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La Grande Pomme à pied

Publié le 26 mai 2009 par Alain Hubler

Times SquareEmpêcher un Etasunien de rouler avec sa voiture jusque dans les magasins est à peu près aussi inconscient que d’essayer d’apprendre à un poisson rouge à marcher.

Et pourtant, il y en a un, et pas des moindres, qui a réussi à contraindre les New-Yorkais à remiser leurs voitures au garage : Michael Bloomberg, le maire de New York.

Un politicien transfuge des Démocrates qui a rejoint les Républicains en 2002 et qui les a déjà quittés parce qu’il se fiche, semble-t-il, des partis. Un maire qui a une certaine conscience écologique et sociale puisqu’il s’oppose aux agrocarburants susceptibles d’affamer une partie de la planète et qu’il veut diminuer les émissions de CO2 dans la Grande Pomme de 30 % d’ici 2030 tout en y plantant 1 million d’arbres.

Rien que ça !

C’est aussi un maire qui montre qu’il n’a pas froid aux yeux puisqu’il a le culot de vouloir éradiquer les voitures sur Times Square alors qu’il est sur le point, sans doute, de briguer un nouveau mandat en novembre de cette année.

Loin de moi l’idée de faire l’apologie de ce politicien qui, même s’il passe d’un parti à l’autre puis à aucun, reste économiquement très conservateur tout en étant socialement bien plus libéral : n’a-t-il pas été l’un des seuls à parler à la minorité gay des Républicains lors de leur convention de 2008 ?

Il n’empêche, ce gaillard a de l’envergure et assez d’imagination pour remplacer les files de voitures de Broadway par des chaises longues et pour rendre la chaussée aux piétons.

C’est comme ça depuis dimanche dernier 20 h 00 et le maire étudiera les effets de sa politique après essai et avoir refait les trottoirs.

À Lausanne, malgré une Municipalité qui comporte deux Verts, dont le Syndic, on est loin d’un tel engagement pour la qualité de la vie en ville. On tergiverse, on multiplie les études, on s’échine à vouloir faire passer les trams sous terre histoire de laisser le champ libre aux voitures, on construit des routes de contournement aux portes de la cité pour que les bagnoles ne soient pas empêchées dans leur pénétration victorieuse, on envisage même un tunnel, au bord du lac, pour achever, un peu, la grande ceinture de l’autoroute, on tremble à l’idée de fermer la rue Centrale à la circulation.

Bref on étudie, on contre-étudie, on mégotte, on minaude, on botte en touche, on esquive.

Ne venez surtout pas me dire que Broadway n’est pas Lausanne, que le périmètre interdit à la voiture est minuscule rapporté à la taille de New York, que gnagna gna gnagna. Bloomberg il a fermé Broadway à la circulation. Point barre.

À Lausanne aussi, fermez-la (la rue Centrale) !


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