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A qui profite le(s) crime(s) ?

Publié le 21 mai 2009 par Mister Gdec

Communiqué issu du site Justice et Libertés

dzg

Pouvoir personnel et autoritarisme
menacent la démocratie

A qui profite la casse du service public et de la solidarité nationale ?

Encourageants. C’est en ces termes que nous pouvons qualifier la révolte et la résistance des salariés et de la société civile contre les soi-disant réformes en tous genres qui menacent le service public et la solidarité nationale.

Pourtant, comparant l’impact de la crise qui sévit dans les pays développés, tous les analystes insistent sur la meilleure résistance de la France face à ses concurrents européens tels que l’Allemagne ou le Royaume-Uni. L’une des raisons en incombe au modèle social plus développé du pays.

Malgré l’échec sans appel du modèle ultralibéral anglo-saxon et le recours à l’Etat providence pour sauver l’économie en lambeau des berceaux de l’ultralibéralisme (Royaume-Uni et Etats-Unis), le pouvoir actuel en France persiste dans la voie erronée de l’ultralibéralisme, en poursuivant la casse du modèle social français plus développé. Selon les prévisions, la contraction du PIB français serait moins importante que celle des autres pays développés, comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne.

Les raisons de l’insistance du pouvoir à maintenir le cap des réformes ultralibérales sont, avant tout, idéologiques. C’est l’une des conséquences d’une arrivée tardive au pouvoir de Nicolas Sarkozy dont le modèle économique est calqué sur celui des ultraconservateurs, ceux-là même qui ont conduit l’économie américaine dans l’état lamentable où elle se trouve. L’échec dudit modèle économique sème la zizanie jusqu’au sein de la majorité qui presse N. Sarkozy de revenir sur le paquet fiscal et de relancer la dépense publique, en s’inspirant du Britannique Gordon Brown dont le budget 2009-2010 augmente la pression fiscale sur les hauts revenus. Rappelons que Tony Blair, son prédécesseur travailliste, s’était engagé à ne pas augmenter les impôts des riches.

Quels sont les points communs des «réformes» de l’université, de l’hôpital (réforme de Roselyne Bachelot), de l’Education nationale et de la justice ? Désengagement de l’Etat, privatisation, remise en cause des diplômes, concurrence entre établissements, gestion du service public selon les principes du marché et transfert de tout le pouvoir aux directeurs dans le but «de mettre tout le monde au pas selon le modèle libéral.» (Olivier Lyon-Caen, neurologue – Le Monde du 28/03/09).

Finie donc la solidarité nationale, vive la disparition du service public. Finie la concertation, bonjour le pouvoir personnel, bonjour le clientélisme. Oh gens heureux, dormez bien, monsieur (madame) le directeur (la directrice) veillera au bien être général. Bienvenue dans la société de la démocratie dirigée, surveillée et contrôlée : la rentabilité financière est à ce prix là !

L’affaire Tarnac (du nom du village en Corrèze, où un groupe de jeunes gens a été arrêté à l’aube du 11 novembre 2009, sous un prétexte fallacieux, la lutte antiterroriste) est emblématique du climat délétère de restriction des libertés d’expression. Le Monde du 21 avril 2009 publie une tribune écrite par François Gèze (éditions La Découverte) et signée par 17 auteurs-éditeurs qui s’inquiètent de l’audition, comme témoin, du directeur des Editions La Fabrique, Eric Hazan, qui a publié en mars 2007 le livre «L’insurrection qui vient», seule pièce à conviction trouvée chez les «ultragauches» de Tarnac. «On n’a pas vu ça depuis la guerre d’Algérie», a déclaré Me Antoine Comte, l’avocat de l’éditeur (Le Monde du 21/04/09).

Autre signe inquiétant. La solidarité envers les étrangers sans papiers est transformée en délit. Il s’agit de la loi L 622-1 du code du séjour des étrangers qui stipule que «toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger en France sera punie d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 30 000 euros.» (Le Monde du 09/04/09). Souvenons-nous du sort réservé aux juifs et nous saisirons toute l’horreur de cet article de loi.

Ce d’autant plus qu’après avoir fixé des objectifs chiffrés pour les expulsions, le pouvoir a imposé des objectifs chiffrés pour l’arrestation d’«aidants» aux sans papiers, coupables du «délit de solidarité». Le chiffre apparaît dans l’annexe «Immigration et asile» de la loi de finances pour 2009 : il est fixé à 5000 pour l’année 2009 et à plus de 5500 pour 2010 ! (Voir la page d’accueil de http://www.delinquants-solidaires.org , et les liens vers le texte officiel en http://www.delinquants-solidaires.org/#5. Voir aussi Charlie Hebdo du 01/04/09).

Récemment, et une fois de plus, Nicolas Sarkozy vient de mettre l’insécurité au centre du débat national, alors que depuis sept ans, il s’occupe de la sécurité des Français, d’abord en tant que ministre de l’intérieur, puis en tant que président de la République ; s’il y a un problème d’insécurité, il en est donc le premier responsable. Mais, la relance du débat sur l’insécurité vient du sentiment d’insécurité qui préoccupe certaines catégories de Français qui souffrent de plus en plus de la fermeture des entreprises, du chômage, de la baisse du niveau de vie et des coups portés par les gouvernements de droite successifs au service public, à la retraite, à l’assurance maladie, à l’école. Bref c’est l’insécurité économique et sociale.

Faute d’une gauche unie, ayant un programme politique et économique capable d’apporter des solutions à la crise actuelle, c’est l’extrême droite qui pourrait, comme aux Etats-Unis, récolter les fruits du sentiment d’insécurité économique et sociale. En effet, la résurgence de l’extrême droite inquiète les Américains. Selon Le Monde du 22 avril 2009 le chômage, les saisies immobilières et la difficulté d’obtenir des prêts «pourraient créer un terrain fertile pour le recrutement» dans les groupes d’extrême droite.

Nous abordons la grave crise économique, les tentatives de casse du service public, les menaces contre la démocratie, le spectre d’un pouvoir autoritaire, avec une extrême droite affaiblie. Rien n’indique qu’elle ne se relèvera pas, et qu’elle continuera de représenter une menace pour l’Etat de droit, sous une forme ou sous une autre, seule ou en partenariat avec une fraction de la droite.

La défense de l’Etat de droit et du service public, menacés par la droite, en particulier par sa fraction ultralibérale, est plus que jamais d’actualité.

La seule alternative possible : l’union de toutes les forces démocrates et antifascistes autour du respect de l’Etat de droit et de la lutte contre l’extrême droite et ses idées liberticides dont s’inspire de plus en plus le pouvoir.

Ami, entends-tu…


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