Tu m'appelles en arrivant - Patrick Sébastien

Par Vanina Delobelle
Je dois dire que je n'aurais jamais acheté ce livre si je n'avais pas entendu l'éloge faite par Gérard Collard et Marina Carrière d'Encausse sur le magasine de la santé de "France 5".

Je dois dire que je ne l'ai pas regretté car c'est vraiment un livre surprenant et très poignant qui ne laisse pas insensible.

Patrick Sébastien va démarrer son récit le jour de l'annonce de la mort imminente de sa mère pour le terminer à sa mort. Il va écrire au jour le jour ses souvenirs en relation avec cette mère qu'il vénère et l'hommage qu'il lui rend est un magnifique hymne à l'amour.

Cette mère hors du commun, travailleuse hors pair, généreuse, nature, peut être pas "comme il faut" mais avec un "coeur" tellement gros! Il écrit sans pudeur, avec son coeur, décidant de ne pas revenir sur ce qu'il a noté au moment où il l'a fait et cela rend le livre encore plus beau.

Tout le long de son récit Patrick Sébastien revient toujours sur le secret de sa naissance concernant son père. Il dit parfois que cela n'a pas d'importance mais on sent une souffrance en lui et il demande sans cesse à sa mère ou à un autre membre de sa famille qui est son père.

Il nous parle de la mort, de l'euthanasie, de l'amitié, du suicide, de Dieu avec ses mots souvent crus et toute sa sincérité et sa façon d'écrire est à la fois belle et agréable à lire.

En voici un extrait alors qu'il s'apprête à faire un mauvais coup avec des truands qui sont des amis de sa mère:

"- tant que je suis ta mère tu me respecteras. J'ai tout subi depuis le début sans être une seule fois malhonnête. Jamais. J'ai toujours gagné mon argent à la sueur de mon front. Je t'ai donné le numéro du "Grand" pour qu'il te défende si on voulait te faire du mal, pas pour que tu ailles faire des conneries avec lui. Tu m'entends? Si jamais tu fais ça, c'est même plus la peine que tu franchisses le pas de la porte. T'as de la chance que je sois pas là-haut, t'aurais pris une bonne paire de claques. Tu m'entends?...Tu m'entends?

Oh, oui, j'entendais. Morveux, pitoyable:

-T'as raison, pardon. Excuse-moi, je le referai plus.

Un gosse. Crétin. Puni. J'ai compris qu'on avait le droit d'avoir des amis sans devenir ce qu'ils sont. Tout le piège de la vie est là. C'est aussi une des clés essentielles du bonheur. Et c'est encore Maman qui me l'a donnée.

Ne refuser son amour à personne, mais sans se laisser aveugler au point de devenir le contraire de ce qu'on est...."


Note : Si toutes les mères se comportaient ainsi il y aurait surement moins de délinquants!

Apparemment un livre qui a beaucoup de succès car il a été déjà vendu à plus de 100 000 exemplaires et on peut dire "il le vaut bien!"

Catherine Chateau-Artaud