de trier le grain de l’ivraie. Nous sommes revenus aux comportements de base de masse d’abrutis décérébrés lavés par la société de consommation et nous nous sommes avancés là où nous devions aller…dans le trou…comme des veaux….

Qu’on ne se leurre pas, la crise étant maintenant installée pour une bonne décennie (on ne sort pas d’un Tzunami mondial en 6 mois. Tzunami qui s’aggrave tous les jours par la création monétaire gigantesque mais indispensable des gouvernements pour tenir le bateau au dessus de l’eau…), il est intéressant de voir nos comportements individuels pour guetter les signes de la reprise.

Meuhhhhhhhh !! Les réflexes d’hier sont encore là : comment est le CAC40 ce matin?... Cette même bourse si euphorique quelques mois plus tôt qui s’était brutalement effondrée (indicateur devenu de fait très peu fiable pour révéler la santé économique des principales sociétés françaises), la revoilà sur le devant de la scène pour annoncer la reprise !

Il faudrait tout de même se rappeler que le CAC 40 n’est qu’une cotation parmi des dizaines d’autres pour donner la valeur d’une entreprise. Les jeux spéculatifs des acteurs boursiers créent comme une opacité de la santé financière réelle d’une entreprise. Il est donc impossible au quidam que nous sommes de voir les signes de la reprise à partir du seul CAC40. Arrêtons donc de focaliser sur les cours de la bourse !! Arrêtons ces comportements instinctifs primaires et redonnons du SENS aux choses: où est l’intelligence des comportements, de l’analyse ? Où est l’intelligence tout court ?!... J’ai souvent l’impression que le monde dans lequel nous sommes est en fait une énorme caricature, tellement les acteurs sont grossiers dans leurs traits et dans leurs actes, quelquefois dans leurs paroles. J’ai en tête une musique des Pink Floyd ( Brain Damage ; The Dark Side of the Moon) Ecoutez la ! Elle colle parfaitement à mon état d’esprit du moment…

La crise met L’Ecole à mal. Ecole incapable de nous ouvrir les yeux, les oreilles ni de susciter l’intelligence de la masse. L’Ecole ne pouvant de fait qu’alimenter une forme de réflexion perverse mis au service d’une soi disant élite en charge de piller le plus grand nombre. Attention la tentation d’un monde sans école est toujours présente. La tentation de brûler les livres existe toujours et je crains que la crise ne fasse que renforcer ce sentiment d’inutilité de l’Ecole... Attention certains régimes politiques n’aiment pas l’Ecole…

Et si la crise devenait au contraire une expérience pour réapprendre à réfléchir. Un conseil : commencez par couper votre télé et reprenez le goût du silence et celui du livre. Retrouvons le sens authentique des choses dans le réveil de nos intelligences en nous coupant de l’agitation ambiante. Et si nous tentions une expérience dans le monde du silence des Chartreux. Le sens vrai et simple des choses est peut être à ce prix. Il est dit que le XXI ieme siècle serait celui de l’esprit. Il n’est pas trop tard pour se mettre en chemin.


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