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Des responsables religieux musulmans indonésiens
ont appelé aujourd'hui les internautes à utiliser avec
circonspection les sites de socialisation comme Facebook,
susceptibles de favoriser les commérages et l'obscénité.
Réunis jeudi et vendredi dans une école coranique de l'île de Java,
quelque centaines de religieux ont débattu de l'explosion
d'internet et de ses conséquences religieuses, morales et
éducatives, dans le plus grand musulman du monde.
Au terme de leur réunion, ils ont publié un "avis" mitigé,
reconnaissant que les sites comme Facebook ou Friendster
permettaient de réduire les frontières et de favoriser les
contacts. Mais le fait qu'ils "favorisent les commérages et la
critique des autres est contraire à la loi de l'islam", précise le
texte.
"Nous interdisons l'utilisation de Facebook et des autres sites de
sociabilisation s'ils ne favorisent pas l'enseignement de l'islam",
a précisé le porte-parole de la réunion, Abdul Muid Shohib, à la
presse.
Facebook connait un sucès considérable en Indonésie, le quatrième
pays le plus peuplé au monde avec 234 millions d'habitants, où
l'utilisation d'internet reste encore limitée. Il se place au
premier rang des sites les plus visités, devant les moteurs de
recherche Google et Yahoo, selon Alexa.com, qui évalue le trafic
internet.
Plus haute autorité musulmane du pays, le Conseil des Oulémas "n'a
jamais interdit l'internet tant qu'il favorise l'enseignement et la
recherche d'informations positives. Mais nous le bannissons s'il
mène à l'obscénité ou à l'acte sexuel avant le mariage", a précisé
Abdussomad Buchori, son responsable régional pour l'est de
Java.
L'imam a précisé que, si aucun progrès n'était constaté à l'avenir,
le Conseil pourrait saisir le gouvernement afin qu'il prenne des
mesures pour restreindre l'accès aux sites critiqués.
Fondé en 2004 dans une chambre d'étudiant de l'université Harvard,
Facebook est aujourd'hui disponible dans une quarantaine de langues
dans le monde.
AFP