Bordeaux va occuper le terrain

En s’appuyant sur un état des lieux précis en matière d’équipements et d’actions sportives, la ville de Bordeaux souhaite dynamiser sa politique en jouant la carte de l’ouverture et de la proximité Après avoir posé à de nombreuses reprises son regard critique sur la politique culturelle ou la politique sociale de la ville, l’opposition bordelaise était invitée hier, tout comme la majorité, à se prononcer sur la politique sportive à l’occasion du rapport présenté en conseil municipal par Arielle Piazza, l’adjointe en charge des Sports. Un travail de longue haleine qui avait pour but de dresser un état des lieux et de présenter les perspectives dans ce domaine. ll faut dire que le sport à Bordeaux, c’est 220 associations sportives, 36 040 licenciés, 86 disciplines pratiquées, trois clubs professionnels (Girondins de Bordeaux, Union Bordeaux-Bègles, JSA Bordeaux), 19 clubs de haut niveau amateur pour 37 disciplines, 47 sites sportifs couverts, 222 sites de plein air mais aussi et surtout un budget de 23,91 M€, soit 6,57% du budget général de la ville. Au delà de présenter un inventaire précis et un diagnostic de l’action de la ville, l’objectif était également d’optimiser la politique sportive en veillant notamment à mieux penser ces équipements en terme d’accès pour tous. «La priorité, c’est de favoriser la pratique de tous et l’accessibilité car le sport est un facteur de santé. Pour cela, il nous faut améliorer le maillage territorial et dans cette optique plusieurs projets sont dans les tuyaux», a souligné Alain Juppé. C’est le cas du gymnase Armagnac, du complexe des Berges du Lac, du gymnase Charles-Martin, du gymnase de l’ASPTT et, à plus long terme, du gymnase des Bassins à flot. Des projets qui participeront à une meilleure répartition des équipements sportifs et à une plus grande équité sur l’ensemble des quartiers bordelais. Pour ouvrir les pratiques au plus grand nombre, la ville va multiplier la présence d’opérateurs/animateurs sur les sites sportifs comme le parc Saint-Michel ou sur la Plaine des sports de Bordeaux-Lac et organisera à nouveau plusieurs manifestations estivales (Quai des Sports, Plage du Lac, opération Bus Plage, Vacances sportives). Un dispositif sera enfin mis en place au niveau des piscines municipales au service du «savoir nager». Garderie gratuite, élargissement des horaires (nocturne jusqu’à 23h) et ouverture en continu tous les jours de la semaine de la piscine Judaïque pour élargir l’offre. Parmi les autres priorités, il s’agira également d’ouvrir le sport professionnel à la ville et d’améliorer les relations avec les clubs sportifs. Enfin, l’action municipale portera sur les grands équipements. «Il faut tout d’abord réhabiliter les équipements existants en les rendant conformes, performants  et respectueux de l’Agenda 21». Il sera également question de redynamiser le Vélodrome - un groupe de travail se penche actuellement sur le sujet -, de redonner sa vocation sportive au Palais des sports, de réhabiliter la piscine Stéhélin, d’étudier la création d’une piscine à Bordeaux-Sud et de se doter d’un grand stade dans la perspective de l’Euro 2016 de football. Un stade de 40 000 places dont le coût est estimé entre 200 et 230 M€ qui fait grincer des dents le Vert Pierre Hurmic. «Avant de savoir comment le financer, la question essentielle est de savoir si Bordeaux a besoin de cet équipement démesuré  et moi, je n’en suis pas persuadé».
Stella Dubourg