Magazine Insolite

World made of words

Publié le 24 mai 2009 par Didier Vincent


Que dire qui n'ait déjà été écrit. Peu de découvreurs dans la sphère des mots, mais des logorrhées de commentaires, des milliers de milliers de mots qui défilent constamment. Twitterisation du monde ou bien bristrotisation d'internet. Le dire est à jamais inachevé, l'écrit est inépuisable. De notre premier babil à notre dernier mot, qu'aurons-nous dit, qu'aurons-nous écrit, qui dépasse un peu, rien qu'un peu, notre temps. Rien, sans doute. Car, plus une sphère se déploie, plus rapidement son sillage disparaît, devient obsolète, voire incompréhensible.

La langue bouge comme un glacier qui se craquèle et il faut déjà traduire l'ancien français, pas si vieux. La langue est ce vaisseau qui se régénère, perdant son sillage, s'illusionnant d'œuvres qui dépériront, elles aussi.

Peu de choses à sauver, en somme de ce foisonnement. Quelques singularités s'extirpent, rares. Nous avons peu d'écrivains, surtout des raconteurs d'histoires, de médiocres autofictifs qui poussent leur bouse ronde et molle pour l'offrir à leurs éphémères lecteurs.

La rareté et la fréquence, Foucault avait réfléchi là-dessus lui qui disait que l'homme allait s'effacer un jour comme, sur la mer, un visage de sable. L'homme de lettres que nous sommes et qui cherche l'être de l'homme à travers ses discours infinis, ne trouvant jamais rien qu'un devenir interminable fait d'un nuage de maux.


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