Plus j'en entends, et plus je me dis que la cause est décidément entendue : l'église catholique est rongée comme le ver pourrit une pomme de l'intérieur. L'ampleur des révélations qui affectent cette fois l'Irlande pourrait lui porter un coup fatal. Enfants humiliés, battus, violés : peut-on encore confier les enfants à des Catholiques, et plus généralement à des religieux, d'ailleurs, voilà la question qu'il convient de poser. En même temps, il faut, je le crois, se montrer prudent. En France, il y a eu moins de faits graves et avérés qu'en Amérique ou en Irlande, mais c'est aussi que l'Église y est moins traditionnaliste et plus ouverte sur la société.
Même la littérature religieuse n'exclut pas que le Diable prenne un jour l'apparence d'un prêtre. Dans les légendes arthuriennes, je crois me souvenir que Perceval se fait piéger de cette manière-là, me semble-t-il. Al'inverse, Bohor en croise un dans un songe : ce dernier lui reproche d'avoir préféré sauvé une pucelle innocente à son frère. Mais Bohor ne se laisse pas avoir.
J'observe, depuis le début de ces histoires, une concomittance absolue entre ces affaires et l'ultra-conservatisme réactionnaire des institutions mises en cause. En clair, méfiez-vous des établissements qui ne veulent pas de mixité et en particulier de ceux qui ont des relations coupables avec les courants intégristes. Ce sont les plus nocifs, et c'est là-bas où les enfants sont susceptibles d'y courir le plus de dangers. Même le reconnu et prestigieux établissement Saint-Jean de Passy dans le 16ème arrondissement de Paris n'a pas échappé à son affaire...Et est-ce un hasard si cet exemple corrobore ce que je venais de dire ?Jetez un oeil sur la description de l'établissement : à partir du secondaire, les classes cessent d'être mixtes...Quod erat demonstrandum... Et je conseille à mes lecteurs qui seraient tentés de placer leurs rejetons dans un établissement catholique d'écouter avec attention les conseils de l'hérétique, il connaît son sujet. Gardez-vous des établissements religieux non-mixtes. Tenez, mon Bohor, il est marié, lui, il a connu l'amour charnel, pas Perceval (je ne compte pas Galahad qui est une incarnation de l'Esprit Saint). Or il ne se laisse pas avoir par le Malin quand celui-ci prend l'aspect d'un religieux...
Il existe toutefois en France tout un tissu catholique éducatif de grande qualité. De nombreux religieux sont également admirables. Il ne faudrait pas jeter le bébé avec l'eau de bain. En revanche, l'Église doit déposséder ses éléments les plus réactionnaires de tout pouvoir sur les enfants. Ceci devrait d'ailleurs faire réfléchir le Pape Benoît XVI, qui continue à nommer les évêques les plus infects et arriérés çà des postes-clef, et également toutes les bonnes familles bourgeoises en quête de pureté mystique et d'éducation à l'ancienne.
L'Église n'en a pas fini : je fais le pari, et je suis presque sûr de ne pas me tromper, que le prochain continent qui sera touché sera l'Amérique du Sud. Dans tous les pays d'Amérique latine, compte-tenu du poids de l'aile la plus réactionnaire et droitière de l'Église, assurément, de nouveaux scandales se préparent.