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Tarnac : les Verts ne lâchent pas l’affaire

Publié le 22 mai 2009 par Hmoreigne

 C’est un peu leur “J’accuse”. Dans une tribune publiée sur le site d’information Rue 89, Noël Mamère , Dominique Voynet et Cécile Duflot ruent dans les brancards. Les trois leaders Verts jugent que “Tarnac : maintenant, ça suffit !” Ils estiment que dans le cas de Julien Coupat la privation de liberté est abusive et appellent au-delà à un sursaut démocratique pour remettre en cause la législation antiterroriste dite d’exception.

Les nuages gris s’amoncellent au dessus de la douce France. L’affaire Tarnac s’inscrit dans un climat répressif détestable oscillant entre lutte antiterroriste, violences scolaires et mise en oeuvre du délit d’outrage à l’égard du Chef de l’Etat.

Dans le cas des saboteurs (présumés) des caténaires, l’exécutif ne sait plus comment sortir d’un dossier un peu rapidement considéré comme relevant de la législation antiterroriste. Plutôt que de faire marche arrière et de reconnaître un emballement lié au temps médiatique, le pouvoir persiste et signe. Quitte a sombrer dans le ridicule et à s’enfermer dans une logique infernale de type “Guantanamo “.

A cet égard, les trois signataires s’appuie sur le dernier rebondissement dans l’affaire Tarnac. Un nouvel épisode qui donne le sentiment d’un entêtement à vouloir trouver coute que coute des éléments compromettants alimentant l’hypothèse d’une menace réelle et sérieuse contre la société.

Le 18 mai, une nouvelle vague d’arrestations et de mise en garde à vue étaient annoncées. Trois proches de Julien Coupat ont été interpellés près de Rouen et  quatre éditeurs du sud-Est ont été placés en garde à vue à Marseille . Un joli coup de filet à l’égard d’un dangereux réseau terroriste ? Non. Plutot un coup d’épée dans l’eau.

Selon Rue 89, le seul lien entre les éditeurs et Tarnac serait leur engagement dans un mouvement de soutien informel aux personnes arrêtées en novembre 2008 à Tarnac et l’organisation d’une journée de débats sur l’antiterrorisme le 8 mai dernier. Enfin pas tout à fait. La police souhaitait connaître l’auteur d’une photo représentant un tract du « comité de sabotage de l’antiterrorisme » coincé sous l’interphone du directeur central du renseignement intérieur. Humour certes douteux mais ne justifiant pas d’être monté en épingle. Les quatre éditeurs interpellés finiront d’ailleurs par sortir libres et sans convocation. Même effet de baudruche dans le cas d’une personne mise en garde à vue une nuit pour avoir reçu d’un collègue un SMS libellé “Pour faire dérailler un train, t’as une solution ?”

Parce qu’elle s’appuie sur des procédures dérogatoires au droit commun, la législation antiterroriste interpelle . Comme beaucoup, les trois élus Verts,s’interrogent sur l’embastillement depuis sept mois d’un homme sans qu’a priori, de preuves probantes ne figurent dans son dossier.

Au-delà du cas personnel de Julien Coupat, les trois élus remettent en cause les effets pervers de la législation antiterroriste “la République ne nous a pas habitué à enfermer des gens pour ce qu’ils écrivent, encore moins sous l’accusation de terrorisme“. “Et que signifie une justice qui, sourde au traumatisme d’Outreau, persiste à incarcérer des justiciables lorsqu’ils pourraient attendre leur procès en liberté ?

Au-delà du cas personnel de julien Coupat les Verts considérent que “L’affaire Tarnac n’est pas une anecdote, une petite affaire qui devrait être abandonnée aux seuls mouvements radicaux et contestataires” , “qu’il est plus que temps de se réveiller, d’ouvrir les yeux et de refuser la « justice » d’exception”.

L’incompréhension des élus Verts sur le refus de remise en liberté du leader du “groupe de Tarnac” est partagée par le célèbre blogueur Maître Eolas , avocat au barreau de Paris. Avec tout de fois un bémol notable. Maître Eolas considère que le juge d’instruction, Thierry Fragnoli, est quelqu’un de très sérieux. “Je ne le vois pas s’acharner sur du dérisoire pour garder Julien Coupat en détention à tout prix et ainsi passer pour le héros de la République.” 

Il reste que sept mois de prison en l’absence de décision de justice constituent déjà une lourde peine. Et que se passera-t-il demain si le tribunal correctionnel blanchit Julien Coupat ?


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