Hier j’ai suivi l’émission infrarouge sur le passeport biométrique. Et je n’ai toujours pas changé d’avis même avec notre brouillonne conseillère fédérale en charge du Département Fédéral de Justice et Police. Madame EVELINE WIDMER-SCHLUMPF, n’a pas convaincu pour non maîtrise du français. Mais cela n’altère en rien ses compétences. Et on ne peut la juger pour son français limité. En Romandie, c’est connu on ne fait pas d’efforts pour apprendre le suisse-allemand. Pourquoi s’attendre à des miracles de l’autre côté de la frontière des langues linguistiques communément appelée Röstigraben. Moi le Rösti je le préfère sur une assiette et le graben (fossé) je m’en fou ! Pourvu que je n’y tombe pas dedans !
Voilà une reprise comme à la télé, d’une note dans laquelle je me suis exprimé sur le passeport biométrique le 28 mars dernier. Précision, je n’ai pas changé d’avis.
Un passeport pourquoi faire ?
Nous sommes en 2014, quatre ans après l’entrée en vigueur du passeport biométrique suisse, quelques nostalgiques fêtent sans conviction les 30 ans de Georges Orwell qui s’est complètement trompé d’époque. Un ratage. Il n’était pas assez visionnaire. Les scénaristes d’Hollywood sont allés s’inscrire à Lost (c’est le nom de leur ANPE, l’équivalent de notre Office Régional de Placement). Ils n’ont pas prévu ce scénario futuriste.
Ce qui vous attend en 2014 dépasse tous les scénarios. On n’a plus besoin de passeport pour voyager. C’est déjà de la préhistoire. Maintenant, à partir de la puberté on marque les adolescents avec une puce intelligente comme pour les chiens.
Par mesure d’économie, on a pris quelques dispositions qui, bon an mal an, font augmenter l’excédent de la ville de Genève faisant ainsi plaisir à notre Salerno cantonale. Y a plus besoin de se présenter avec un billet électronique pour voyager, ni d'un bon d’hôtel. Une fois devant le prestataire, il vous scanne et le tour est joué. Pourquoi faire compliquer quand on peut réaliser des économies sur la paperasse? Sauvegardons la nature !
Au restaurant, on ne vous présente plus la note, à la sortie après le pousse café vous passez par un portique qui vous calcule les boissons ingurgitées et les plats digérés en un tour de scanner. Vous n’avez plus à sortir votre portefeuille pour régler le restaurateur, il puisera directement dans votre compte bancaire. Seule l’option de combien de pourboires je vais gratifier le ou la serveuse est restée libre de choix. Et s’il y a filouterie d’auberge, il vous arrivera la même chose que le magnétophone de Mission Impossible (première version), vous vous autodétruisez en 10 secondes. Vous tombez malade, vous pouvez vous passer de votre carte d’assurance, on va vous analyser comme une voiture bourrée d’électroniques grâce à la puce intelligente qui a élu domicile dans votre corps. C’est qu’aujourd’hui on pense tellement à notre confort, qu’il n’ y a plus besoin de s’identifier avec des pièces d’identité. On est une pièce identifiable quoiqu’on face sur l’échiquier de la vie. La polémique autour de cette votation du 17 mai fait déjà rire la future génération qui planche sur l’initiative populaire « Faisons avaler à nos bébés de deux jours la puce biométrique » pour débusquer les problèmes légendaires de gaz, selles et colliques. Le 17 mai mon bulletin de vote portera le sceau du progrès et tant pis si je vais me déculotter davantage face à big brother ! Après tout, ma vie est déjà étallée sur Google qui sait tout de moi, que vais-je cacher ? Mes empreintes ou la couleur de mes yeux ?