Extrait d’article lepoint.fr
Christine Lagarde a jugé jeudi sur Canal+ qu’il était impossible de “cadrer” la répartition des profits de l’entreprise selon la règle des trois tiers - entre les salariés, les actionnaires et l’investissement - proposée par Nicolas Sarkozy .
“Chaque entreprise, c’est une histoire individuelle, chaque entrepreneur, c’est une histoire individuelle, et on ne peut pas avoir une règle mathématique”, a déclaré la ministre de l’Économie, interrogée après la présentation mercredi du rapport du directeur général de l’Insee, Jean-Philippe Cotis, sur le partage de la valeur ajoutée .
“On peut proposer des outils, des méthodes, mais on ne peut pas cadrer en disant un tiers, un tiers, un tiers”, a indiqué la locataire de Bercy. “Je ne pense pas qu’on puisse régler la répartition des profits dans ces conditions-là, parce que vous avez des entreprises qui, au début, au moment de leur développement, si elles font des profits, il faut tout réinvestir, recapitaliser, renforcer les fonds propres, et à mon avis à ce moment-là il n’est pas question de distribuer.” “Vous en avez d’autres en régime de croisière qui ont très lourdement investi”, a-t-elle poursuivi.
Sarkozy attend des propositions d’ici l’été Le rapport du directeur général de l’Insee, remis mercredi matin à Nicolas Sarkozy, fait “le constat d’un partage de la valeur ajoutée assez stable au cours des vingt dernières années, avec un tiers destiné aux profits et deux tiers à la masse salariale”.
D’après le document, le partage des profits se caractérise notamment depuis le début des années 1990 par une hausse des dividendes, entraînée par la flambée des cours boursiers. Sur la base de ce rapport demandé lors du sommet social du 18 février, en pleine polémique sur les rémunérations des banquiers, Nicolas Sarkozy souhaite que les partenaires sociaux ouvrent une discussion sur le partage des profits et lui fassent part de leurs conclusions avant le 15 juillet .
“Soit ils arrivent à quelque chose, soit l’État prendra ses responsabilités” en légiférant, avait déclaré en février, puis en avril le chef de l’État, favorable à un partage des bénéfices en “trois tiers”.