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Folie des mots (II)

Par Ananda
Des orientaux désorientés hantaient la tente et leur attente tentait de tuer le temps, le temps tentaculaire qui leur vrillait  tempes et tympans de son tempo.
La température montait. Elle attentait à l'attention qui se relachait, se tempérait.
Tout obtempérait, se terrait, s'altérait comme sous le poids d'haltères. Même les couples adultères qui s'adoraient, qui s'adulaient n'ondulaient plus sur leur lit laid.
L'androgynat gênait les gens qui geignaient et s'agenouillaient pour ne pas s'agiter, jeter aux orties les horticulteurs acculés, accumulés, les schizophrènes tous freinés par leurs acouphènes qui les parcouraient par à-coups.
L'hybride n'était plus bridé, cela souquait ça souquait sec ça chuchotait ça chahutait dans les cahuttes de caillou ça se caillait ça s'écaillait ça s'éraillait vaille que vaille.
Le mariage est un mirage, un oesophage anthropophage et pourtant il faut y entrer, dans cet antre, même si l'on doit s'entraver, s'entredévorer, finalement à peine s'entrevoir.
Au début, c'est connu, couru, l'exhaltation y est telle qu'on exulte, qu'on s'extasie - tant pis si c'est exagéré, cela n'en est pas moins exact et extatique, fantastique et fantasque, on s'ose pas tiquer. C'est plus tard que l'on tiquera, et que l'on décortiquera, qu'on se creusera le cortex pour savoir ce qui tourna court : était-ce touffu ou foutu ?
Puis l'on concluera :  c'est tout vu, on s'outrera du malotru, du malandrin, du mal-famé, du malséant, du malfaisant, du faisandé face de rat, du faussaire, du fossoyeur, du fossé, du funeste émoi.
Il sera désormais trop tard pour taire les torts, pour tordre le cou au souvenir de la torture.
Taisez-vous, tétanisez-vous, tassez-vous, totalisez tout ! Conspuez tous les cons qui puent, toutes les conques concassées ! Compissez tous les compassés, tous ceux qui se croient puissants et puisent dans leurs réserves d'énergie pour s'épuiser !
Epoussetez et toussotez, thésaurisez et tressautez !
Les sauriens n'en sauront rien. Les chanteurs, eux, déchanteront. Les ombres sombres sombreront. Les ronces fronceront le front.
Le fripier rasé de frais frôlera la frappe fripée - qui s'y frotte s'y piquera ! Qui s'y pique s'y frottera ou bien plantera des piquets ou bien planquera des paquets et à cela s'appliquera.
Mais ne cassez pas ma carcasse, ni même ma caricature, n'obturez pas , n'obstruez pas !
Ainsi les abbés s'abaissent-ils souvent devant les abrutis brutaux bretteurs qui souvent braient, brassent la braise des souvenirs souverains qu'on a placé sous verre.

Patricia Laranco.

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