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Publié le 25 mai 2009 par Zelast

Trouvé sur le blog (que j adore) BOURGOGNE LIBRE en lien permanent :

Les Bourguignons contre la France
A en croire la plupart des historiens français (mais il faudrait être naïf pour croire aux fantasques élucubrations de ces charlatans), l'histoire de Bourgogne se serait arrêtée net en 1477. Comme si, à la mort de Charles le Téméraire, tous les Bourguignons s'étaient tous francisés d'un seul coup. Comme s'il y avait eu une francisation bubonique, plus rapide que la peste du même nom. Ai-je véritablement besoin de vous préciser l'extrême modération avec laquelle nous acceptons une telle opinion ? Il suffit d'ailleurs de se pencher un peu sur l'histoire pour que le mascaret de la vérité vienne déferler en déluge sur le château de sable de la propagande.

En réalité la Bourgogne a toujours été l'éternel foyer de l'anti-France. Le massacre de français fût même longtemps pratiqué comme un sport de loisir, au même titre que la pêche à la ligne. Jamais la Bourgogne ne se considéra comme française, et elle ne manqua pas une occasion de le rappeler à ses envahisseurs. Ainsi dès 1477, alors que les Français venaient d'occuper leur ville, les Dijonnais firent immédiatement savoir aux agonis hexagonaux ce qu'ils pensaient d'eux. Ils se soulevèrent tonitruamment dans une émouvante émeute, une hache à la main et une bouteille de rouge dans l'autre. Pas une maison des partisans de la France ne fût épargnée, tout fût renversé, pillé, vengé.
Ce fût le micmac de la mutemaque !
La colère des alcoolos !
La bourrée des bourrés !
Il faut imaginer cette foule splendide, avinée, déferlant furieusement dans les rues dijonnaises aux cris de « vive la Bourgogne ». Ah puissions-nous revivre des heures aussi intenses, des joies aussi absolues, des extases aussi aigües. Puissions-nous revoir les français fuirent à toute jambe l'éthylique enthousiasme des Bourguignons libres !


Si elles ne se méfient pas, nos élites pourraient bien voir un jour leurs belles maisons finir en grillade.

La mutemaque était dirigée par l'impavide Chrétiennot Vyon, un épicier ruiné qui fût en quelque sorte le créateur de ce mouvement dont nous ne sommes que les héritiers : le mouvement de libération de la Bourgogne. Il conduisit la troupe de ces héroïques résistants (venus pour la plupart du quartier Saint-Nicolas) devant le Président du Conseil de Bourgogne, alors nommé Jouant, pour lui demander d'acclamer la duchesse Marie de Bourgogne. A cette honnête proposition ce dernier opposa son refus le plus catégorique. Vyon usa de toute la force de son éthylique dialectique pour faire fléchir le Président. En vain. Ne renonçant pas à l'idée de convaincre pareil entêté Chrétiennot eut recours à des arguments plus efficaces, quoiqu'un rien plus rudes, en lui enfonçant son poignard en plein coeur. A défaut de bourgogniser ce collabo, cela eut au moins pour effet de lui inculquer une mémorable leçon de respect. Malheureusement (et vous vous en doutez) Louis XI fut peu sensible aux revendications pourtant bien légitimes de cet affable épicier, et le 7 juillet 1477 il pratiqua publiquement une décollation de son sinciput, dont Chretiennot Vyon ne put jamais se remettre puisqu'il mourut sur le coup.
Puis le calme revint.
Du moins en apparence.
Car dès le mois décembre, bing !! re-belote, re-émeute, re-pillage et re-décollation encéphale des émeutiers.
Qui pourra encore soutenir que les Bourguignons veulent être français ?
Ensuite ?
Croyez-vous que le calme revint ?
Que nenni !
Les Dijonnais ne laissèrent pas le temps aux occupants de souffler, qu'à peine 153 ans plus tard, en 1630, Dijon se souleva à nouveau. Cette fois le peuple avait de bonne raison d'être pris de fureur : Richelieu voulait alors imposer une nouvelle taxe sur le vin. L'insensé ! S'en prendre au vin ! C'était comme vouloir priver les Allemands de bière ou les Sénégalais de bananes. La réaction fût immédiate. L'émeute fût cette fois appelée le Lanturlu (même dans leurs accès de violence, les Bourguignons conservent leur bonhommie en trouvant des noms rigolos à leur frénésie meurtrière). Elle fût conduite par un authentique héros, un des bourguignons libres les plus illustres : Antoine Changenet, dit le roi Machas ! Il avait gagné son titre royal au carnaval et conduisait ses troupes vêtu de son long manteau bariolé et magnifiquement coiffé d'une couronne de lierre. Quel panache ! C'est dans cette tenue élégante et somptueuse qu'il incendia brutalement les demeures des puissants de la ville, pour bien faire comprendre à ces traitres ce qu'il en coute de soutenir la France.
Louis XIII (pour qui j'ai toujours éprouvé une certaine sympathie en raison de l'éclatante beauté de sa moustache) est obligé d'intervenir en personne pour mettre fin au soulèvement de la Bourgogne. D'une plus grande mansuétude que son aïeul, il ne procéda à aucune décapitation, il se contenta de pendre une poignée de personnes puis de les découper en tranches et d'exposer leurs membres hachés aux portes de la ville.

On imagine plein de rancoeur ce roi arrogant plastronner sur l'actuel place Wilson devant cet étal de boucherie de Bourguignons. Mais il peut bien ricaner ce roi présomptueux et cruel, il peut bien lisser du bout des doigts sa fine moustache (dont il a bien raison de s'enorgueillir, car quelle moustache !), il en est un au même moment qui rit plus fort encore : c'est le roi Machas qui a sut lui échapper en se réfugiant à Chenôve (là où moi-même je nacquis. Coincidence ? Qui le croit est un sot).

Vive l'immortel roi Machas !

Mais ce n'est pas tant dans un but historique que je vous décris ces émeutes, mais bien à des fins politiques car elles nous prouvent que Dijon n'a jamais accepté sa soumission, et la France n'est pas à l'abri d'une nouvelle révolution qui pourrait bien cette fois être la dernière.

Il est toujours bon de le rappeler.


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